Dossier d’œuvre architecture IA80003386 | Réalisé par
Barbedor Isabelle
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • inventaire topographique, Amiens métropole
  • patrimoine industriel
Anciens moulins du Thil à Salouël, puis filatures Mathieu et Charroy-Degove, devenues tissage et filature Desquiens, puis Cauvin-Desquiens (vestiges)
Œuvre repérée
Auteur
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération Amiens Métropole - Boves
  • Hydrographies la Selle
  • Commune Salouël
  • Lieu-dit le Thil
  • Adresse 43 à 47 rue Ernest-Cauvin
  • Cadastre 1827 B 338, 339 ; 1827 C 234, 235 ; 1827 D 231  ; 2003 AH 1 à 5
  • Dénominations
    moulin, usine textile
  • Destinations
    moulin, usine textile
  • Parties constituantes non étudiées
    logement, conciergerie

Selon le Dictionnaire historique et archéologique de Picardie (1919), le moulin du Thil est attesté dès 1196, date à laquelle il est donné à l´abbaye Saint-Jean. Le hameau de Thil, fief relevant du chapitre de la cathédrale, est vendu à Charles de Louvencourt en 1522. Il comprenait une ferme, trois moulins, deux à huile et un à bois rouge. L'un des deux moulins à huile relevait du chapitre, entre 1522 et 1744.

Les sources conservées aux archives départementales (série G) mentionnent un moulin à waide (1565). Une saisine par le chapitre de la cathédrale d´Amiens à Charles de Louvencourt, marchand à Amiens, du fief comprenant manoir et tènement (moulin, cours d´eau et pourpris), acquis à Laurent Judas, bourgeois et marchand à Amiens, en 1522.

En 1682, Robert de le Porte, marchand à Amiens est propriétaires de deux moulins, l´un à draps et l´autre à huile. Il s´engage auprès du chapitre à faire édifier à ses dépens, un moulin à tan. Deux transactions entre les doyen, chanoines et chapitre de la cathédrale d´Amiens et Nicolas Robelot, marchand à Amiens, pour l´établissement d´une seconde roue au moulin du Til, en 1704, puis d'une troisième roue en 1730. Concession, en 1767, d´une deuxième roue au moulin du Til par le chapitre de la cathédrale d´Amiens à Benoît Roblot, bourgeois d´Amiens, ledit moulin "cy-devant à l´usage de battre huille, et actuellement bois rouge".

Les matrices cadastrales conservées aux archives départementales renseignent plusieurs sites de production (B 338, 339, C 231 à 235, D 231) devenus la propriété de l´apprêteur de fils Guilbert Desquiens-Férez en 1866 (B 338, C 231 à 234), puis d´Ernest Cauvin-Desquiens, manufacturier à Salouël, enfin de Le Prevost de la Moissonnière (Canteleu-lès-Rouen), en 1932.

Sur l´îlot formé par les bras de la Selle (B 337 et 338), bâtiment, cour et jardin d'agrément appartiennent à M. Cordier. Le moulin (B 338) est transformé en filature en 1835 par la veuve Mathieu, également propriétaire de la filature voisine dont la construction est déclarée en 1835 (cf. usine Yvose de Saleux). Deux maisons sont démolies vers 1839 et remplacées par une construction neuve. Une maison est construite en 1840. Au sud et à l´ouest de la selle (B 339), Alfred Charroy-Degove, domicilié à Amiens, fait démolir le moulin et la maison existants, en 1850, pour faire construire une maison et une filature l´année suivante ; elles devient la propriété de Charles Philippe de Berny, domicilié à Ribeaucourt, en 1866, puis d´Ernest Cauvin-Desquiens, manufacturier à Salouël, en 1879. En 1889, Ernest Cauvin-Desquiens fera l´acquisition (C 235) de la maison construite vers 1858 et du jardin appartenant à Alfred Lecointe en 1835, et devenus la propriété de Yvose-Lowinski, manufacturier à Saleux, en 1865. L´entreprise Ernest Cauvin-Desquiens :

