Dossier d’œuvre architecture IA80007341 | Réalisé par
  • inventaire préliminaire, arrière-pays maritime picard
Église paroissiale Saint-Pierre de Ponthoile
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) SMACOPI

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes Ponthieu-Marquenterre - Nouvion
  • Commune Ponthoile
  • Cadastre 1833 C3 265-266  ; 1934 C3 153

L´histoire de cet édifice est relativement cahotique. D´après lecture de la monographie de Ponthoile rédigée par l´instituteur Delineux au 19e siècle, le village avait son église avant l´an 1200 ; elle fut brûlée une première fois en 1345 lors du passage des Anglais au cours de la bataille de Crécy. En 1778, la paroisse fut séparée de Forest-Montiers : l´église située au centre du cimetière fut démolie et reconstruite à son emplacement actuel dans les années 1830. Elle devint trop petite pour une population de plus de 100 âmes. Située au centre du cimetière, l´église présentait alors l´aspect d´une grange en ruine couverte en chaume. Elle fut détériorée au cours des siècles par deux incendies. En 1816, la commune ne possédait plus de desservant. Le dossier intitulé "Travaux communaux avant 1869" (conservé aux Archives Départementales) indique qu´en l´an 11 (1802), des réparations étaient présagées. Abandonné un temps, le projet fut relancé le 26 décembre 1830, avec construction d´un nouveau choeur (Cahier de Délibérations de la commune, 1820-1837). En 1832, le Conseil Municipal hésitait encore entre la restauration de l´ancienne église et l´établissement d´un édifice neuf. Par manque de financement, il se borna à la première proposition. Le cadastre napoléonien de 1833 indique que l´église se trouvait entouré du cimetière non sur la place mais à l´actuel emplacement du cimetière. En 1836, plusieurs devis de restauration furent émis. Le premier par Amable Mathurel, architecte à Abbeville, avait pour projet le prolongement de l´église de 10 pieds (environ 3 mètres) et l´installation d´une couverture neuve en ardoise ainsi que d´un plafond. Les murs n´étaient hauts que de 9.5 pieds : il fallait alors descendre pour accéder au sanctuaire. Ces derniers ne pouvaient être exhaussés puisque les poutres n´étaient que de 9 pieds de haut. Le devis fut alors rejeté car il ne rendait pas l´église plus majestueuse. Une reconstruction totale fut alors proposée ce qui aurait engendré le déplacement de l´église. La nouvelle église devait rester au même emplacement car les fondations sur la partie nord devaient être réutilisées. De plus, les dépenses auraient été trop conséquentes. Un troisième devis proposait une reconstruction totale, de 66 pieds de long (environ 22 mètres) sur 24 (environ 8 mètres) de large, avec remploi de tous les matériaux de démolition. Le 2 février 1836, le Conseil Municipal rendit son verdict : il choisit cette dernière solution : l´église devait être reconstruite au même emplacement par Aimable Mathurel, architecte à Abbeville. Les ressources provenaient des marais et pâtures loués aux habitants. Une partie du Conseil Municipal s´opposa à cette reconstruction car, afin de pallier les dépenses, il fallait combler une grande partie du marais, qui était alors la plus grande ressource des villageois pour le pâturage et principalement pour les pauvres indigents qui en extrayaient la tourbe de chauffage. Finalement, la commune exigea une simple restauration de l´église, les fondations des murailles et des piliers des deux côtés étant suffisamment solides, tout comme le pignon du choeur et le clocher. Un rehaussement de 2 à 3 pieds (environ un mètre) était cependant envisagé aux deux murs gouttereaux afin de leur donner davantage d´élévation et, par ce moyen, d'agrandir les ouvertures. Le 6 mars 1836, la reconstruction de l´église fut finalement votée malgré l´opposition des habitants. Le 12 mai 1837, le devis de Amable Mathurel, fut enfin accepté : "la nouvelle église aura 23 mètres de long et 8 de large dans oeuvre, les murs élevés de 5.6 mètres hors de terre. Elle sera construite en maçonnerie de brique et couverte en ardoise. Plusieurs portions de terrain furent aliénées afin de financer les travaux". L´ancienne église fut démolie en 1841 et les matériaux vendus. Les éléments restant furent utilisés pour édifier un mur de clôture au cimetière et les décombres déposés sur les chemins de la commune. Les travaux débutèrent en 1838. Les arbres qui se trouvaient sur la place publique furent vendus car ils nuisaient à la clarté de l´édifice. Les travaux furent achevés, après une seconde tranche d´ouvrage, à la fin de l´année 1845 (on allongea au dernier moment le choeur de 5 mètres). Après l´acquisition d´une nouvelle cloche, l´église fut inaugurée en 1850 ; les devis furent dépassés : les travaux furent donc payés par la vente de marais. D´après le dossier des Archives Départementales intitulé « Fabrique de l´église de Ponthoile », en 1844, la Fabrique demanda la construction de bancs et d´une sacristie, laquelle pièce était restée sans exécution depuis 1840. Le cahier de délibérations (1837-1866) indique que le 6 mars 1838, la fabrique demandait la création d´une sacristie dans l´église. Au même moment se développait le projet de construction d´une école. L´édification de la sacristie fut donc reportée en 1847. Placé derrière l´autel, l´espace était assez grand pour remplacer cette fonction. Et en 1859, on construisit une tribune pour le placement des enfants des écoles. Le repavage du choeur eut lieu en 1866 : l´état de détérioration du sol de l´église exigeait alors un nouveau pavage mais les revenus de la Fabrique étaient insuffisants pour cela. Les travaux furent alors financés par la commune. En 1892, la toiture de l´église devait être réparée : mais le budget ne le permettait pas. L´année suivante, la toiture était toujours en très mauvais état, il était urgent de la restaurer. Une nouvelle cloche y avait été introduite en 1670, nommée Françoise. Elle fut fondue en 1777 et remplacée par deux autres, Françoise et Thérèse. En 1847, on acheta une nouvelle cloche puisque l´ancienne était fendue et sonnait faux. La cloche actuelle a été achetée en 1850 (Alphonsine-Célestine). La décoration intérieure fut exécutée grâce aux dons de mécènes locaux dans les années 1860 et 1900 : les familles Froment, Fauvel, Delplanque... Les peintures et fresques furent ajoutées les années suivantes. Une grande restauration eut lieu en 2004 : murs, voûtes et corniches furent repeints. D´après un habitant, la statue de sainte Marguerite (17e siècle) semble être le seul élément du mobilier de l´ancienne église qui occupait l´emplacement de l´actuel cimetière. Le même habitant indique qu´en 1772, un tableau de saint Pierre aurait été commandé par le Conseil de Fabrique. Le même registre cite également « un grand tableau à l´autel représentant notre seigneur à la Descente de croix ». Ce dernier a disparu. Les fonts baptismaux ont été offerts par le sénateur-maire Louis Froment et son épouse Rose Delahaye pour célébrer le baptême d´un de leur petit fils né à Ponthoile, Robert Fauvel, en 1900. Le mobilier aurait en partie été remplacé dans les années 1950 (chemin de croix).

