Dossier d’œuvre architecture IA80007594 | Réalisé par
  • inventaire préliminaire, arrière-pays maritime picard
Ancienne ferme la Chasette
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) SMACOPI

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération de la Baie de Somme - Saint-Valery-sur-Somme
  • Commune Estrébœuf
  • Adresse rue de Pendé
  • Cadastre 1832 A 2  ; 1983 A2 259, 386, 260
  • Dénominations
    ferme
  • Appellations
    La Chasette
  • Destinations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, étable à chevaux, étable, remise, moulin, puits, fournil, pigeonnier

Cette ferme est dite la Chasette (nom de l'ancien propriétaire).

D'après le propriétaire, cet ensemble agricole existait en 1780 à Drancourt et aurait été déplacé et reconstruit à cet endroit avec les mêmes matériaux mais il ne précise pas à quelle date. En tout état de cause, une exploitation figure sur le cadastre napoléonien mais selon un plan différent. En effet, en 1832, la ferme dispose d'un plan allongé. Le logis était donc déjà construit à cette date. Plus tard, les éléments agricoles ont été ajoutés sur les trois autres côtés de la cour (probablement au cours de la seconde moitié du 19e siècle). L'enduit de ciment recouvrant la façade sur cour du logis semble avoir été posé au début du 20e siècle.

Toujours d'après le propriétaire, la ferme aurait en partie brûlé lors de la Seconde Guerre mondiale, attaquée par les Allemands. Le moulin à chevaux ainsi que les écuries situés à l'est et au sud de la propriété ont d'ailleurs en partie disparu à cette occasion. La grange, également détruite, était située à l'ouest, jouxtant l'actuel pigeonnier encore en place. Il semble que, dans le prolongement de ce dernier, au nord, se trouvait le logement des ouvriers. Une cheminée était installée sur les deux murs pignons.

L'activité secondaire de cette ferme était l'exploitation et la vente de la tourbe dans les étangs situés non loin d'ici, creusés à cet effet. Les chevaux étaient utilisés pour remonter la tourbe. Le treuil est d'ailleurs encore en place dans la pâture. Les vaches, les chevaux ainsi que les moutons y étaient élevés. D'après le propriétaire, la ferme semble avoir possédé un haras au début du 19e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 19e siècle
    • Principale : 2e moitié 19e siècle

Les pâtures encerclent la propriété. Les différents éléments la composant sont distribués sur les trois côtés d'une large cour. Tous sont composés d'une ossature en bois et remplissage en torchis, avec, d'après le propriétaire, des fondations en silex. Le logis occupe le fond de l´espace intérieur. La structure des murs gouttereaux, de 11 cm d'épaisseur, est en torchis et pans de bois sur toute la hauteur et dispose d'un solin en brique. Elle est recouverte d'un crépi sur cour et d'un enduit de ciment sur jardin. L'élément en saillie sur le mur nord abrite la voûte du four à pain, couvert d'un appentis en ardoise. Les murs pignons sont composés d'un appareillage mixte de brique, de silex et de pierre calcaire, et de brique uniquement pour le pignon même. L'habitation dispose d´une largeur de six mètres en raison de la longueur des poutres qui en composent la structure. Le rez-de-chaussée est surmonté d'un étage carré, lui-même augmenté d'un comble à surcroît. La façade est longue de cinq travées et dispose de deux portes. Le toit à longs pans en ardoise est percé par deux souches de cheminée. Les pignons sont ajourés d'ouvertures permettant l'aération du grenier. La charpente dispose de fermes très rapprochées et la faîtière, de bois à peine équarris. La distribution intérieure du logis se présente ainsi, d'est en ouest : une salle, une seconde salle pourvue d'une cuisine sous laquelle se trouve une cave accessible depuis l'intérieur et composée de voûtes en craie (d'après le propriétaire). La cuisine dispose encore de sa cheminée picarde et de son four à pain. Les poutres de la salle, visibles, possèdent des stries permettant une meilleure adhésion du torchis, aujourd'hui disparu. Certaines sont munies d'épaisses écharpes. Les chambres sont à l'étage. A l'ouest du logis, se trouvent les deux caves à cidre semi-enterrées dites localement "plate-cul". Les deux compartiments permettent le stockage séparé des tonneaux d'un côté et des bouteilles de l'autre. La cloison les divisant est en torchis et pans de bois. Le plafond est pourvu d'un plancher. Le toit à longs pans est couvert en tuiles flamandes ; la croupe du pignon occidental est en ardoise. A l'ouest de la propriété, isolé du logis, se trouvent le pigeonnier et les anciens logements pour ouvriers. Ces deux éléments en torchis et pans de bois disposent de toitures indépendantes en pannes picardes. Le côté oriental de la cour est occupé par les anciennes écuries en torchis et pans de bois, recouvertes d'un essentage de planches pour le mur gouttereau sur cour ; le reste est couvert de tôles. Le pignon nord, très abîmé, laisse apparaître l'ossature. D'après le propriétaire, l'essence utilisée pour l'ossature du pan de bois et pour les charpentes des dépendances est de l'orme.

  • Murs
    • torchis
    • silex
    • brique
    • calcaire
    • enduit partiel
    • essentage de tôle
    • essentage de planches
    • pan de bois
    • appareil mixte
  • Toits
    tuile flamande, ardoise
  • Étages
    sous-sol, en rez-de-chaussée, 1 étage carré, comble à surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
    • croupe
    • pignon couvert
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Les contrevents du logis, l'huisserie ainsi que certaines portes intérieures munies de ferrures paraissent d'origine. Le mur nord laisse apparaître l'about des poutres ainsi que les tenons d'ancrage du sommier, trahissant l'utilisation du torchis et pans de bois. Pour les anciennes écuries, le pigeonnier et les anciens logements pour ouvriers, la pente des toits permet d'émettre l'hypothèse selon laquelle la couverture était auparavant en chaume avant d'être remplacée par la panne picarde. Non loin d 'Estréboeuf, les briqueteries de Bourseville et de Friocourt auraient pu fournir les matériaux de construction (un cachet a été retrouvé par le propriétaire sur un des éléments constituants).

Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2005
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) SMACOPI
Articulation des dossiers
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