Dossier d’œuvre objet IM02004690 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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  • enquête thématique régionale, la basilique de Saint-Quentin
Chemin de croix, de style néo-gothique
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération du Saint-Quentinois - Saint-Quentin
  • Commune Saint-Quentin
  • Adresse Ancienne collégiale royale, actuellement basilique Saint-Quentin
  • Emplacement dans l'édifice élévation extérieure de la clôture de choeur

Le chemin de croix qui scande aujourd'hui les parois extérieures du choeur de l'ancienne collégiale est le quatrième chemin de croix installé depuis la réouverture de l'église après la Révolution française. Le premier de ces ensembles, dont on connaisse l'existence, est érigé par l'archiprêtre Grand-Moulin le 22 septembre 1836 (d'après le journal de M. Oudard, secrétaire-économe de l'église). Il est à nouveau mentionné dans une délibération du bureau des marguillers en 1844 et qualifié alors d'"ignobles images" en désaccord avec le monument. A la séance du 3 juillet 1844, le trésorier du bureau rapporte avoir vu à Paris, à l'exposition des Produits de l'Industrie, un chemin de croix en bas-relief, réalisé en carton-pierre et destiné à la cathédrale de Beauvais, sorti des ateliers parisiens de M. Romagnesi aîné, sculpteur ornemaniste de la reine. L'artiste, sollicité, envoie des modèles qui sont exposés in situ, permettant ainsi de juger de l'effet et de recueillir les dons de fidèles. Ce chemin de croix est acheté en 1845, fixé autour du choeur à l'emplacement des scènes de l'apostolat et du martyre de saint Quentin, tandis que les anciens tableaux sont vendus. Un dessin du 19e siècle, provenant de la collection Destailleur (BnF), représentant une travée du décor sculpté de la clôture de choeur, reproduit en même temps une station de l'un de ces deux chemins de croix. Elle adopte la forme d'un tableau rectangulaire horizontal, encadré et surmonté d'une modeste croix. Tandis que l'intérieur de l'édifice est entièrement rénové dans la seconde moitié du 19e siècle, un nouveau chemin de croix, jugé plus en harmonie avec les restaurations qui s'exécutent alors, est acquis en 1885 et installé contre les murs du choeur. Il est érigé le 25 octobre 1885 par Mgr Péronne, évêque de Beauvais. Dans un état de la paroisse daté du début des années 1890, le desservant en rédige avec fierté une description précise. Cette oeuvre qui a coûté 7000 F a été réalisée par les orfèvres parisiens Trioullier frères sur des cartons du peintre Maillot. Peut-être s'agit-il de Théodore Pierre-Nicolas Maillot (1826-1888), élève de Drolling et auteur de nombreuses compositions religieuses ? Les scènes de la Passion sont peintes sur lave du Vésuve coulée sur cuivre et présentées dans des cadres quadrilobés en chêne, bordés d'une frise en cuivre ajouré et doré. Les cadres sont surmontés d'une croix en chêne, dont les fleurons sont en cuivre émaillé et doré. Ce troisième chemin de croix est détruit au cours de la Première Guerre mondiale. Au lendemain du conflit, la restauration de la basilique commence par le bas-côté sud de la nef, moins atteint, et cette partie du monument est rendue au culte le 21 mars 1920. C'est afin de meubler cette église provisoire qu'est acquis, grâce à la générosité de la paroisse, le chemin de croix encore visible actuellement. Le nom de son fabricant n'est pas connu. Il est érigé canoniquement par l'archiprêtre Démaret, le 9 octobre 1921. L'exiguïté de l'espace auquel il était primitivement destiné explique sa taille modeste, peu en accord avec le volume de la basilique.

Les quatorze stations ont la même composition. Chacune est formée d'une plaque de métal octogonale, sur laquelle est peinte la scène de la Passion correspondante. La scène, polychrome, se détache sur un fond doré. Le cadre mouluré en chêne, constitué par plusieurs éléments assemblés, adopte la forme d'un quadrilobe. Chaque station est surmontée d'une croix de chêne rapportée. Une moulure du cadre et quelques éléments de la croix ont reçu des rehauts dorés.

  • Catégories
    peinture, menuiserie
  • Structures
    • plan, octogonal
    • plan, polylobé
  • Matériaux
    • métal, support peint, polychrome, peint faux or
    • chêne, en plusieurs éléments taillé, mouluré, peint faux or, décor rapporté, décor en ronde bosse
  • Précision dimensions

    H = 62 ; la = 45 ; pr = 2,5. La hauteur a été mesurée, croix incluse.

  • Iconographies
    • cycle narratif, Passion, Procès du Christ, Montée au Calvaire, Jésus dépouillé de ses vêtements, Jésus cloué sur la Croix, Mort du Christ, Descente de Croix, Mise au tombeau, croix scène biblique
  • Précision représentations

    Le chemin de croix est composé des 14 scènes canoniques, depuis la condamnation à mort du Christ, jusqu'à sa mise au tombeau. Une croix surmonte chaque station.

