Dossier d’œuvre architecture IA59005686 | Réalisé par
Girard Karine (Rédacteur)
Girard Karine

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

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  • inventaire topographique, Le Quesnoy centre
Ancien immeuble à boutique, actuellement établissement bancaire
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes du Pays de Mormal
  • Commune Le Quesnoy
  • Adresse 1 rue Victor-Hugo
  • Cadastre 2024 OE 02 0363  ; 1817 E, 1ère partie 486  ; 1897 E, dite d ela ville en 3 feuille, 2ème feuille 629
  • Dénominations
    immeuble, boutique
  • Destinations
    édifice commercial, banque

L'emplacement de la maison (parcelle n°486) est déjà bâti sur le cadastre napoléonien de 1817 (AD Nord, P31.761). Le pan coupé est déjà visible sur le plan. À cette date, il est déjà occupé par un marchand. La superposition avec le cadastre de 1897 (parcelle n°629) montre une emprise au sol identique mais l'immeuble, occupé par une rentière a, à cette date, une vocation d'habitation.

Avant la Première Guerre mondiale, l'immeuble est occupé par une droguerie. Une carte postale ancienne (DEUDON, 2006) expose les dégâts suite à la guerre et révèle une organisation de façade identique à ce qui est visible aujourd'hui, où le pan coupé accueille la porte d'entrée. Cette travée s'achève également par une lucarne à capucine. Cependant la toiture est brisée avec un coyau et sans aisseliers ; la façade ne porte pas de décor.

Ainsi que cela apparait sur la cartographie de l'état des destructions, établie en 1921, l'immeuble fait partie des rares constructions entièrement détruites pendant le conflit. Il est donc reconstruit dans le style associant régionalisme et références à l'architecture balnéaire, fréquemment mis en œuvre lors de la première Reconstruction.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle

Description

L'immeuble est situé à l'angle des rues de l'Aulette et Victor-Hugo.

Deux ailes à angle droit et à front de rue sont réunies par un pan coupé. D'après les vues aériennes, une petite cour est visible à l'arrière.

Le bâtiment compte un étage carré et un étage de comble. L'élévation s'achève par un attique. Il est couvert par une toiture à longs pans en ardoise débordante, soutenue par des aisseliers en bois. Elle est agrémentée de nombreux décrochements : lucarne jacobine rue de l'Aulette, lucarne pendante couverte par une demi-croupe achevant la travée centrale côté Victor-Hugo, fronton couvert par une toiture à longs pans très débordante reposant sur des aisseliers au-dessus du pan coupé.

La façade compte deux travées rue de l'Aulette ; trois rue Victor-Hugo mais une seule pour le pan coupé. Sur la rue Victor-Hugo la façade est ordonnancée. Sur les façades - hormis la travée de gauche sur la façade rue de l'Aulette -, chaque travée latérale est constituée d'une grande baie au premier niveau, et deux petites baies géminées au second niveau. Le pan coupé et la travée centrale rue Hugo comptent une baie unique à chaque niveau. Les baies, entièrement en brique, ont des formes qui diffèrent en fonction des niveaux et des emplacements : au premier niveau, elles sont soit larges et couvertes par un arc surbaissé ; soit étroites en plein cintre (porte et fenêtre adjacente rue de l'Aulette, travée centrale rue Hugo). Au second niveau, toutes sont étroites en plein cintre, géminées pour certaines d'entre elles. Enfin, sur le pan coupé, si la baie du premier niveau est en plein cintre, celle du second niveau est couverte par un arc segmentaire et un oculus perce le fronton de la lucarne qui achève l'élévation de la travée.

