Au 18e siècle, le site, traversé par la rivière du Thérain ainsi que par un bras de dérivation, dit rivière de l'Hôtel-Dieu, est occupé par un moulin à blé que possède Marin Hudde, ainsi que par d'autres terrains appartenant à Berteville et Carpentier. En 1832, l'établissement, qui ne change pas de destination, appartient aux demoiselles Dupont, puis à un certain Berthault. Mais parallèlement, le manufacturier Achez, construit vers 1810, sur la dérivation, son atelier de carderie. L'édifice est complété en 1826 par un atelier destiné à la fabrication des machines à carder, dites bouteuses jumelles, pour lequel Achez dépose un brevet de perfectionnement en 1829. Le principe est de permettre de percer à la fois le cuir, plier les fils de fer et les bouter dans la plaque. Dès 1845, la filature Achez fonctionne avec une machine à vapeur. Enfin, en aval de la dérivation, est implantée une troisième usine à destination de mégisserie, et exploité par Prudhomme. En 1859, Charles-Claude Collard, fabricant de lacets, acquiert le moulin à blé Berthault pour le transformer en une imposante usine de chaussures. L'ancien moulin est agrandi et, en 1860, un nouvel atelier de trente mètres de long lui est adossé en retour, le long de la rivière. Collard, qui possède également les terrains autour se fait également construire à la même période un imposant logement patronal au milieu d'un parc arboré. Il décède en 1872, laissant son épouse Herminie Biget diriger l'entreprise. Elle s'illustre en 1881 en faisant construire pour son personnel une cité ouvrière, à proximité de la gare de Mouy. En 1893, Hardelay, tabletier de formation, crée, de l'autre côté de route reliant Noailles à Clermont, une première usine de préparation de "couleurs extra-fines pour les arts, boîtes de couleur en bois ou en métal, encres diverses et colles liquides" afin de fournir ses collègues tabletiers en matière décorative. Malheureusement, l'entreprise fait rapidement faillite. La fabrication est néanmoins reprise en 1898 par Moreau, industriel parisien, qui s'installe dans les bâtiments des établissements Achez et Collard. Au début du 20e siècle, il est associé à Paillard, qui, rapidement va permettre à l'entreprise de connaître une prospérité remarquable. Un atelier de menuiserie, établi à Bury, complète l'unité principale de production en 1908. De nouveaux bâtiments sont construits après 1925, puis vers 1950. Mais après les années 1970, JM Paillard connaît des difficultés économiques. L'entreprise est rachetée en 1985 par le groupe Euroméca, puis par le suédois Becker en 1987. La liquidation de l'entreprise est prononcée en 1988. Les bâtiments de production sont alors abandonnés. Aujourd'hui, le site a été en grande partie détruit pour laisser place à un parc paysager municipal inauguré en octobre 2004. Les bâtiments subsistants, construits dans l'Entre-deux-guerres, devraient également être détruits prochainement, conformément au permis de démolir déposé par l'O.P.A.C. de l'Oise, qui utiliser le terrain pour la construction de logements locatifs. Comme toutes les usines établies sur le cours du Thérain dans la commune de Mouy, le moulin Berthault, puis usine Collard, sont réglementés suivant l'ordonnance royale du 28 février 1835. En 1845, Charles Emile Achez fait installer une machine à vapeur de un cheval. Cette dernière est rapidement remplacée en 1849 par une autre machine plus puissante de cinq chevaux. En 1835, la production est de 3000 plaques et 7000 m de ruban pour les machines à carder. En 1860, Collard installe une roue plus large que la précédente dans sa nouvelle usine de chaussures, et en change également l'emplacement. En 1877, Collard installe une seconde roue hydraulique. En 1900, une nouvelle machine à vapeur Velliet et Lescure, constructeur à Amiens, est installée.

A ses début l'établissement Achez ne compte que cinq ouvriers pour atteindre rapidement 80 personnes. Mais avec l'introduction de ses nouvelles machines, Achez n'emploie plus que 12 personnes en 1830, puis 20 en 1835. En 1985, à la suite de la reprise de la société Paillard par la holding Euroméca, 62 personnes sont licenciées. Deux ans plus tard, un nouveau plan de licenciement engagé par le groupe suédois Becker (détenteur de Lefranc-Bourgeois), qui a racheté Paillard, touche 53 personnes.