Le site de Bobigny est mentionné dès 1163, connu comme seigneurie dépendant de Martigny, ses seigneurs au 17e et 18e siècle étaient les Pétré de Sougland. En 1730 le seigneur de Bobigny est alors François de Valles. De nombreuses mentions attestent de l'importance du site de Bobigny qui comprennent, outre un moulin et une ferme, un " chasteau ". En 1695 un bail décrit les fermes de Bobigny et du Housseau, " consistant en terres labourables et prés et les bastiments du chasteau dudit Bobigny occupés par les sieur Naudin, fermier ". Le 26 juillet 1757 la criée pour vente éventuelle du " château et principal manoir " de la terre et seigneurie de Bobigny appartenant à Louis Marbin comporte la description suivante : " un château et maison seigneuriale composé d'un corps de logis accompagné de 2 pavillons contenant cuisine et plusieurs chambres basses et hautes ". L'ensemble est bâti en " briques et grenier au-dessus, couvert en ardoise, les bâtiments de la basse-cour consistant en une maison de fermier composée de plusieurs espaces 2 écuries, une bergerie, une grange ". Enfin cet ensemble comporte une " porte d'entrée au-dessus de laquelle est un dôme bâti de même en briques et couvert d'ardoises, le tout fermé de murailles et entourés de fossés, pont levis ". Le bâtiment encore en place, mais très remanié au 19e siècle, situé près du ruisseau du Petit Gland, est vraisemblablement un élément de cet ensemble architectural, sans que l'on puisse définir exactement sa dénomination originelle précise. Son décor de brique vernissée peut le dater du 17e siècle. Le site de Bobigny est transformé en 1848 en filature de laine par Florent Coupin. Celui-ci fait alors construire une cité ouvrière pour 9 ménages. En 1859, la filature est rachetée par la famille Legras puis en 1870 par Guerbet. L'avis de vente du 18 juin 1858 du Journal de l'Aisne, comprenant " divers bâtiments pour l'usine et l'habitation et 19 ares de terrain ", met la mise à prix à 10 000 francs. La filature est victime d'un incendie le 4 juin 1881, le compte-rendu de la catastrophe décrit un bâtiment mesurant 30 m sur 8, " tous les métiers et la laine ont été la proie des flammes, la maison d'habitation seule a pu être préservée ". Le préjudice est estimé à 35 000 francs. Le site est alors désaffecté, tout comme la cité ouvrière qui est déjà décrite comme ruinée vers 1900. Le bâtiment de la filature et cette cité ouvrière ne sont plus visibles aujourd'hui, à l'exception de quelques pans de murs. Le bâtiment appartenant vraisemblablement au château est aujourd'hui devenu une résidence secondaire. L'édifice a été très transformé, en particulier par la création d'un étage de comble.