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Armentières, ville industrielle

     

 

En 1988, un inventaire du patrimoine industriel a été mené sur le territoire du canton d’Armentières.

Partez à la découverte du riche passé industriel de cette ville essentiellement tournée vers le textile : une centaine d’usines ont été recensées dont certaines ont aujourd’hui disparu.

Suite à la numérisation des photographies, ces dossiers sont aujourd’hui mis à jour et progressivement mis en ligne à découvrir en suivant ce lien.

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Pignon sur rue d'une ancienne maison de serger (?), n°72 rue Principale, vue depuis l'est.
Lumière sur

1) INTRODUCTION

Le recensement des maisons et des immeubles de la commune de Mers-les-Bains a été effectué entre 2003 et 2005. Les limites géographiques de l'étude ont été définies au regard de la fonction historique de chaque quartier, et le mode de recensement varie selon ces données. Il a été réalisé de façon quasi exhaustive dans le quartier dit balnéaire, créé ex nihilo à partir des années 1870 et principalement habité en saison par des 'étrangers'. Le recensement a été plus extensif dans les quartiers limitrophes du Bourg et du Dépôt, où résidait la majeure partie de la population locale. Le dépouillement des matrices cadastrales a montré que des maîtres d'ouvrage étrangers à la commune ont construit dans ces deux quartiers ; le travail de terrain a par ailleurs permis de constater que certaines maisons sont signées et que les morphologies sont similaires à celles rencontrées dans le quartier balnéaire. Le principe a donc été d'effectuer des sondages montrant ces particularismes.

Les dates limites du recensement sont définies par la logique de la thématique : la date ante quem est celle des premières constructions de maisons de villégiature, vers 1870, et la date post quem est motivée par la Seconde Guerre mondiale, critère chronologique pour l'aire d'étude de la Côte picarde. L'homogénéité chronologique des constructions de la station (fin 19e, 1er quart 20e siècle) et les rares destructions subies expliquent que les maisons de la Reconstruction et celles édifiées jusqu'aux années 1960 n'ont pas été recensées. La problématique s'est orientée vers l'apparente homogénéité morphologique sur une courte période, ayant légitimé la création d'un secteur sauvegardé.

Afin de garder la logique historique des constructions, le recensement ne s'est pas appuyé sur les limites parcellaires actuelles du bâti, mais sur la morphologie apparente des maisons, celles-ci regroupant parfois plusieurs logements accolés sous un même toit.

Certains édifices détruits ont été recensés, en raison de leur position symbolique (Villa Barni) ou de la documentation existante (Bon Temps et Sans Gêne). Les édifices tardifs ou fortement remaniés en façade n'ont pas été pris en compte.

Le choix d'agréger les maisons et les immeubles au sein d'une même famille a été motivé par le fait que certaines maisons présentent plusieurs logements au sein d'un même édifice (accolés ou superposés) : le partage de l'habitat dans un but locatif trouve alors deux réponses, la maison à plusieurs logements ou l'immeubles à logements. Le but est donc de différencier ces deux types, au delà de la volumétrie générale (distribution, morphologie).

Les maisons et les immeubles étant visibles depuis la rue, le recensement a été facilité, de même que l´appréciation des décors. Par contre, les cours et constructions annexes en fond de parcelle sont généralement invisibles depuis la rue. Seules les dents creuses dans les îlots nous ont permis d'entrevoir quelques façades postérieures. Certaines maisons ont toutefois pu être visitées, avec l'aimable autorisation de leurs propriétaires. Ces visites ont permis de relever le mode de distribution intérieur, et la perception depuis l'intérieur, notamment depuis les bow-windows, de l'ambiance extérieure (vue sur mer, proximité des constructions). Généralement, multiplier les visites de maisons s'est révélé inutile : soit on retrouve la même distribution, les morphologies étant récurrentes, soit les maisons ont été divisées en appartements à chaque niveau, soit l'intérieur a été modifié au cours de la Seconde Guerre mondiale. Rappelons à ce propos que les maisons du front de mer ont servi de véritable rempart contre les possibles incursions de l'armée de Libération : les rues perpendiculaires au front de mer ont été murées, de même que les baies des habitations ; un couloir traversant parallèle au front de mer a été percé entre chaque maison de façon à parcourir la station du nord au sud à l'abri de l'ennemi.

Dans le cadre du recensement, 250 maisons et immeubles sont l'objet d'une notice. 6 immeubles et 244 maisons ont été recensées, dont 38 ont été sélectionnés selon plusieurs critères :

- chaque maître d'oeuvre rencontré est illustré (dans la mesure où l'édifice est bien conservé)

- chaque période est illustrée

- chaque famille d'édifice est illustrée

- édifice de type unicum, avec décor, ou style, ou position sur le site exceptionnel

2) CHRONOLOGIE ET ATTRIBUTION DU CORPUS

2-a) Chronologie

Un des premiers éléments utile à la datation du corpus reste les dates portées directement sur l'édifice (5 maisons, soit 2% du corpus) :

- Julien-Hédin (ancienne rue du Fortin, actuellement rue) 08 (1982 AE 9) : 1887

- Général-Leclerc (ancienne esplanade de la Plage, actuellement esplanade du) 38 ; Julien-Hédin (ancienne rue du Fortin, actuellement rue) 02 (1982 AE) : 1887

- Maréchal-Foch (ancienne avenue de la Gare, actuellement avenue du) 16, 18, 20 ; Paul-Viguier (rue) 45 (1982 AE 437, 438, 439, 442) : 1888

- Sadi-Carnot (rue) 20, 22 (1982 AE 594, 595) : 1893 et 1894

- Mennessier (rue) 11, 13 (1982 AH 642, 486, 487) : 1902

La recherche en archives a été assez peu fructueuse pour dater ces maisons : rares ont été les plans trouvés et exploitables. Seules 2 maisons (1%) ont été datées de cette façon (classement chronologique) :

- Général-Leclerc (ancienne esplanade de la Plage, actuellement esplanade du) 24 ; Raspail (ancienne rue Bellevue, actuellement rue) (1982 AH 869) : 1876, 1886

- Maurice-Dupont (ancienne rue des Bains, actuellement rue) 05 (1982 AE 11) : 1893

Les 248 autres maisons et immeubles (soit 99%) ont été datés par travaux historiques, en quart de siècle, grâce au repérage sur le terrain, aux sources bibliographiques et aux dépouillements des matrices cadastrales. Ces dernières ont permis de connaître la date de construction de l'édifice avec une incertitude de trois années, période de latence maximale entre la construction et la première date d'imposition (dans la notice cette information apparaît dans la rubrique des 'données complémentaires' et non dans la champs 'date' qui doit renvoyer à une date certaine). La connaissance de l'histoire urbaine, notamment de la date de création des lotissements, assure une date post quem de base.

