Dossier d’œuvre architecture IA60001197 | Réalisé par
Fournier Bertrand
Fournier Bertrand

Chercheur de l'Inventaire du patrimoine - Région Hauts-de-France

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  • patrimoine industriel, arrondissement de Clermont
Ancien moulin à blé, puis filature de laine, dite Usine de Moineau, devenue usine de papiers peints Roger, puis Josse, puis tissage et teinturerie Le Tissage à Palette libre, puis usine de chaussures Baetz
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) Département de l'Oise

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Thelle Vexin-Sablons - Mouy
  • Hydrographies ru de Mérard
  • Commune Angy
  • Lieu-dit Moineau
  • Adresse 940 rue Jean-Jaurès , 840 rue de Beauvais
  • Dénominations
    moulin à blé, filature, usine de papiers peints, tissage, usine de teinturerie, usine de chaussures, fonderie
  • Précision dénomination
    filature de laine
  • Appellations
    Usine de Moineau, usine de papiers peints Roger, usine de papiers peints Josse, tissage et teinturerie Le Tissage à Palette libre, usine de chaussures Baetz
  • Destinations
    usine de pièces détachées en matière plastique
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, magasin industriel, hangar industriel, bief de dérivation, bassin de retenue, logement patronal

En 1813, l'industriel Elie investit un moulin à blé, mentionné dans la seconde moitié du 18e siècle et alimenté par le ru de Mérard, affluent du Thérain. Il y fonde une filature de laine, qui prend d'emblée l'appellation de Moineau, en référence au lieu-dit sur lequel l'usine est implantée. Afin de bénéficier de la force hydraulique nécessaire au fonctionnement de son usine, il dévie le cours de la rivière et creuse un bassin de retenue en amont de l'usine. Vers 1830, son fils Justin Elie lui succède, puis l'établissement textile passe entre les mains de Mauvoyer, qui en loue une partie à Leroy-Abadie. au milieu du 19e siècle. En 1867, Ragault, filateur de laines grasses, prend la succession de la location de Leroy. Mais en 1869, les bâtiments de l'usine, qui sont toujours la propriété de Mauvoyer, changent de destination. Jules Roger, fabricant de papiers peints, converti la filature en une remarquable usine de papiers peints, qu'il exploite jusqu'en 1881, date à laquelle il décide de la construction d'une nouvelle usine à Balagny-sur-Thérain. L'usine de papiers peints est alors reprise par Gustave Josse, également réputé pour la qualité de ses produits, qui exploite le site jusqu'au début du 20e siècle. En 1910, Redon de Colombier, industriel établi à Paris, crée une fabrique de soie artificielle, en suivant les principes du procédé Chardonnet. Malheureusement, l'entreprise fait rapidement faillite. L'usine est alors vendue en 1912 à la société Le Tissage à Palette Libre. La société, dirigée par Chéneau, fait construire de nouveaux ateliers en shed, modifie à nouveau le cours du bief de dérivation et édifie un atelier de teinturerie. Après la Première Guerre mondiale, l'activité se poursuit sous la raison sociale de la Société anonyme des établissements textiles d´Angy, au capital de 175.000 francs. Pierre-Louis Devile-Cavellin en est l'administrateur délégué. En 1933, les bâtiments changent à nouveau de destination et accueillent une usine de chaussures portant la raison sociale Baetz. Par la suite, une partie des bâtiments est occupé par une savonnerie et un fondoir de suif, actifs de 1937 à 1940. Après la Seconde Guerre mondiale, le laboratoire de produits pharmaceutiques Pérouse y établit une de ses unités de production. Enfin, depuis 1988, la société Delfirm, spécialisée dans la fabrication de moules pour l'injection plastique, utilise les bâtiments, avec d'autres sociétés. Par mesure de sécurité, cette dernière a fait démonter, en 2000, la cheminée d'usine en brique, qui atteignait 35 m de haut.

En 1830, la filature comprend six assortiments de cardes, trois mulls-jennys et quinze métiers à filer ordinaires, actionnés par une roue hydraulique verticale par dessous. Elle traite 40 tonnes de laine par an. Le système hydraulique, composé d'un bassin de retenue, de deux vannes de décharge, d'une vanne ouvrière et d'un déversoir, est réglementé par arrêté présidentiel en date du 14 janvier 1852. La roue hydraulique est changée en une roue par dessus à une date indéterminée. En 1861, l'usine est équipée d'une machine à vapeur de 4 chevaux, puis d'une autre de 8 chevaux en 1867. En 1880, l'usine de papiers peints Roger possède une machine à vingt-quatre couleurs, une à douze couleurs, une à huit et deux à six couleurs. Elle produit 4 millions de rouleaux par an. En 1830, la filature Elie emploie 50 ouvriers. En 1888, l'usine de papiers peints Josse emploie plus de 50 personnes. En 2004, l'usine Delfirm emploie 14 salariés.

