L'étymologie, d'après Florentin Lefils, trouverait son explication à la période où les moines de Mayoc avaient établi une métairie sur les terres qu'ils avaient arrachées à la mer (qu'ils défrichèrent et mirent en culture) et qu'ils appelèrent "Tartarus, tartra, tartran, tarteron" du latin "tartarus" : dépôt de terres salées. Ces terres étaient nées par la construction d'une digue dirigée de l´extrémité de Mayoc sur le tertre du Crotoy et rattachée à celle de Favières. L'abbaye de Saint-Riquier était propriétaire de cette ferme.
A la lecture de Rodière, on retrouve de nombreuses fois la mention d'un sieur du Tarteron qui semble posséder des fiefs un peu partout, notamment dans le territoire de Rue, mais aussi celui de Quend ainsi qu'à Mayoc ("consistant en maisons, granges, écuries, pigeonnier et autres bâtiments"). L'auteur indique que "Le Tarteron appartint d'abord à Françoise Déscamps, puis à sa fille Marie Le Comte, de laquelle fut héritier Martin Le Comte, écuyer, successivement homme d'armes des ordonnances sous l'Amiral (1558-1559), capitaine de Saint-Valery en 1570. En 1577, il fait bail de la maison, censé et terres du Tarteron, coulombier, etc". Les noms des propriétaires successifs sont ainsi énumérés pour les 16e et 17e siècles. D´après Dom grenier, en 1703, la seigneurie appartenait au sieur Dinger.
Le toponyme figure au pluriel, "les Tarterons", sur la carte de Cassini (1758), accompagné du symbole d'une maison (d'après la légende) sur une carte de 1756 : "Ferme du Tarteron".
La ferme, figurant sur une carte du 18e siècle (A.D. 80 : RL 343), dispose de bâtiments distribués sur les trois côtés d´une cour. Elle apparaît également sur le cadastre napoléonien selon un plan quasiment similaire. En effet, sur le document de 1828, la ferme possède à l'ouest un logis et sur les côtés nord et est de bâtiments agricoles. Un petit édifice en retour d'équerre des annexes orientales ainsi qu'un second, isolé, se situent au sud-est de la propriété, au sud du chemin d'accès depuis la route principale. Un colombier circulaire occupait le centre de la cour.
L'Etat de section de la commune indique que le propriétaire Delahaye possédait une pépinière (fin 19e siècle).
Il est délicat de dater cette construction en raison de l´enduit qui recouvre la maçonnerie. Mais il semble, d´après le profil des ouvertures, qu´elle ait été édifiée à la fin du 19e siècle.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France.