Répartition des datations en quart de siècle (compris les édifices avec dates portées et datés par source) :

- 3e quart 19e siècle : 1 (0,4%)

- 4e quart 19e siècle : 156 (64%)

- 1er quart 20e siècle : 57 (23%)

- limite 19e siècle 20e siècle : 24 (9,6%)

- 2e quart 20e siècle : 7 (3%)

De toute évidence, les quartiers étudiés sont d'une grande homogénéité chronologique, la majorité des constructions (97% du repéré) étant élevée après les années 1870 et avant 1925.

Il en est de même pour les 6 immeubles repérés : 3 sont construits au cours du 4e quart du 19e siècle, et 3 au cours du 1er quart du 20e siècle.

2-b) Attributions

Comme pour la datation, une des premières façons d'attribuer un corpus est de vérifier les signatures portées sur les édifices. L'habitat de villégiature, surtout quand il est visible depuis la rue, est un support très recherché pour les maîtres d'oeuvre, l'ensemble des maisons construites faisant office de catalogue in situ.

Au sein du corpus, 61 édifices ont pu être attribués (24,4%). Parmi celles-ci, 29 constructions portent la signature du maître d'oeuvre, dont 2 avec la signature d'un seul céramiste. Ce sont au total 23 auteurs qui ont signé leur oeuvre, généralement sur des carreaux de céramique [fig. 4] ou en creux, directement sur le mur [fig. 5].

Attribution par signature : classement par nom de maître d'oeuvre ou d'artiste puis par ordre alphabétique des rues :

Boulenger Hippolyte (céramiste)

- Marcel-Holleville (ancienne rue de l'Avenir, actuellement rue) 03, 05, 07 (1982 AE 609, 610, 611)

- Pierre et Marie-Curie (avenue) 27 (1982 AH 537) en collaboration avec Ratier Fernand (architecte)

Castelin Auguste (architecte)

- Pierre et Marie-Curie (avenue) 28 (1982 AE 64)

Delafont Achille (architecte)

- Sadi-Carnot (rue) 18 (1982 AE 596)

Désenclos Sosthène (entrepreneur)

- Maréchal-Foch (ancienne avenue de la Gare, actuellement avenue du) (1982 AE 562) en collaboration avec Sartoré Pierre (architecte) et Durand et Verrier (entrepreneurs)

Dingeon Louis (architecte)

- Jules-Barni (ancienne rue de la Falaise, actuellement rue) 14 (1982 AH 777) en collaboration avec Parvillée (céramiste)

Dupont (entrepreneur)

- Frédéric-Petit (rue) 03, 05 (1982 AE 486, 487)

Dupont Jules

- Boucher-de-Perthes (rue) 09, 11 (1982 AE 533, 534) en collaboration avec Martin Joseph (entrepreneur)

- Faidherbe (rue) 03 (1982 AE 509, 510)

- Faidherbe (rue) 06 (1982 AE 502) en collaboration avec Lefebvre Henri (entrepreneur)

- Faidherbe (rue) 16 (1982 AE 469) en collaboration avec Lasnel A. (architecte) et Gréber Charles (céramiste)

- Général-Leclerc (ancienne esplanade de la Plage, actuellement esplanade du) 62 (1982 AE 522)

- Marcel-Holleville (ancienne rue de l'Avenir, actuellement rue) 21 ; Maurice-Dupont (ancienne rue des Bains, actuellement rue) (1982 AE 36), en collaboration avec Lasnel A. (architecte)

- Maréchal-Foch (ancienne avenue de la Gare, actuellement avenue du) 23 (1982 AE 537) en collaboration avec Lefebvre Henri (entrepreneur)

- Pierre et Marie-Curie (avenue) 24, 26 (1982 AE 62, 63)

- Pierre et Marie-Curie (avenue) 46 ; Cité-Nationale (rue dite) (1982 AH 504, 506, 507)

- Sadi-Carnot (rue) 08 (1982 AE 601) en collaboration avec Lasnel A. (architecte) et Martin (entrepreneur)

Duprey Charles (entrepreneur)

- Général-Leclerc (ancienne esplanade de la Plage, actuellement esplanade du) 76 ; Frédéric-Petit (rue) (1982 AE 481)

Durand et Verrier (entrepreneurs)

- Maréchal-Foch (ancienne avenue de la Gare, actuellement avenue du) (1982 AE 562) en collaboration avec Sartoré Pierre (architecte) et Désenclos Sosthène (entrepreneur)

Fourmaintraux et Delassus (céramiste)

- Buzeaux (rue) 16 (1982 AH 656)

Lamiral Jules (architecte)

- Paul-Viguier (rue) 29, 31, 33 ; Boucher-de-Perthes (rue) 20, 22 (1982 AE 450, 451, 452, 453)

Lasnel A. (architecte)

- Faidherbe (rue) 16 (1982 AE 469) en collaboration avec Dupont Jules (architecte) et Gréber Charles (céramiste)

- Marcel-Holleville (ancienne rue de l'Avenir, actuellement rue) 21 ; Maurice-Dupont (ancienne rue des Bains, actuellement rue) (1982 AE 36), en collaboration avec Dupont Jules (architecte)

- Sadi-Carnot (rue) 08 (1982 AE 601) en collaboration avec Dupont Jules (architecte) et Martin (entrepreneur)

Lefevre ou Levebvre Henri (entrepreneur)

- Faidherbe (rue) 06 (1982 AE 502) en collaboration avec Dupont Jules (architecte)

- Maréchal-Foch (ancienne avenue de la Gare, actuellement avenue du) 23 (1982 AE 537) en collaboration avec Dupont Jules (architecte)

- Maréchal-Foch (ancienne avenue de la Gare, actuellement avenue du) 26 ; Boucher-de-Perthes (rue) 16 (1982 AE 459)

- Paul-Viguier (rue) 67, 65 (1982 AE 421, 422)

Martin (entrepreneur)

- Sadi-Carnot (rue) 08 (1982 AE 601) en collaboration avec Lasnel A. (architecte) et Dupont Jules (architecte)

Martin Henri (entrepreneur)

- Raspail (ancienne rue Bellevue, actuellement rue) 09, 11, 13 (1982 AH 718, 719, 720, 1221)

Martin Joseph (entrepreneur)

- Amiral-Courbet (rue de l') 10, 12 (1982 AE 542, 543)

- Amiral-Courbet (rue de l') 13, 15 ; Maréchal-Foch (ancienne avenue de la Gare, actuellement avenue du) (1982 AE 560, 561) en collaboration avec Sartoré Pierre (auteur commanditaire, architecte)

- Boucher-de-Perthes (rue) 09, 11 (1982 AE 533, 534) en collaboration avec Dupont Jules (architecte)

Parvillée (céramiste)

- Jules-Barni (ancienne rue de la Falaise, actuellement rue) 14 (1982 AH 777) en collaboration avec Dingeon Louis (architecte)

Ratier Fernand (architecte)

- Duquesne (rue) 22, 24 (1982 AE 567, 794)

