Dossier d’œuvre objet IM02005368 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Plouvier Martine
Plouvier Martine

Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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  • mobilier et objets religieux, la cathédrale de Soissons
Châsse de sainte Ursule
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) Département de l'Aisne
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Soissons Agglomération - Soissons-Sud
  • Commune Soissons
  • Adresse Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais , place Cardinal-Binet

La châsse de sainte Ursule a été réalisée en 1534, comme l'indique la date peinte dans un cartouche ménagé aux pieds de la représentation de la sainte. Cette date s'accorde parfaitement avec la composition des scènes figurées, le costume des personnages féminins ou la mode capillaire des apôtres. Les armoiries apposées au sommet du pignon principal remontent peut-être à l'origine de l'œuvre, mais elles pourraient tout aussi bien être un ajout effectué en 1678, date peinte immédiatement en-dessous de l'écu. En effet, quelques écailles de l'écu armorié sont tombées, laissant voir le décor peint sous-jacent. Ces armoiries ont été identifiées, mais sans certitude absolue, avec celles de la famille bretonne Le Cordier de Restigou. Dans l'état actuel des connaissances, on ignore à quoi se réfère la date de 1678, qui pourrait correspondre à une authentification ou une translation des reliques, à une restauration, ou à un changement de propriété du reliquaire.

Les historiens soissonnais d'Ancien Régime signalent l'existence de reliques de sainte Ursule ou de ses compagnes à l'abbaye Notre-Dame ou à celle de Saint-Jean-des-Vignes, mais ils ne décrivent que les châsses d'orfèvrerie les plus prestigieuses. L'origine de ce reliquaire, présent à la cathédrale depuis 1848 au moins, n'a donc pu être retrouvée.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 16e siècle , porte la date
    • Secondaire : 4e quart 17e siècle
  • Dates
    • 1534, porte la date
    • 1678, porte la date
  • Stade de création

La châsse adopte la forme d'un bâtiment de plan rectangulaire, à toit à longs pans. Elle est réalisée en bois, et entièrement peinte de couleurs variées, sur un apprêt blanc.

  • Catégories
    menuiserie
  • Structures
    • plan, rectangulaire
    • élévation, droit
  • Matériaux
    • bois, en plusieurs éléments taillé, peint, polychrome, sur apprêt
  • Précision dimensions

    Dimensions totales : h = 50,5 ; l = 75,5 ; la = 37.

  • Précision représentations

    Le pignon principal est occupé par sainte Ursule, debout et de face, vêtue comme une reine (manteau doublé d'hermine) et une couronne sur la tête. Elle tient un livre ouvert et la flèche de son supplice. Elle est environnée d'une multitude de jeunes femmes, les "onze mille vierges", représentées de plus petite taille. Un écu armorié est peint au-dessus d'elle. Le second pignon est réservé à la Résurrection du Christ. Le Christ, sorti de son tombeau et environné de lumière, se tient debout et de face, quasi-nu, un manteau pourpre jeté sur ses épaules. Il bénit de la main droite et tient à la gauche une croix d'où flotte un étendard. À ses pieds, trois gardes en armure sont assis endormis, appuyés sur leur lance, leur hallebarde ou leur bouclier.

    Les deux côtés sont occupés chacun par six apôtres qui s'alignent dans une galerie à colonnes. Représentés de face ou de trois-quarts, ils semblent entretenir un dialogue avec leur proche voisin. Ils sont généralement vêtus d'une tunique et d'un manteau, et tiennent un attribut caractéristique qui est parfois l'instrument de leur supplice. L'identité de plusieurs apôtres n'a pu être retrouvée, car certains objets peuvent avoir été l'attribut de plusieurs d'entre eux. Sur l'un des côtés, saint Jean porte le calice avec le dragon et fait un geste de bénédiction. Le suivant (saint Jacques le Majeur ?) semble tenir le bourdon ou bâton de pèlerin. Puis viennent saint Barthélemy avec le couteau, et saint Philippe ou saint Simon qui s'appuie sur une croix à longue hampe. Enfin prennent place saint Thomas ou saint Jude, qui peuvent avoir tous deux l'équerre comme attribut, et probablement saint Matthieu, muni d'une hache.

    Sur le côté opposé se succèdent saint Mathias, appuyé sur une hallebarde, probablement saint Simon (parfois saint Jude) avec sa scie, saint Thomas (?) portant la lance, enfin saint André, qui étreint une croix en X, et saint Pierre, doté des traditionnelles clés. Aucun attribut ne ressemblant à une massue ou à un bâton de foulon, saint Jacques le Mineur n'a pu être identifié.

  • Inscriptions & marques
    • date, peint, gravé, sur l'oeuvre
    • armoiries, peint, sur l'oeuvre (incertitude)
  • Précision inscriptions

    La date de 1534 est peinte dans un cartouche situé sous les pieds de sainte Ursule. Elle figure également à la pointe du même pignon, gravée dans le bois au-dessus de l'écu armorié. La date de 1678 est peinte en dessous du même écu.

    Les armoiries peintes à la partie supérieure de ce pignon peuvent être d'origine, mais peuvent aussi avoir été rajoutées et correspondre à la date peinte de 1678. Elles n'ont pas été identifiées avec certitude, les couleurs ayant pu foncer ou se modifier avec le temps. Il a été proposé d'y voir les armoiries suivantes : d'azur à une cordelière d'or passée en lacs d'amour. Ceci correspondrait aux armoiries de la famille bretonne Le Cordier de Restigou.

  • Précision état de conservation

    Le socle, qui est vissé, paraît moderne. Quelques écailles se sont détachées sur le pignon orné de la représentation de sainte Ursule. Les pinacles ont perdu leur amortissement. L'apôtre qui tient la hallebarde a été restauré.

  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    classé au titre objet, 2010/03/09
  • Référence MH

Bibliographie

  • POQUET, abbé Alexandre, DARAS, abbé Louis-Nicolas. Notice historique et archéologique de la cathédrale de Soissons, avec la biographie de ses évêques. Soissons : Voyeux-Solin, 1848.

    p. 77-78.
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2012
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Plouvier Martine
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Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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