Dossier collectif IA59005172 | Réalisé par
Ramette Jean-Marc (Rédacteur)
Ramette Jean-Marc

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

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  • enquête thématique régionale, Les ouvrages fortifiés de la Première Guerre mondiale
Casemates à mitrailleuse modèle 1917
Copyright
  • (c) François Hervieux
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    casemate
  • Aires d'études
    Métropole européenne de Lille
  • Adresse
    • Commune : Fromelles
    • Commune : Fournes-en-Weppes

En 1917, l'armée allemande aménage une seconde ligne de défense, à environ 1000 m. du front. Certains édifices seront transformés en casemates à mitrailleuse, d'autres, d'un genre nouveau, verront le jour. Cinq casemates à mitrailleuse de ce type se trouvent sur la commune de Fromelles et un sixième, curieusement, à Fournes-en-Weppes à plus de 4 km du front... Bien que n'étant pas absolument identiques (notamment dans la position des niches à munitions) de grandes ressemblances entre-elles évoquent cependant la possibilité d'une référence à un modèle préétabli, élaboré dans les bureaux d'études allemands et que les soldats du génie auraient suivi dans ses grandes lignes. Un document issu du Service Historique des Armées (S.H.D. Vincennes) fait état d'un nouveau modèle d'abri pour mitrailleuse apparu, selon des prisonniers allemands, en mai 1917. Celui-ci, "ne comprend plus de créneau de tir et la mitrailleuse, au lieu d'être servie de l'intérieur, est servie à l'extérieur de l'abri, par dessus lequel elle tire" . Un croquis sommaire est annexé à la construction. Par bien des points, le modèle décrit évoque le type d'abri rencontré à Fromelles et Fournes-en-Weppes.

Un autre document, cette fois des Archives de L’État de Bavière (Bayerisches Hauptstaatsarchiv), à Munich est plus ressemblant encore. Il s'agit d'un plan d'abri pour mitrailleuse (Unterstand mit maschinengewehr block) tiré des archives des bataillons du Génie (PiBatl-2_Bd-64_14) très similaire aux édifices cités plus haut. Le modèle présenté est celui d'une casemate à mitrailleuse standard, de deuxième ligne dont le nom de code est Müller. Le document au 1/50e qui comprend côtes et positions des fers, cite un abri dont la construction, débutée le 21/12/1917, durera 10 semaines. Il nécessitera 100 m3 de sable et de gravier, 600 quintaux de ciment (le quintal de l'ancien Deutscher Zollverein -Union douanière allemande- de 1858 fait 50 kg) et 5 tonnes de fers à béton. Seules les niches à munitions ne sont par figurées.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle

Ces casemates à mitrailleuse ont la forme d'un hexagone allongé, d’environ 12 mètres sur 5. Elles sont semi-enterrées, et opposaient à la mitraille un long pan de mur aveugle. Sur la banquette de tir, située à l'arrière, le mitrailleur était debout, l'affût de son arme calé dans un logement spécialement aménagé sur le toit de l’abri. Il était assisté de deux servants. L’un scrutait l’horizon à la jumelle et dirige le feu. L’autre alimentait la mitrailleuse en rubans, entreposés dans des niches prévues à cet effet. Ces niches étaient réalisées, lors de la construction, à l'aide de caisses à munitions enchâssées dans le béton. Certains abris en conservent les vestiges. Trois ouvertures descendent obliquement au travers de l’épais mur antérieur : une centrale, pour escamoter rapidement l’arme lors d’un bombardement, et deux latérales, pour l’aération. Elles devaient chacune être garnie de grillage, fixé sur le bois de coffrage (aujourd’hui disparu), afin d’arrêter d'éventuelles grenades à main. On pénètre à l’intérieur de ces casemates par deux entrées latérales. Là quelques marches mènent à un petit couloir coudé débouchant chacun sur une pièce étroite. Ces deux salles communiquent, au travers du mur de refend, par une ouverture à seuil surélevé tenant plus de l’écoutille que la porte, laissant deviner, avec les deux puisards situés aux extrémités, la présence récurrente d’eau sous le caillebotis. Une ouverture rectangulaire, traversant le toit, généralement plat mais parfois voûté, permettait le passage d’un périscope. La casemate de Fournes-en-Weppes se prolonge à l'ouest d'un édicule, en partie détruit, sans doute une casemate à munitions. Une autre, à Fromelles, s'est dotée postérieurement à sa construction, d'un observatoire cuirassé toujours en place.

  • Typologies
    modèle 1917 ; banquette de tir ; cheminée à périscope ; resserre à mitrailleuse ; entrée en chicane ; niche à munitions
  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • nombre d'oeuvres étudiées 6

Documents figurés

  • Photographie aérienne du 06/09/1918 (Imperial War Museum, Londres ; 32958).

Date d'enquête 2012 ; Date(s) de rédaction 2017
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Ramette Jean-Marc
Ramette Jean-Marc

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

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