- Général-Leclerc (ancienne esplanade de la Plage, actuellement esplanade du) 60, 61 (1982 AE 523, 524)

- Pierre et Marie-Curie (avenue) 27 (1982 AH 537) en collaboration avec Boulenger Hippolyte (céramiste)

Ravon Henri (architecte)

- Général-Leclerc (ancienne esplanade de la Plage, actuellement esplanade du) 14, 15 (1982 AH 749, 750) en collaboration avec Thiessard R. (entrepreneur)

Sartoré Pierre (architecte)

- Amiral-Courbet (rue de l') 13, 15 ; Maréchal-Foch (ancienne avenue de la Gare, actuellement avenue du) (1982 AE 560, 561) en collaboration avec Martin Joseph (entrepreneur)

- Maréchal-Foch (ancienne avenue de la Gare, actuellement avenue du) (1982 AE 562) en collaboration avec Sosthène Désenclos (entrepreneur) et Durand et Verrier (entrepreneurs)

Thiessard R. (entrepreneur)

- Général-Leclerc (ancienne esplanade de la Plage, actuellement esplanade du) 14, 15 (1982 AH 749, 750) en collaboration avec Ravon Henri (architecte)

Turin Albert (architecte)

- Mennessier (rue) 11, 13 (1982 AH 642, 486, 487) en collaboration avec Turin Maurice (architecte)

Turin Maurice (architecte)

- Mennessier (rue) 11, 13 (1982 AH 642, 486, 487) en collaboration avec Turin Albert (architecte)

Ces attributions ont permis d'associer des références stylistiques et morphologiques aux divers maîtres d'oeuvre : 1 maison a été attribuée grâce à cette analyse stylistique :

- Duquesne (rue) 03 (1982 AE 581) : Bertrand Ernest (architecte)

Par ailleurs, 4 maisons ont été attribuées par travaux historiques (recherches bibliographiques) dont 2 avec la signature d'un seul céramiste (classement par nom d'auteur puis par ordre alphabétique de nom de rue) :

Gréber Charles (céramiste

- Jules-Barni (ancienne rue de la Falaise, actuellement rue) 48, 50, 52, 54 (1982 AH 795, 796, 797, 798)

- Sadi-Carnot (rue) 14, 16 (1982 AE 675, 676)

Bertrand Ernest (architecte)

- Paul-Doumer (rue) 15 (1982 AE 641)

- Raspail (ancienne rue Bellevue, actuellement rue) 15 (1982 AH 721)

27 maisons ont été attribuées exclusivement par source (plans ou documents d'archives, plans publiés dans des recueils ou revues d'architecture, matrices cadastrales) et 2 maisons portent une signature à l'appui (soit un total de 29 maisons attribuées par source). Ce sont 19 auteurs auxquels on peut attribuer les oeuvres (classement par nom de maître d'oeuvre ou d'artiste puis par ordre alphabétique des rues) :

Bertrand Ernest (architecte)

- Général-Leclerc (ancienne esplanade de la Plage, actuellement esplanade du) 35 ; Julien-Hédin (ancienne rue du Fortin, actuellement rue) 01, 03, 05, 07 (1982 AH 1210, 679, 678, 677)

- Général-Leclerc (ancienne esplanade de la Plage, actuellement esplanade du) 40 ; Maurice-Dupont (ancienne rue des Bains, actuellement rue) 01 (1982 AE 767, 768)

- Général-Leclerc (ancienne esplanade de la Plage, actuellement esplanade du) 45 (1982 AE 604)

- Général-Leclerc (ancienne esplanade de la Plage, actuellement esplanade du) 46, 47 ; Duquesne (rue) 01 (1982 AE 579, 580)

- Général-Leclerc (ancienne esplanade de la Plage, actuellement esplanade du) 52, 53 ; Amiral-Courbet (rue de l') 02, 04 (1982 AE 548, 549, 550)

- Général-Leclerc (ancienne esplanade de la Plage, actuellement esplanade du) 69, 70 (1982 AE 496, 497)

- Raspail (ancienne rue Bellevue, actuellement rue) 06, 08 ; Henri-Leboeuf (ancienne rue Pierre-Lefort, actuellement rue) 19 (1982 AH 714, 715)

Borgeaud Alexandre (architecte)

- Général-Leclerc (ancienne esplanade de la Plage, actuellement esplanade du) 85 ; Maréchal-Foch (ancienne avenue de la Gare, actuellement avenue du) (?)

Bourgeois Théophile (architecte)

- Boucher-de-Perthes (rue) 07 (1982 AE 532)

Castelin Auguste (architecte)

- Ernest-Lesec (rue) 01 ; Mennessier (rue) ; Vasseur (rue) (1982 AE ?)

- Général-Leclerc (ancienne esplanade de la Plage, actuellement esplanade du) 03 (1982 AH 816)

- Général-Leclerc (ancienne esplanade de la Plage, actuellement esplanade du) 56, 57 ; Boucher-de-Perthes (rue) (1982 AE 528, 529)

- Général-Leclerc (ancienne esplanade de la Plage, actuellement esplanade du) 58, 59 ; Boucher-de-Perthes (rue) 02 (1982 AE 525, 526, 527

- Général-Leclerc (ancienne esplanade de la Plage, actuellement esplanade du) 71, 72 (1982 AE 491, 760)

- Maurice-Dupont (ancienne rue des Bains, actuellement rue) 05 (1982 AE 11)

- Sadi-Carnot (rue) 06 (1982 AE 602)

Désenclos Sosthène (maçon)

- André-Dumont (ancienne rue d'Ault, actuellement rue) 125 (1982 AH ?)

Dupont Jules (architecte)

- Boucher-de-Perthes (rue) 09, 11 (1982 AE 533, 534)

Gilardoni (céramiste)

- Boucher-de-Perthes (rue) 03, 05 (1982 AE 530, 531) en collaboration avec Marin F. (architecte), Graf J. (architecte) et Lefevre (entrepreneur)

Graf J. (architecte)

- Boucher-de-Perthes (rue) 03, 05 (1982 AE 530, 531) en collaboration avec Marin F. (architecte), Lefevre (entrepreneur) et Gilardoni (céramiste)

Guyon Georges (architecte)

- Général-Leclerc (ancienne esplanade de la Plage, actuellement esplanade du) 73, 74, 75 ; Frédéric-Petit (rue) 01 (1982 AE 488, 489, 490)

Lecomte Antoine (architecte)

- Sadi-Carnot (rue) 04 (1982 AE 603)

Lefevre (entrepreneur)

- Boucher-de-Perthes (rue) 03, 05 (1982 AE 530, 531) en collaboration avec Marin F. (architecte), Graf J. (architecte) et Gilardoni (céramiste)

Leleu Philbert Gédéon (entrepreneur)

- Général-Leclerc (ancienne esplanade de la Plage, actuellement esplanade du) 24 ; Raspail (ancienne rue Bellevue, actuellement rue) (1982 AH 869)