A la filature Mathieu, acquise par Guilbert Desquiens-Férez en 1866, s´ajoutent deux maisons, construites en 1870 et en 1872, puis une bouillerie à huile et un séchoir construits en 1873 et en 1874, qui sont convertis en filature entre 1880 et 1893, date à laquelle Ernest Cauvin-Desquiens la reconvertit en atelier de cordage. La filature Charroy-Degove, acquise par Ernest Cauvin-Desquiens, est transformée en tissage et agrandie en 1880. En 1926, sont déclarés lessivage et séchoir, corderie, bureau et trois magasins, écuries et conciergerie, charretière mais également plusieurs bâtiments démolis en 1928 (étuve et atelier, corderie et goudronnage) et en 1932 (peignage, magasin et fosse à charbon, les étuves 11, 12, 13). Rue Ernest-Cauvin (D 231), Ernest Cauvin-Desquiens fait construire une maison, un magasin et un séchoir, en 1876, puis un séchoir et un hangar mais également une maison une buanderie et un fournil, en 1886. Une écurie est déclarée comme construction neuve en 1926. Plusieurs propriétaires font construire des maisons de rapport : quatre maisons sont construites pour Jules Edouard Joly, en 1861 et sept maisons sont déclarées comme constructions neuves, en 1892, par Alfred Sinoquet-Dupuis, rentier à Pont-de-Metz ; six d´entre elles sont acquises par Ernest Cauvin-Desquiens en 1914. A l´est de la Selle (C 234) se trouvent le pavillon, construit en 1838 et déclaré en ruines en1930, une maison et une buanderie, une maison et une pompe construites en 1865. La pompe partiellement démolie en 1873, est remplacée la même année par une pompe centrifuge.

Maison et fabrique sont déclarées comme construction neuves en 1864. La fabrique, agrandie en 1873 et en 1876, est transformée en filature, en 1879 puis agrandie en 1912, 1914 ; on y adjoint un bâtiment pour la pompe et un magasin de teinturerie en 1901.

Un atelier de tissage est construit en 1885, ainsi qu´un bureau (C 243).

En 1920, un incendie endommage l´atelier de tissage et la filature.

En 1926, se trouvent peignage et corderie, ainsi qu´une conciergerie, une cheminée, un machine et générateur, des magasins, un ventilateur.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 19e siècle, 3e quart 19e siècle
    • Secondaire : 4e quart 19e siècle, 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1838, daté par source
    • 1839, daté par source
    • 1850, daté par source
    • 1861, daté par source
    • 1865, daté par source
    • 1870, daté par source
    • 1872, daté par source
    • 1873, daté par source
    • 1874, daté par source
    • 1876, daté par source
    • 1880, daté par source
    • 1885, daté par source
    • 1901, daté par source
    • 1912, daté par source
    • 1914, daté par source

De l'ensemble industriel ne subsiste actuellement qu'un logement implanté entre cour et jardin (43 rue Ernest-Cauvin) et les logements ouvriers (fig. 2). Lotissement des terrains (rue Beauséjour).

  • État de conservation
    vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Le site, réuni à l'ancien tissage Cauvin-Yvose, est à étudier dans ce contexte élargi.

Documents d'archives

  • AD Somme. Série G ; G 1423. Amiens. Moulins du chapitre (1598-1748).

    Concession d’une deuxième roue au moulin du Til à Salouel, par le chapitre de la cathédrale d’Amiens à Benoît Roblot, bourgeois d’Amiens.
  • AD Somme. Série G ; G 2729. Salouel. Moulins (1482-1755).

  • AD Somme. Série G ; G 2731. Salouel (1776-1783).

  • AD Somme. Série P ; 3 P 724/3. Saleux-Salouël. Matrices des propriétés foncières 1827-1914.

  • AD Somme ; Série P ; 3 P 724/4. Saleux-Salouël. Matrices des propriétés foncières 1827-1914.

  • AD Somme. Série P ; 3 P 725/1. Salouël. Etat de sections, [s.d].

  • AD Somme. Série P ; 3 P 725/2. Salouël. Matrices des propriétés foncières 1866-1914.

  • AD Somme. Série P ; 3 P 725/4. Salouël. Matrices des propriétés bâties 1881.

  • AD Somme. Série P ; 3 P 725/5. Salouël. Matrices des propriétés bâties 1911.

Documents figurés

  • Saleux. Plan par masses de cultures, dessin, Cardinet géomètre, 1805 (AD Somme ; 3 P 1109).

  • Saleux-Saloüel. Plan cadastral, sections B, C et D, dessin, vers 1805 (AD Somme ; 3 P 1745/3).

Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Barbedor Isabelle
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.