  • Inscriptions & marques
    • inscription concernant l'iconographie, peint, sur l'oeuvre
    • inscription concernant le donateur, peint, sur l'oeuvre, disparu, initiale
    • inscription, peint, sur l'oeuvre, latin
  • Précision inscriptions

    Le titre de la scène est peint en doré sous chaque représentation. Le nom des donateurs est peint en doré sur la partie inférieure du cadre. Il adopte parfois une expression collective (le clergé, les fidèles), mais est le plus souvent individualisé, figurant alors en totalité ou sous forme d'initiales. Quelques unes de ces inscriptions ont disparu partiellement, voire en totalité. Le numéro des stations est peint en doré sur la croix sommitale, en chiffres romains. 1ère station : I ; JÉSUS est CONDAMNÉ / À MORT ; DON de Mme LEC[...]. 2e station : II ; JÉSUS est CHARGÉ / de sa CROIX ; DON du CLERGÉ. 3e station : III ; JÉSUS TOMBE pour / la 1re FOIS ; DON de Mr C. T. 4e station : JÉSUS RENCONTRE / sa Ste MÈRE ; DON de la Flle LECAISNE et F[....]. 5e station : V ; JÉSUS AIDÉ du / CYRENÉEN ; DON de la JEUNESSE CATHOLIQUE. 6e station : VI ; Ste VÉRONIQUE ESSUIE / la FACE de JÉSUS. 7e station : VII ; JÉSUS TOMBE pour / la 2me FOIS ; DON de Mr et Mme CH. BASQUIN. 8e station : VIII ; JÉSUS CONSOLE les / FILLES d'ISRAËL ; RECONNAISSANCE. 9e station ; IX ; JÉSUS TOMBE pour / la 3me FOIS ; DON de la Flle DELMAIRE. 10e station : X ; JÉSUS est DÉPOUILLÉ / de ses VÊTts ; DON de Mme E. C. 11e station : XI ; JÉSUS est CLOUÉ / sur la CROIX ; EN SOUVENIR d'un DÉFUNT E. P. 12e station : JÉSUS MEURT / sur la CROIX ; DON de la Flle G. LÉCUYER. 13e station : JÉSUS est DESCENDU / de la CROIX ; UN GROUPE de FIDÈLES. 14e station : JÉSUS est MIS au / TOMBEAU ; UN GROUPE de FIDÈLES.

  • État de conservation
    • mauvais état
    • manque
  • Précision état de conservation

    Il manque la croix des stations 4, 12, 13 et 14. Le cadre est attaqué par des insectes xylophages aux stations 6 et 10. Le panneau de métal est détaché du cadre à la station 9. Certains rehauts et inscriptions dorés se sont effacé (cadre de la 6e station). La peinture des scènes s'assombrit et le fond doré ternit. Des cloques apparaissent, provoquées sans doute par une altération du support métallique.

  • Statut de la propriété
    propriété publique

Documents d'archives

  • AC Saint-Quentin. Série S ; 6 S 2. Registre des délibérations du Conseil de Fabrique (10 avril 1836-26 novembre 1858).

    folios 99 recto (7 juillet 1844), 103 recto-verso (25 septembre 1844), 128 verso-130 recto (21 novembre 1845)
  • AC Saint-Quentin : 6 S 3. Registre des délibérations du Conseil de Fabrique (17 septembre 1875-12 décembre 1906).

    p. 232 (séance du mardi 27 octobre 1885)
  • AC Saint-Quentin. Série S ; 6 S 4. Registre des délibérations du Conseil de Fabrique (21 décembre 1906-10 février 1961).

    non paginé (9 octobre 1921)
  • AC Saint-Quentin; Série S ; 6 S 5. Registre des délibérations du bureau des marguilliers de la fabrique de Saint-Quentin (21 mars 1811-9 juillet 1877).

    folios 90 verso-91 recto (séance du 3 juillet 1844)
  • Société académique de Saint-Quentin. Journal d'Edmond Oudart, secrétaire de l'église Saint-Quentin (non coté).

    22 septembre 1836
  • A Evêché Soissons. 3 F 1893-1896. État présenté par M. le curé de la Basilique de Saint-Quentin.

    p. 15

Bibliographie

  • La Semaine religieuse du diocèse de Soissons et Laon, destinée au clergé et aux familles chrétiennes.

    1885, 12e année, n° 44, 31 octobre 1885, p. 678

Documents figurés

  • Aisne. Saint-Quentin. XVe S. Détails pris dans la clôture du choeur, du côté septentrional, dessin à la mine de plomb, par Philippe Benoist (?), 2e quart du 19e siècle (BNF, cabinet des Estampes : collection Destailleur, A 31372).

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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