Marin F. (architecte)

- Boucher-de-Perthes (rue) 03, 05 (1982 AE 530, 531) en collaboration avec Graf J. (architecte), Lefevre (entrepreneur), Gilardoni (céramiste)

Mesnard Jules (architecte)

- Général-Leclerc (ancienne esplanade de la Plage, actuellement esplanade du) 32, 33 (1982 AH 683, 684)

Niermans Edouard (architecte)

- Boucher-de-Perthes (rue) 10, 12 (1982 AE 518)

- Maréchal-Foch (ancienne avenue de la Gare, actuellement avenue du) 15 ; Duquesne (rue) 26, 28 (1982 AE 564, 565, 718)

- Maréchal-Foch (ancienne avenue de la Gare, actuellement avenue du) 29 ; Boucher-de-Perthes (rue) (1982 AE 517)

- Maréchal-Foch (ancienne avenue de la Gare, actuellement avenue du) 35 ; Faidherbe (rue) (1982 AE 499)

Salle A. (architecte)

- Général-Leclerc (ancienne esplanade de la Plage, actuellement esplanade du) 54, 55 (1982 AE 546, 547) en collaboration avec Salle E. (architecte)

Salle E. (architecte)

- Général-Leclerc (ancienne esplanade de la Plage, actuellement esplanade du) 54, 55 (1982 AE 546, 547) en collaboration avec Salle A. (architecte)

Turin Albert (architecte)

- Mennessier (rue) 11, 13 (1982 AH 642, 486, 487) en collaboration avec Turin Maurice (architecte)

Turin Maurice (architecte)

- Mennessier (rue) 11, 13 (1982 AH 642, 486, 487) en collaboration avec Turin Albert (architecte)

3) LES CARACTERES ARCHITECTURAUX

Situation

Les maisons de Mers-les-Bains sont soumises aux rigidités de la ville, avec un parcellaire étroit et profond, à des prix élevés limitant le regroupement des lots lors des achats de terrains à construire.

Seules deux maisons parmi celles repérées sont isolées, construites en milieu de parcelle : la Villa Henri (actuelle mairie) et la maison Dufour (01, rue de l'Eglise, 1982 AH 804). Construites à l'écart du quartier balnéaire, elles s'intègrent dans des quartiers où d'autres constructions, plus tardives, sont elles aussi en milieu de parcelle.

La grande majorité des constructions repérées sont construites à l'aplomb de la rue (168, soit 69 %) et forment un front uni de rues [fig. 6]. Parmi celles-ci 132 sont mitoyennes sur les deux façades latérales, 31 ne sont mitoyennes que d'une seule façade. Les maisons construites en retrait de la rue sont minoritaires (66, soit 27%) et répondent aussi aux impératifs urbains de la mitoyenneté : 64 d'entre elles sont mitoyennes sur au moins une façade [fig. 7].

Les 5 immeubles repérés sont tous implantés à l'aplomb de la rue, entre mitoyens, deux sont situés en angle de rue.

Composition d'ensemble

La parcelle, peu vaste, est dans 39 cas totalement construite. Mais le plus souvent, le fond de parcelle présente une petite cour (191 occurrences, soit 78%) qui le plus souvent sert à aérer les pièces situées en façade postérieure. Certaines maisons construites en retrait de la rue sont devancées par des cours jardins, petits espaces plus ou moins plantés, mais où la minéralité est majoritaire.

Des communs ou dépendances sont visibles sur les plans cadastraux. La difficulté de visite ne nous a pas permis de vérifier leur usage. Mais bien souvent, quand la maison présente une porte cochère, ces constructions sont des garages (cf. Arlette et Paulette). Ces derniers ne sont pourtant pas souvent associés directement à la construction dont ils dépendent. Bien souvent, les garages ou anciennes remises sont construits à l'aplomb d'une rue, isolément, bien qu'ils soient contemporains des maisons qu'ils desservent. Nous en trouvons plusieurs accolés rue Jules-Barni ou rue Henri-Leboeuf [fig. 8].

Dans les plus grands programmes, les maisons de villégiature construites sur de grandes parcelles possèdent des cours et dépendances visibles depuis la rue et directement accessibles depuis celle-ci, mais elles sont largement marginales (cf. La Sirène, Les Algues).

Les maisons datant principalement de la fin du 19e siècle et du 1er quart du 20e siècle, les garages dans-oeuvre sont rares, quand ils existent, ce sont des aménagements tardifs. La maison du 16 rue Faidherbe est un cas singulier [fig. 9].

Les immeubles possèdent eux aussi des cours en fond de parcelle.

Matériaux et mise en oeuvre

Le matériau de construction de prédilection est la brique (233 cas, soit 95,5%). Pour 29 maisons, l'enduit ou le badigeon recouvrent vraisemblablement des briques, au vue de la date de construction. Dans 4 cas, le gros-oeuvre n'a pas pu être déterminé.

La brique est apparente dans 57 cas (23%). Dans 49 cas visibles, le gros-oeuvre laisse apparaître en totalité ou en partie un appareil mixte de briques de couleur rouge et ocre, assurant une polychromie à la façade et des motifs décoratifs. Ces motifs sont soit des assises alternées (maison 11 rue Henri-Leboeuf), soit des damiers (Quo Vadis, 6 rue Faidherbe), soit des formes géométriques (Mon Pierrot, 5 rue Maurice-Dupont).

Sur les 244 maisons repérées, 71 sont totalement recouvertes d'un enduit, d'un crépi ou d'un badigeon (soit 29%). Le plus souvent, ces derniers ne sont pas d'origine. En effet, les maisons repérées sont très souvent des édifices regroupant plusieurs logements accolés sous un même toit et l'on constate parfois que ces derniers ont des traitements différents de la façade, avec une addition partielle d'enduit ou de badigeon, ne correspondant pas à une réalité historique (Sarrazine et Au Gui, 24 rue Sadi-Carnot, 1982 AE 592, 593) [fig. 10]. Cet exemple montre que les gros-oeuvres enduits ou badigeonnés l'ont été a posteriori, comme le montre aussi l'exemple de la maison dit Rip (62 esplanade du Général-Leclerc), anciennement en briques polychromes apparentes puis recouverte d'un badigeon. En l'état actuel de la recherche, ces modifications n'ont pas pu être datées, mais l'étude du développement du faux pan de bois tend à prouver que la période de l'entre deux guerres était propice.

Le pan de bois est présent dans 31 cas (13%). La grande majorité sont des faux pans de bois, bandeaux de ciment en relief, ou bandes peintes sur l'enduit. Ces faux pans de bois sont généralement disposés en partie supérieure du mur (8 et 10 rue Faidherbe) [fig. 11]. La maison de Théophile Bourgeois présente des faux pans de bois curvilignes en partie supérieure du mur (Bon Abri, 7 rue Boucher-de-Perthes). Certains ne sont plus toujours visibles, étant peints de la même couleur que le reste du mur (5 et 7 rue Paul-Doumer).