Le site industriel a conservé l'atelier de fabrication de la filature, avec l'espace réservé à la roue hydraulique, qui était alimenté par un bassin réservoir et un canal d'amenée, aujourd'hui comblé. Cet atelier est construit en pierre de taille de moyen appareil, à un étage carré et comble à surcroît. Il est prolongé de huit travées, construites en brique et animés de jambages harpés en pierre, séparant chacune des travées. L'ensemble est couvert d'un toit en ardoise, à longs pans brisés, régulièrement éclairé de lucarnes. Aux deux tiers de sa longueur, lui est adossé en retour le logement patronal, long de sept travées. Cet élégant bâtiment en pierre de taille présente, malgré son aspect dénaturé, une élévation ordonnancée, à un étage et comble à surcroît. Il est couvert d'un toit en tuile mécanique, à longs pas et croupes. Les magasins industriels, construits à l'époque de l'usine de papiers peints, se compose de deux grandes halles en rez-de-chaussée, construites en moellons de pierres enduites et couvertes de toits à longs pans et pignons couverts. Ces couvertures, originellement en ardoise, sont aujourd'hui en tôles ondulées de fibro-ciment. L'organisation spatiale de ces bâtiments délimitait, avec le mur de clôture de l'usine, une cour, aujourd'hui encombrée de constructions parasites en tôles nervurées et charpente métallique, qui permettent néanmoins à l'entreprise actuelle de développer son activité sur une surface en rapport avec ses besoins. De part et d'autres de ce noyau primitif se sont élevés les ateliers en brique et couverts en sheds pour le tissage, et l'atelier de teinturerie, en pan de bois apparent hourdis de brique, en partie recouvert de tôles nervurées. Cette construction spécifique est couronnée d'un lanternon, qui formait la zone d'évent, mais qui, aujourd'hui est intégrée dans la toiture. Cet atelier a néanmoins gardé en pignon une élévation caractéristique. La seconde maison patronale, située à deux cents mètres du lieu de production, est construite en brique avec un jeu décoratif de briques silico-calcaire ocre jaune soulignant les encadrements de baies, les cordons de séparation de niveau, la corniche, ainsi que les angles du bâtiment. Son élévation ordonnancée de trois travées comprend un étage carré et comble à surcroît, côté rue, et deux étages carrés et comble à surcroît côté jardin, en raison du dénivelé du terrain.

  • Murs
    • brique
    • bois
    • essentage de tôle
    • pierre de taille
    • moyen appareil
    • moellon
    • pan de bois
  • Toits
    ardoise, matériau synthétique en couverture, tôle ondulée
  • Étages
    1 étage carré, comble à surcroît
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées, élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit brisé en pavillon
    • toit à longs pans brisés
    • pignon couvert
  • Énergies
    • énergie hydraulique
    • énergie électrique
    • produite sur place
    • achetée
  • État de conservation
    état moyen
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    atelier de fabrication

Site de l'usine de papiers peints Roger, décrite en 1881 par Julien Turgan, dans Les Grandes usines de la France du XIXe siècle..

Documents d'archives

  • AD Oise. Série M ; 5 M, Mp 2404/2 : Établissements insalubres et dangereux.

    Angy (1889-1939).
  • AD Oise. Série S ; 7 Sp 152. Cours d´eau et usines.

    Angy (1838-1937).
  • AD Oise. Série S ; 7 Sp 204. Cours d´eau et usines.

    Bury (1810-1858).
  • AD Oise. Série S ; 7 Sp 205. Cours d´eau et usines.

    Bury (1860-1937).
  • AD Oise. Série S ; 9 Sp 177. Déclarations de machines à vapeur. Arrondissement de Clermont. Canton de Mouy. 1843-1902.

    Canton de Mouy (1843-1902).

Bibliographie

  • THIBAULT, André. L'industrie et le département de l'Oise. Ms dact, 1994.

    p. 151
  • TURGAN, Julien. Fabrique de papiers peints de M. Roger à Mouy (Oise). In Les grandes usines de France. Tableau de l'industrie française au XIXe siècle [puis] Les grandes usines : études industrielles en France et à l'étranger. Paris : Calmann-Levy, 1881, t. 13.

    p. 1-16

Annexes

  • Déclaration de l'industriel Leroy, locataire de la filature, au sujet du fonctionnement du système hydraulique de l'usine, 1853.
  • Description de la "Fabrique de papiers peints de M. Roger à Mouy (Oise)"
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Fournier Bertrand
Fournier Bertrand

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