À la suite de l’incendie de l’église paroissiale [IA59005777] pendant la Révolution, sa reconstruction est entreprise en 1806. Faute de moyens suffisants, la paroisse ne peut plus alors rétablir un clocher maçonné. Pour pallier cette absence, une tour charpentée en bois est élevée à côté de l'église pour y abriter les cloches afin d’assurer la fonction campanaire : il s’agit d’un klockhuis, ou “maison des cloches”, selon l’usage flamand. Ce type de construction, typique de la Flandre du XIXe siècle, se rencontre fréquemment dans les paroisses rurales les plus modestes, en raison de son coût réduit par rapport à un clocher en brique. À l'origine, la toiture est couverte de chaume et l'est encore en 1816 selon les documents conservés aux AD Nord. En 1880, une horloge est installée dans le klockhuis, don de M. Octavien Pronckaert. Elle reste en service jusqu’en 1960. Elle est aujourd'hui conservée dans la salle basse de l'édicule.

Selon une tradition orale locale, relayée par les habitants, le klockhuis d’Hardifort serait réalisé à partir de pièces de bois provenant d’un ancien moulin, réemployées pour l’édification de la structure construite par des charpentiers de moulins.

Le klockhuis est inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments historiques depuis le 17 février 1989.

Les archives conservées au Comité Flamand de France ainsi que plusieurs témoignages oraux recueillis localement indiquent que l’édifice a fait l’objet d’une restauration complète au cours des quarante dernières années. Sont notamment réalisés : la restauration des pieds de poteaux corniers, la pose de renforts métalliques, l’installation d’une bavette en plomb sur la toiture nord et ouest, ainsi que la réfection de la couverture. Les lames d’abat-son sont remplacées, les éléments de charpente atteints sont déposés et remplacés, la porte est restaurée, les bois et ferrures traités, et l’ensemble bénéficie d’un programme de peinture et de remise en état de la serrurerie.