La cartographie de ces pans de bois montre qu'ils sont présents sur tout le territoire, et donc à toutes époques. L'analyse plus précise tend pourtant à montrer que c'est une normandisation des façades qui a été opérée. Autant certaines maisons arborent le style néo-normand dès leur construction : La Fée de Mers (85, esplanade du Général-Leclerc, après 1896), Les Iris (69 esplanade du Général-Leclerc, vers 1895), Cyrano (67 esplanade du Général-Leclerc, vers 1898), autant la plupart des autres constructions datent de l'entre deux guerres : Mon Goût (11 rue Duquesne, vers 1918), maisons (35 rue des Canadiens). La maison des 6 et 8 rue Duquesne [fig. 12] montre bien cette normandisation, le logement de gauche présente des briques apparentes et celui de droite, un enduit avec faux pan de bois. De même, sur l'ensemble de trois logements La Prairie, La Falaise, La Bresle (58, 59 esplanade du Général-Leclerc), à l'origine en brique apparente, est actuellement enduit et peint d'un faux pan de bois [fig. 13]. Il semble donc que les enduits datent aussi de cet entre deux guerres.

Près de 76 maisons présentent un enduit à la base du mur, ayant pour principale fonction d'isoler la brique de l'humidité, et pour fonction symbolique d'ancrer la maison au sol, voire de mettre en valeur le sous-sol semi enterré (La Lune et le Soleil, 3 et 6 rue Boucher-de-Perthes). Dans quelques cas, c'est un enduit d'imitation qui est appliqué, avec la volonté de simuler un appareil de pierre de taille (6 et 8 rue Duquesne) ou un bossage (Les Alpes et Helvétia, 13 et 15 rue de l'Amiral-Courbet).

Le repérage a aussi permis de constater que les murs latéraux laissés tout ou partie découverts sont parfois protégés de l'humidité par un essentage de matériau synthétique (27 cas). D'autre part, 3 maisons présentent un bardage de bois sur le gros-oeuvre, allant de paire avec le style 'chalet' recherché [fig. 14].

Les immeubles sont édifiés sur le modèle des maisons : en briques apparentes, seul Le Millefeuille présente un gros-oeuvre recouvert d'un enduit.

Structure

La grande majorité des maisons présente un niveau sous le rez-de-chaussée (202, soit 83%) : 195 ont un sous-sol semi enterré, et 7 un étage de soubassement (note : 4 maisons ne sont pas comptabilisées, certaines parties de l'élévation étant non visibles, ou la maison étant détruite). Ces étages de soubassement sont tous situés en front de mer : les maisons construites au plus près de l'ancienne digue de galets sont au point le plus haut, avec un dénivelé important que le soubassement doit racheter. Il est à noter que ces étages sont parfois morphologiquement très proches des sous-sols semi-enterrés repérés.

Sur les 195 sous-sol repérés, 49 n'ont aucune incidence sur une possible surélévation de l'édifice, alors que 146 surélèvent la maison (soit 60%). Généralement, cette surélévation se traduit par la nécessité d'accéder au logis par trois ou quatre marches, le sous-sol étant éclairé par un soupirail (maison 16,18 et 20 rue Julien-Hédin) [fig. 15]. Mais, dans une proportion identique, le rez-de-chaussée est fortement surélevé par un sous-sol accessible en façade (Mon Etoile et Marinnette, 25 et 27 rue Paul-Viguier) [fig. 16]. Ce mode de surélévation apparaît dès le début des années 1880, dans les lotissements au nord du casino. Les rares maisons possédant ce type de surélévation et dont nous connaissons le maître d'ouvrage pour cette partie du quartier sont, pur hasard (?) des édifices construits pour des mersois : Odile (22 rue Maurice-Dupont), le Bleuet (23 rue Marcel-Holleville). Mais cela ne suffit pas à établir de conclusions, les maisons de la rue Paul-Viguier qui possèdent des sous-sol de ce type sont aussi construites par des 'étrangers' (Alsace et Lorraine, 57 et 59 rue Paul-Viguier). Cette surélévation se généralise dans les derniers lotissements, au sud du casino, peu avant 1900. Une des raisons de ces sous-sols, si ce n'est pour des raisons fonctionnelles, pourrait s'expliquer par l'obligation pour le maître d'ouvrage de construire un 'mur de soutènement pour permettre à la commune d'effectuer les remblais nécessaires à la construction des rues' (cahier des charges). Il faut bien rappeler que les lotissements sont implantés en contrebas de la digue de galets, sur des terrains marécageux : pour racheter la pente et assurer la construction de ces rues, le mur de soubassement ne pouvait que constituer les contreforts d'un terre-plein ou l'occasion d'établir un vaste sous-sol sous les rez-de-chaussée. La visite de quelques uns de ces sous-sols montre qu'aucun aménagement n'était prévu à l'origine, ni point d'eau, ni foyer. L'occupation de ces sous-sols, serait, dans l'état actuel des recherches, une adaptation tardive à la location, le propriétaire de la maison louant en saison les étages et se retirant au sous-sol.

82 maisons présentent au moins 1 étage-carré, 139 possèdent 2 étages-carrés, et 13 possèdent 3 étages-carrés, soit un total de 234 maisons à étages-carrés (96% du corpus). Très hautes, les maisons possèdent généralement des combles habitables : 180 sont des étages de combles et 32 sont des étages en surcroît. L'analyse cartographique montre que l'ensemble du territoire recensé est également représenté. Seule une habitation est en rez-de-chaussée (Francinnette, 9 rue Duquesne), construite au cours de l'entre deux guerres.

La hauteur des habitations s'explique par l'étroitesse des parcelles, qui ne permettent pas de l'étendre en surface. Les niveaux de l'élévation sont très souvent soulignés et marqués par des bandeaux horizontaux, en briques, ou enduits et peints de couleur blanche (142 occurrences), doublés sur le faîte du mur par une corniche (92 occurrences).

Les immeubles, dont la fonction est d'accueillir plusieurs familles, ont un minimum de 1 étage-carré, 2 ont deux étages-carrés et 2 en ont 3. Le Millefeuille et régine disposent en outre d'un étage de comble.

Élévations

La comptabilité des travées s'est effectuée de deux façons, qui correspondent à deux types de maisons : soit la maison reçoit un seul logement (mono-familiale), soit elle est composée de plusieurs logements accolés (2 ou 3, voire plus).

Ainsi, pour les maisons à un seul logement (131 occurrences), la construction présente une majorité d'élévations à deux travées en façade : 63 ont deux travées (48% du type), dont 11 avec deux travées d'égale largeur (Quo Vadis) et 4 avec deux travées d'égale largeur et accès excentré (la Pervenche, 33 rue Jules-Barni). La caractéristique essentielle reste pourtant la maisons de deux travées de largeur inégale avec 42 cas (Le Grillon, 19 rue des Canadiens) [fig. 17].