Sur un soubassement en faux appareil vermiculé, les murs sont construits en brique, en appareil dit "anglais". Cette pose, qui fait alterner sur un même rang des briques posées en boutisses et en panneresses est caractéristique de l'architecture de la seconde moitié du XIXe siècle. Une grande importance est accordée au décor de la façade, en particulier grâce à l'utilisation de briques de couleur jaune-orangé et rouge. Ainsi, au premier niveau, les pleins de travées sont rouges tout comme les impostes régnant entre les baies, les arcs du second niveau ou une partie de l'entourage de l'oculus, alors que le reste de la façade est jaune-orangé. La pose des briques contribue également à l'animation de la façade : pose anglaise pour les trumeaux mais en épi pour les pleins de travée. Enfin, entre chaque aisselier, l'attique est décoré d'un panneau de blocage de grès dont le motif rappelle le terrazzo (morceaux de marbre, de quartz ou de granit mélangés à un liant, généralement du ciment). Quelques éléments rapportés viennent compléter le décor de la façade : chaque panneau accueille en son centre un fleuron en céramique émaillée, colorée, en forme de bouton de lotus. Des pointes de diamant ornent le bas des pieds-droits de l'arc du pan coupé (ancienne porte d'entrée principale).

Analyse

Avec à sa toiture avec décrochements, lucarnes, croupes et aisseliers, les jeux de couleurs et de pose des briques, l'ajout de cabochons en céramique… cet immeuble tranche sur le bâti quercitain. Il est le seul représentant du style balnéaire repéré intra-muros. Ce style est particulièrement à la mode dans les grosses maisons bourgeoises construites dans la seconde moitié du XIXe siècle.

D'autres particularités, comme les fenêtres en plein cintre, l'utilisation de briques de couleur différente, la présence d'un pan coupé, le soubassement vermiculé ajoutent à sa singularité.

La façade a été modifiée : l'entrée qui se faisait sur le pan coupé est aujourd'hui murée. En revanche, la petite porte présente rue de l'Aulette est présente depuis l'origine : elle servait à la domesticité pour accéder directement aux étages et aux espaces de travail qui lui étaient réservés.

  • Murs
    • brique
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Typologies
    styles régionalistes
  • Techniques
    • céramique
  • Représentations
    • fleur
  • Précision représentations

    Les cabochons en céramique émaillée sont situés dans l'attique au droit de chaque travée. Ils représentent un bouton de lotus, dont les feuilles sont ocre et le cœur bleu-vert.

  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée

Documents d'archives

  • AD Nord. Série P ; sous-série 35 : 35 P 1116. Département du Nord, Arrondissement d'Avesnes, Justice de paix du Quesnoy, Commune du Quesnoy : Section E dite de la ville, tableau indicatif des propriétaires, des propriétés foncières et de leur contenance, 1817 [état de section].

    AD Nord : 35P1116
  • AD Nord. Série P ; sous-série 35 : 35 P 1121. Département du Nord, Arrondissement d'Avesnes, canton de Le Quesnoy est et ouest, Commune du Quesnoy : Section E dite de la ville, tableau indicatif des propriétaires, des propriétés foncières et de leur contenance, 1897 [état de section].

    AD Nord : 35P1121

Bibliographie

  • DEUDON, Jean-Marie. Mémoire en images : Le Quesnoy. Saint-Cyr-sur-Loire : Éditions Alain Sutton, 2006, 128 p.

    p. 38

Documents figurés

  • [Plan] Le Quesnoy - section E dite de la ville en 3 feuilles, 2ème feuille, 1897 [avec l'état des destructions reporté par A. Guyomard, ingénieur-géomètre agréé à Lille en août 1921] (Série R : Affaires militaires, organismes en temps de guerre ; sous série 10RA : Dossiers produits dans le cadre de la loi Cornudet ; 10RA1202 : Plan d'aménagement : étude sommaire approuvée par le préfet, plan de l'agglomération au 1/1000è (1922), état parcellaire estimatif, avant projet financier, délibérations, décision et avis ; 10RA1202).

    AD Nord : 10RA1202
  • Ville du Quesnoy - Plan cadastral napoléonien, feuille unique, levé en 1817 : section E, 1ère partie (AD Nord ; P31-761).

    AD Nord : P31-761
  • Le Quesnoy, plan cadastral napoléonien de 1897. Section dite de la ville, en trois feuilles, 2ème feuille (AD Nord ; P31-761).

    AD Nord : P31-761
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2024
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Girard Karine
Girard Karine

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

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