L´église est située au coeur du village, sur la place communale. Entièrement en brique, elle dispose d'un vaisseau unique de six travées de long, suivie d'un chevet arrondi, daté de 1845 (cartouche en pierre au sommet). Le décor se concentre à la corniche composée de boutisses à degrés. Les murs ont environ 29 mètres de long sur 9 de large et 2.8 de haut, non compris les fondations (superficie de 245 m²). L'intérieur de l'église dispose d'un solin en brique laissé à nu, le reste des murs est enduit. A l'entrée de la nef, une tribune en chêne occupe le narthex. La nef, ouverte de fenêtres cintrées, est couverte d´une voûte en berceau entièrement recouverte d´enduit. Le choeur est légèrement surélevé par rapport à la nef.

  • Murs
    • brique
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan allongé
  • Couvrements
    • voûte en berceau
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • flèche polygonale
    • croupe
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AD Somme. Série O ; 99 O 3067. Travaux communaux (avant 1869).

  • AD Somme. Série E ; E_DEP 1048. Cahier de délibérations du Conseil Municipal de la commune de Ponthoile, 1837-1866. 

  • AD Somme. Série E ; E_DEP 1047. Cahier de délibérations du Conseil Municipal de la commune de Ponthoile, 1820-1837. 

  • AD Somme. Série V ; 5 V 559. Fabrique de l'église de Ponthoile, [19e siècle].

  • AC Ponthoile. Cahier de délibérations du Conseil Municipal de la commune de Ponthoile (1866-1882).

Documents figurés

  • Cadastre napoléonien de la commune de Ponthoile, encre et lavis sur papier, 14 juin 1833 (AD Somme : EDEP 1089).

  • Plan de la tribune de l'église, Ponthoile, plan, encre sur papier, 1859 (AD Somme : 99 O 3067).

  • Eglise de Ponthoile, encre de Chine sur papier, d'après Louis Gillard (historien), 1866 (Société des Antiquaires de Picardie : L. Gillard et C-H. Dehalaye : Dessins originaux concernant la Picardie 1864-1865, Vol. 3).

  • Ponthoile, l'église, carte postale en noir et blanc, début 20e siècle.

  • Ponthoile, intérieur de l'église, carte postale en noir et blanc, A. Proust édit., début 20e siècle.

Annexes

  • Liste des objets de l'église de Ponthoile
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) SMACOPI
Articulation des dossiers
Fait partie de