26 maisons présentent 3 travées (Musica, 37 et 39 rue des Canadiens) [fig. 18], avec accès médian ou rejeté sur l'une des travées latérales. Les élévations d'une travée en façade sont minoritaires : au nombre de 12 (La Violette, 23 esplanade du Général-Leclerc), 6 d'entre elles ont une entrée excentrée (La Joconde, 21 rue Julien-Hédin) [fig. 19]. Les maisons de 4 travées sont très rares (3). Les informations pour les maisons en angle de rue n'ont pas été relevées, le nombre de travées étant réparti sur trois façades (représentent 24 enregistrements).

Le travail de terrain a permis de dissocier les habitations mono familiales des maisons regroupant plusieurs logements accolés sous un même toit ou les maisons en bande, en série, ou jumelées. Pour ce type de construction, le choix a été de comptabiliser le nombre de travées de chaque logement et de l'associer au nombre de logements accolés. Ainsi, l'on peut constater que sur un corpus de 97 édifices, la majorité (36) présente 2x2 travées, majoritairement de largeur inégale, l'accès se faisant sur la travée la moins large (29) [fig. 20]. La formule est donc d'accoler deux unités mono familiales sus-décrites. Les maisons composées de plus de 2 logements accolés (3 ou 4xn travées) représentent 19 cas [fig. 21]. Des compositions plus élaborées consistent à accoler des logements ayant un nombre de travées différent, ce qui est fréquent en angle de rue, où il n'est pas rare de trouver deux logements de deux travées accolés au logement de l'angle, qui se développe sur deux façades et un pan coupé, sur cinq ou six travées [25 cas, fig. 22]. Très minoritaires, 12 maisons comprennent 2x1 travée avec accès direct dans le logis ou accès par une porte excentrée (La Bourrasque et Rayon de Soleil, 71 et 72 esplanade du Général-Leclerc) [fig. 23].

Les immeubles repérés sont caractérisés par une façade plus large que les maisons. Pour les édifices implantés en angle de rue, le nombre de travées s'élève à plus de 6, mais généralement, l'élévation présente " ou 4 travées, avec une entrée médiane.

Les élévations des maisons régulièrement percées de baies, sont aussi caractérisées par des décrochements de façade dus non pas à des avancées du mur, mais à l'adjonction d'excroissances caractéristiques des sites de villégiature. Les balcons et balconnets sont présents sur 203 maisons (83% du corpus), dans tous les quartiers de la station, et à toutes époques. Comparativement, les bow-windows sont plus rares, avec 74 occurrences (30% du corpus). Assez peu présents dans les premiers lotissements du quartier balnéaire, situés au nord du casino, de même que dans les quartiers du Dépôt et du Bourg, ils se concentrent dans les lotissements plus tardifs du sud du casino. Parmi les édifices datés, nous pouvons citer la Sirène qui présente un des premiers bow-window (vers 1884, 40 esplanade du Général-Leclerc). Sur ces 74 occurrences, 60 sont des bow-windows surmontés d'un balcon. Les oriels (def. : ouvrage à claire-voie formant avant corps sur la hauteur de plusieurs étages) sont plus rares, avec 17 cas, concentrés dans les lotissements tardifs du quartier balnéaire. 9 tourelles agrémentent les angles de maisons.

Le jeu des pleins et des vides est exploité en utilisant sur une même élévation des formes et des tailles de baies différentes, ce qui a pour principale conséquence de faire varier la largeur des trumeaux. De même, nous notons la présence de quelques 8 loggias (def. : pièce à l'étage, ouverte sur l'extérieur : ses baies n'ont pas de menuiserie) dans les lotissements au nord du casino (La Madone et L'Hermitage, 14 et 16 rue Raspail) [fig. 24]. 45 porches dans-oeuvre ont été repérés : ils assurent à partir de 1890 une protection de la porte d'entrée contre les intempéries de même qu'ils isolent cette entrée de la voie publique. Le premier cas daté serait de 1887 (Sans Souci et Caprice, 4 et 6 rue Julien-Hédin) [fig. 25].

Les immeubles n'échappent pas à cette profusion de décrochements : oriels ou balcons sont présents sur les 5 édifices repérés.

Matériaux et formes de la couverture

Les maisons sont majoritairement couvertes en ardoise (221 soit 91%), seule 10 maisons sont couvertes de tuile (tuile plate et tuile mécanique à part égale). 6 maisons sont couvertes d'un matériau synthétique, et deux de zinc.

De même que pour le matériau, la forme de la couverture est assez peu diversifiée : 102 maisons sont couvertes à longs-pans, 130 à longs-pans brisés (soit 66% de longs-pans, brisés ou non). Parfois, les deux notions se mêlent, le toit paraissant brisé, mais n'est en fait qu'un toit à longs-pans dont le faîtage n'est pas au centre de la construction. Généralement, les pignons sont couverts du fait de la mitoyenneté (184). 53 sont animés par une noue formant décrochement (n'ont pas été comptabilisées les noues des fenêtres de lucarnes). Les demi-croupes sont très rares (16 occurrences), généralement situées sur les décrochements des murs-pignons ou des lucarnes. 19 maisons présentent des toits en pavillon, brisé ou non, en couverture du logis ou plus généralement de lucarnes. 8 maisons présentent un toit-terrasse, sur tout le logis ou sur une partie de l'élévation. La maison Les Tourelles (12 avenue Pierre et Marie Curie) est la seule à présenter des bulbes.

57 maisons ont un avant-toit, souvent associé à des aisseliers en bois (35 cas d'associations) (La Paimpolaise, 4 rue Faidherbe).

Styles et décors

Appliquer la notion de style pour les maisons de Mers-les-Bains est un exercice assez difficile voire hasardeux. Bien souvent, aucun style n'est clairement affiché, mais se sont des détails qui les orientent vers tel ou tel courant.

L'esprit classique est évoqué par l'emploi de pilastres (9), de frontons (19), le style médiéval est évoqué grâce aux tourelles crénelées (Le Castel, 65 rue Henri-Leboeuf) [fig. 26]. Le gothique est évoqué grâce aux accolades sur les chambranles des baies, les croisées, les appellations inscrites en lettres gothiques et les arcs brisés (Le Roitelet, 19 rue Henri-Leboeuf) [fig. 27], le style oriental grâce aux bulbes et baies couvertes d'un arc outrepassé (l'Embardée, 66 esplanade du Général-Leclerc) [fig. 28]. Le style baroque est exprimé grâce aux frontons-pignons en façade, chantournés, évoquant aussi le style flamand (Fantaise et Espana, 32 et 33 esplanade du Général-Leclerc), assez rares dans la station. Le style chalet est issu de plusieurs influences : le chalet normand, avec faux pans de bois (La Cabane, 82 avenue du Général-Leclerc) ou le chalet colonial, avec essentage de planches et lambrequins décoratifs (le Chalet, 7 et 9 rue Jules-Verne ou Santa Rita, 21 rue Henri-Leboeuf). Le style Art nouveau est évoqué grâce au décor, et l'emploi de lignes courbes (Villa Hélèna et Villa Jan, 10 et 12 rue Boucher-de-Perthes).

