Le moulin à farine d'Escames, également appelé moulin du Bourg, pourrait être l'un des édifices industriels les plus anciens du canton. Son origine remonte vraisemblablement à la seconde moitié du 12e siècle. Il en est seulement clairement fait mention en 1239, lorsque Pierre de Domeliers, seigneur d'Escames, vassal du fief du Moulin d'Escames, est propriétaire de la rente perpétuelle au doyen du chapitre de Gerberoy de trois muids de blé. Au cours des 15e et 16e siècles, il est régulièrement question de cette rente du moulin d'Escames, contestée par Pierre de Villepoix en 1425 et Jehan Le Bastier en 1528. S'il est possible qu'une partie du soubassement actuel du moulin remonte à cette époque, les représentations figurées qui lui sont consacrées, font état d'un bâtiment implanté perpendiculairement à la rivière, et non parallèlement comme aujourd'hui. Après la Révolution, l'établissement cesse d'être moulin banal. Il est la propriété de Letellier-Ducrocq qui le conserve jusque vers 1844. Repris par Denis Bertrand, il est l'objet d'importants travaux vers le milieu du 19e siècle, consistant notamment en l'ajout d'un niveau supplémentaire en brique et peut-être en un changement d'orientation. En 1859, le coursier est élargi afin de permettre l'installation d'une roue verticale plus importante. Le développement de l'usine est cependant de courte durée, puisqu'en 1863, le nouveau propriétaire, M. Carchereux, déclare ne plus exploiter la force hydraulique de la rivière ; l'ensemble des ouvrages régulateurs étant d'ailleurs en ruine. Les vannes sont alors officiellement enlevées. S'il conserve pratiquement toute la machinerie, le site perd sa vocation industrielle à cette époque pour ne plus être exploité que pour un usage agricole.

Le système hydraulique, réglementé par ordonnance royale du 25 août 1836, se compose à l'origine d'un déversoir de 4 m de long, ainsi que de deux vannes de décharge en très mauvais état. La roue hydraulique abritée sous sa cage est toujours en place, mais se trouve également en très mauvais état. A l'intérieur, il subsiste le système d'engrenages avec son beffroi, ainsi que toute la machinerie des monte-sacs et de trémis. En revanche, les meules ont été démontées.