Dossier d’œuvre architecture IA80009710 | Réalisé par
Fournis Frédéric
Fournis Frédéric

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.

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  • inventaire topographique, Val-de-Nièvre
Ferme de Bélettre
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Amiénois - Domart-en-Ponthieu
  • Commune Pernois
  • Lieu-dit Bélettre
  • Adresse R.D. 57
  • Cadastre 1832 C 174-184  ; 1984 AE 28
  • Dénominations
    ferme
  • Appellations
    Bélettre
  • Parties constituantes non étudiées
    logement, écurie, étable, porcherie, grange, colombier, remise agricole, jardin, cour, portail

Attestée au Moyen Âge, la ferme dépendait alors de la baronnie de Picquigny, qui relevait de l'évêque d'Amiens. Elle forme sous l'Ancien Régime une partie de la mense épiscopale, au même titre que le manoir. Comme l'indique l'atlas terrier du dernier quart du 18e siècle, la ferme et ses dépendances (section n° 271) occupaient une surface de 23 journaux et 94 verges (soit presque 20 hectares attenants). Un enclos attenant, appelé enclos de Bélettre (section n° 272), d'une superficie de trois journaux (soit un peu plus d'un hectare), produisait un revenu qui formait la dîme partagée à égalité entre l'évêque et le curé de la paroisse. La ferme était le centre d'une vaste exploitation agricole d'une surface estimée à 367 journaux et 670 verges (soit environ 211 hectares), essentiellement répartie au nord de la ferme, au lieu-dit la vallée de Bélettre.

La ferme porte la marque évidente de l'Ancien Régime, dans sa structure ainsi que dans la nature et la mise en œuvre des matériaux du logis et des bâtiments d'exploitation, même si ces derniers ont été remaniés aux siècles suivants. La cour fermée et entourée de bâtiments sur ses quatre côtés, ainsi que le colombier hexagonal en milieu de cour, apparaissent sur l'atlas terrier et sur le plan cadastral de 1832. La propriété appartient à cette époque à une demoiselle Gueilly de Rumigny, issue des marquis de Rumigny, et semble avoir conservé la même assise territoriale (état de sections des propriétés bâties et non bâties). Elle est alors formée de la cour et de ses bâtiments, entourés de jardins, de futaies, d'un verger et d'un rideau (C 175 à 183). Éléments importants dans le contexte historique et économique de la commune, les deux vastes champs qui entourent la ferme de part et d'autre de la route sont mentionnés comme chènevières (C 174 et 184). Les bâtiments ont été restaurés dans la seconde moitié du 19e siècle, un portail et une porcherie ont alors été construits dans l'angle sud-est de la cour.

L'exploitation a appartenu à la fin du 19e siècle à Benjamin Charles Dejean, propriétaire à Paris, puis en 1922 à Léon Lollieux, cultivateur à Pernois, qui la vend en 1925 à Marie Joseph Henri de Francqueville d'Abancourt, propriétaire à la Chaussée-Tirancourt, dont les descendants sont toujours propriétaires. L'écurie de fond de cour a été construite (ou reconstruite) durant l'entre-deux-guerres, tandis que l'explosion d'un missile V1 à proximité de la ferme durant l'été 1944, qui a également détruit une maison de garde-barrière, a provoqué la destruction du portail sud-est et probablement du colombier. Une grange en parpaings a été construite en fond de cour dans les années 1980 ou 1990.

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle
    • Secondaire : 19e siècle, 20e siècle

Située au carrefour de l'ancienne route de Pernois à Berteaucourt-lès-Dames (aujourd'hui chemin vicinal) et de la route du hameau du Soudet (devenue route principale), la ferme a conservé la vaste cour fermée et entourée de bâtiments qui est visible sur l'atlas terrier. Le logis s'élève à droite du portail moderne à montants de brique. Il est formé d'un rez-de-chaussée surélevé sur un soubassement de grès, au-dessus duquel un matériau moderne (parpaing enduit ?) a remplacé le torchis traditionnel. Les deux murs-pignons en craie sur un soubassement de grès ont des rampants découverts en brique appareillée selon le motif traditionnel en lame de couteau. Les deux longs bâtiments d'exploitation en brique qui bordent les côtés de la cour sont séparés en différentes parties (grange ou remises, étables) par des murs de refend à pignon découvert. Les rampants des pignons découverts présentent le même motif que ceux du logis. Les murs gouttereaux de certaines de ces parties ont été rehaussés (ou remaniés en partie supérieure) afin de s'harmoniser pour la hauteur et la modénature (entablement, corniche) avec les parties plus anciennes. En raison de la modification des baies (remaniées, repercées ou murées), il est difficile de saisir la destination première de chacun de ces espaces. Les murs de certains bâtiments anciens, comme le mur extérieur de la grange (ou remise) à l'ouest et le mur d'un bâtiment, aujourd'hui disparu, qui jouxtait le logis à l'ouest, présentent un appareil à assises alternées de brique et de pierre. En retour d'équerre en fond de cour s'élève un vaste bâtiment en parpaing enduit abritant aujourd'hui une écurie. Il jouxte une grange contemporaine construite en parpaing et essentage de tôle sous un toit en matériau synthétique ondulé.

  • Murs
    • calcaire brique et pierre à assises alternées
    • grès pierre de taille
    • brique
    • enduit
    • essentage de tôle
    • béton parpaing de béton
  • Toits
    tuile mécanique, matériau synthétique en couverture
  • Étages
    en rez-de-chaussée surélevé, comble à surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon couvert
    • pignon découvert
  • Typologies
    ferme ecclésiastique
  • État de conservation
    remanié
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Vaste ferme épiscopale ayant conservé sa disposition originale et une grande partie de ses éléments d'Ancien Régime.

Documents d'archives

  • AD Somme. Série P ; 3 P 619/3. Pernois. Etat de sections des propriétés bâties et non-bâties.

  • AD Somme. Série P ; 3 P 619/9. Pernois. Matrice des propriétés bâties.

Bibliographie

  • INVENTAIRE GENERAL DU PATRIMOINE CULTUREL. Région PICARDIE. Le Val de Nièvre, un territoire à l'épreuve de l'industrie. Réd. Frédéric Fournis, Bertrand Fournier, et al. ; photogr. Marie-Laure Monnehay-Vulliet, Thierry Lefébure. Lyon : Lieux Dits, 2013. (Images du patrimoine ; 278).

    p. 71

Documents figurés

  • Atlas terrier du village et terroir de Pernois, 4e quart du 18e siècle (AD Somme ; 3G 79-80).

    première carte
  • Pernois. Plan cadastral : section C, dessin à l'encre, à l'aquarelle et au lavis sur papier, Carette géomètre, 1832 (AD Somme ; 3 P 1447/5).

  • Pernois. Bélette [sic], carte postale, Brasseur-Duboille éditeur, avant 1914 (coll. part.).

Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2009
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Fournis Frédéric
Fournis Frédéric

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.

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