Ce décor est majoritairement composé de céramique (132 occurrences) : briques émaillées placées ponctuellement sur le mur ou aux encadrements des baies, rosaces, cartouches, frises, panneaux d'allège sont les emplois les plus fréquents. Il ne faut pas négliger les appellations portées sur ces carreaux de céramique, qui participent au décor par les couleurs. De plus grands panneaux peuvent être utilisés (La Favorite, 13 rue Julien-Hédin ou Les Lilas, 5 rue Marcel-Holleville). Ce type de décor est présent de façon égale dans tous les lotissements du quartier balnéaire mais aussi dans les quartiers périphériques du Dépôt et du Bourg.

90 maisons présentent un décor de fonderie ou de ferronnerie, principalement sur les garde-corps des baies, balcons et balconnets. Les motifs représentés sont inspirés de la nature, avec des fleurs et des volutes symbolisant le feuillage. Dans les lotissements plus tardifs, nous pouvons constater que ces garde-corps sont progressivement remplacés par des menuiseries (78) avec motifs géométriques à base de cercles et de carrés, puis évoluant vers des formes curvilignes inspirées de la nature, et annonçant le style Art nouveau. Les garde-corps en menuiserie repérés dans les lotissements au nord du casino résultent la plupart du temps de modifications tardives, suite à leur destruction au cours de la Seconde Guerre mondiale. En effet, nous constatons par ailleurs que les plates-formes associées sont le plus souvent en ciment, alors que des exemples contemporains montrent que les plates-formes étaient en bois et à caissons.

75 maisons présentent un décor de maçonnerie, jeux de briques de couleurs différentes (rouges et ocres). Seules 3 maisons présentent des vitraux, de petite dimension, 3 des mosaïques et 20 des sculptures de type accolades, pilastres, fronton, ou tête de lion en console.

Les immeubles construits à Mers-les-Bains, sont généralement plus sobres que les maisons. Hormis les garde-corps des balcons en fonderie, seul Le Millefeuille présente un décor de céramique, très discret.

Distribution intérieure

La visite de certaines habitations et la vue de quelques plans (publiés ou non) montre une grande récurrence dans les modes de distributions intérieures. La maison présente en règle générale un couloir latéral et traversant qui distribue le rez-de-chaussée divisé en deux parties : le logis principal, double en profondeur, contenant les pièces de réception, et une extension partielle sur cour, perpendiculaire au logis, où se trouve la cuisine. Le rez-de-chaussée des pièces de réception est composé d'un salon en façade sur mer, de façon à profiter de la vue, et d'une salle à manger à l'arrière, plus proche de la cuisine. Les étages sont constitués de chambres, avec des water-closets aux repos de l'escalier. Cette distribution est la copie conforme de celle que l'on peut trouver à la même époque dans les villes picardes, et généralement dans le Nord de la France. Rares sont les habitations avec une cuisine en sous-sol : nous pouvons noter quelques cas en front de mer (Le Crépuscule, 74 esplanade du Général-Leclerc) [fig. 29].

Les visites intérieures ont aussi permis de constater que les cloisons étaient construites de façon traditionnelle, soit en pans de bois et remplissage de briques, soit en pans de bois et lattis recouverts de torchis (mélange de terre et de crin).

Aucun immeuble n'a pu être visité.

4) NOTE DE SYNTHESE

Typologie de l'habitat de villégiature

Cette typologie est avant tout formelle, influencée dans un premier temps par la position du bâti dans la parcelle, par rapport à la rue et aux constructions voisines et dans un second temps, sectorisée par le mode distributif de l'habitation, visible en façade grâce aux travées.

La villa

Selon la définition communément admise, la villa est une construction destinée à la villégiature, construite en milieu de parcelle. Elle est donc totalement indépendante des constructions voisines. 20 maisons de ce type ont été recensées. Le plus souvent, la maison est composée de trois travées ou plus, mais le parcellaire local influe sur le type : bien souvent la villa se trouve entre deux mitoyens, bien que construite entre deux cours jardins. On parle alors de 'villa entre mitoyens'.

La maison de ville à un ou plusieurs étages-carrés

Selon la définition communément admise, la maison de ville est une construction entre mitoyens et à l'aplomb de la rue. Ce type est fréquemment rencontré puisqu'il répond au parcellaire très urbain des lotissements (110 occurrences, soit 45 %) : 13 ont une seule travée, 60 ont deux travées (25% du total), 17 ont 3 travées, 1 à 4 travées (19 maisons ont des travées régulières impossibles à compter en raison de la position en angle de rue). Sur les 60 maisons à deux travées, 42 présentent des travées de largeur inégale, la travée la plus faible recevant l'entrée. Très souvent, la travée dite 'forte' est mise en valeur par une porte-fenêtre à balconnet au rez-de-chaussée, un bow-window surmonté d'un balcon aux étages-carrés, la composition étant amortie par une fenêtre de lucarne plus grande que sa voisine, ou couverte d'un toit indépendant. Plus rarement, un léger ressaut du mur met la travée en valeur. L'habitation peut présenter un sous-sol (L'Escapade, 8 rue Sadi-Carnot).

La maison de ville à trois travées en façade répond généralement à une composition très fréquente, composée de deux hiérarchies : une hiérarchie verticale où la travée médiane est la plus large, constituée d'une porte fenêtre, et une hiérarchie horizontale où le premier étage-carré est devancé d'un balcon filant, le 2e étage-carré d'un balcon ponctuel devant la travée médiane. Ce type est fréquent en front de mer des lotissements 1 et 4 (La Rafale, 17 esplanade du Général-Leclerc) [fig. 30].

Un sous-type de maison de ville avec partie commerciale au rez-de-chaussée a été repéré (6 occurrences), le long de la rue Jules-Barni, avenue du Maréchal-Foch et rue Buzeaux.

La maison de ville à plusieurs logements est une maison à étages carrés qui comprend plusieurs logements sous un même toit, qu'ils soient accolés ou superposés, avec le même nombre de travées ou non (96 occurrences, soit 39%) :

Le sous-type des maison de ville à plusieurs logements accolés (84 occurrences) comprend des logements identiques accolés par deux ou trois, avec le même nombre de travées, sans que celles-ci soient forcément positionnées de la même façon. Ainsi, nous pouvons avoir : 'porte fenêtre porte fenêtre' ou fenêtre porte porte fenêtre'. Cette juxtaposition donne l'illusion d'une seule et même construction, d'autant plus que le programme répond à un seul et même commanditaire, au cours d'une seule et même commande.

Les logements peuvent être totalement identiques (48 occurrences).

Il peut y avoir la combinaison 2x1 travée à accès excentré ou non (10 occurrences) (Simple Asile et Yvonne, 14 et 15 rue Henri-Leboeuf). La combinaison 2x2 travées regroupe 31 occurrences (avec une majorité de travées de largeur inégale, soit 25) (Les Chardons et Les Roches, 3 et 5 rue Frédéric-Petit).

Les logements identiques combinés par 3 ou 4 sont plus rares (6 au total).

La maison dite Fleurette et Villa Arlette (14 et 16 rue Sadi-Carnot) est unique, comprenant une porte cochère entre les deux logements.

Aux angles des rues, les logements accolés comportent un nombre de travées différent, la maison de l'angle pouvant s'étendre sur 5 travées sur deux façade et un pan coupé alors que les logements mitoyens ne comportent que deux travées (27 occurrences) (La Prairie, La Falaise et La Bresle, 58 et 59 esplanade du Général-Leclerc).

Le sous-type des maison de ville à plusieurs logements superposés est caractérisé par deux accès excentrés, l'un permettant l'accès au rez-de-chaussée, l'autre aux étages (6 occurrences). Les premiers exemples sont concentrés en front de mer, dans le premier lotissement conçu en 1874 (Aigue Marine, 21 esplanade du Général-Leclerc). Ce qui peut être considéré à première vue comme une adaptation tardive possible doit être relativisé quand on trouve d'autres exemples, en série (logements 28 à 34 rue Julien-Hédin). Ce dernier exemple rassemble un type de logements à la fois accolés et superposés (3 occurrences). Un exemple remarquable est la construction de Théophile Bourgeois, Bon Abri (7 rue Boucher-de-Perthes) qui comprend deux logements, celui du propriétaire, qui s'étend sur trois niveaux, et celui du locataire, qui dispose d'une entrée particulière pour accéder au logement qui lui est destiné, au 4e niveau.

Les maisons en série

Isolées ou mitoyennes, à l'aplomb de la rue ou non, les maisons en séries sont identiques et plus de deux, leurs toits sont dissociés (à l'opposé des logements accolés, sous un même toit). Très rares, au nombre de 5, elles sont à la frontière avec les logements accolés, une légère dissociation des toits leur valant ce classement.

Les maisons jumelées

Isolées ou mitoyennes, à l'aplomb de la rue ou non, les maisons jumelées sont au nombre de deux et identiques. Si elles sont accolées, le mur de refend entre les deux constructions est nettement visible, et la toiture est clairement divisée en deux parties distinctes. Seuls deux cas ont été repérés : Misette et Chalet Le Berceau (11 et 13 rue Mennessier) pourraient être rattachées au type des logements accolés, mais leur traitement si différencié leur vaut un classement à part.

Les immeubles

Deux grands types d'immeubles sont à distinguer : les immeubles avec magasin de commerce au rez-de-chaussée, et les immeubles sans magasin de commerce. Seul un cas de ce dernier type a été recensé (Régine) : l'édifice qui est divisé en deux logements accolés, accessibles par un porche central, pourrait d'ailleurs être classé dans le type des maisons à deux logements accolés, ce qui montre que les limites typologiques sont parfois minces. Nous pourrions qualifier cette catégorie 'd'immeuble-maison'.

Les immeubles plus vastes ne disposent pas d'une partie habitable au rez-de-chaussée, mais de deux parties commerciales séparées par l'entrée médiane qui distribue les étages.

Conclusion

Les maisons recensées de Mers-les-Bains répondent à la rigidité du parcellaire imposé, étroit et profond, et il en résulte des maisons très hautes. La volonté de faire entrer la lumière et de pouvoir profiter de la vue sur mer a entraîné l'emploi de larges portes-fenêtres, ce qui a eu pour incidence de réduire au maximum la travée de l'entrée. Une solution a d'ailleurs été de supprimer cette porte et d'accéder directement au logis par la porte-fenêtre. Sur les parcelles un peu plus larges des lotissements tardifs situés au sud du casino, le choix des commanditaires a souvent été de construire deux logements accolés, sur la base du même module que la maison mono-familiale. Le dépouillement des matrices cadastrales et celui des aliénations de terrains (AD Somme : 99 O 2591) a parfois expliqué ce choix, où un logement était conçu pour l'usage personnel du commanditaire, le logement accolé étant destiné à son beau-fils. Mais dans la plupart des cas, ces logements accolés étaient destinés à la location, de façon à rentabiliser au maximum l'achat du lot. Très certainement, un des logements était réservé pour le commanditaire, le second étant réservé à la location, mais chacun possède une entrée qui lui est propre. Les immeubles de rapport qui associent eux aussi plusieurs logements ont pour différence de ne présenter qu'un seul accès, commun, souvent très large, distribuant des parties communes et chaque logement, à chaque niveau.

La location était tellement importante dans la station que certains maîtres d'ouvrage sont à l'origine de plusieurs constructions, à l'image de la veuve Redon, demeurant à Boulogne-sur-Seine, qui fait construire 10 maisons, dans le quartier balnéaire et celui du Bourg, entre 1887 et 1907 (source : matrices cadastrales). Une autre solution est de superposer les logements, le rez-de-chaussée étant dissocié des étages, et l'accès étant indépendant.

Cette succession de logements à une, deux ou trois travées, et la monotonie visuelle qu'elle entraîne, est contournée par l'usage du décor qui différencie les maisons les unes des autres. Le plus souvent, les logements d'une même maison ne sont pas différenciés, ce qui intensifie l'idée d'unité. Cette volonté de ne pas dissocier les logements entre eux, mais les maisons mitoyennes, aboutit parfois à des solutions de composition très habiles, où les portes sont accolées et protégées par le même auvent (La Lune et le Soleil), ou les travées sont unies par une même couverture (Georges et Yvonne).

Actuellement, les logements sont pour la plupart divisés en appartements locatifs à chaque niveau. La distribution d'origine, avec un couloir et escaliers latéraux a favorisé une telle division. Les visites des édifices ont permis de constater la faiblesse du décor intérieur. Les sols des couloirs et des cuisines sont généralement en carreaux de ciment teints dans la masse, les pièces de réception et les chambres présentant un parquet. La cheminée, souvent très simple, en marbre ou en menuiserie, est l'unique élément de décor [fig. 31].

Les maisons de Mers ont connu plusieurs phases : les briques apparentes, leur recouvrement par le badigeon ou l'enduit et le renouveau à partir de 1986 (date de la mise en place du secteur sauvegardé) où les badigeons et enduits sont parfois supprimés, les menuiseries sont repeintes de même que les enduits, dans des tonalités coordonnées, à la manière des 'painted ladies' de San Francisco, sur une idée de l'architecte Delamotte, mais sans réalité historique.

Villa Tantante, anciennement en front de mer de l'îlot 15 (détruite).