Dossier non géolocalisé
D'après le registre communal, cette concession fut acquise en décembre 1839, par Nicolas Alexandre Caille, domicilié à Amiens, 38 rue Gresset.
La sépulture de la famille Caille et de mademoiselle Denizart est décrite par S. Comte (1847), qui signale la présence de trois "simples pierres" (cf. annexe).
Cette concession, en bordure d'allée, est délimitée par des poteaux en fonte, reliés par des barres et une chaîne antérieure également en fonte, qui sont fixés sur une bordure en pierre de Tournai. Le sol, rehaussé et auquel on accède par une marche, est recouvert d'un tapis végétal. La sépulture contient cinq monuments.
A gauche, trois stèles cintrées en calcaire de tailles différentes s'appuient sur les barres de clôture. A droite se dresse une petite colonne funéraire brisée en calcaire, fixée sur un socle octogonal. Enfin, au fond, s'élève le tombeau le plus monumental : une stèle architecturée en pierre de Tournai, difficile à lire et dont la partie supérieure était initialement agrémentée d'un relief en bronze représentant Casimir Caille, en buste (fig. 4).
Inscriptions :
Date du décès (stèle cintrée gauche) : 1907. Dates des décès (stèle cintrée centrale) : 1841 ; 1854 ; 1875.
Dates des décès (stèle cintrée droite) : [illisible]. Date du décès (colonne funéraire) : 1899. Date du décès (stèle architecturée) : 1887.
Epitaphe (stèle cintrée gauche) : + / Ici repose / Jules VIOLETTE / ancien capitaine / veuf de Henriette LETELLIER / 1830-1907.
Epitaphe (stèle cintrée centrale) : En attendant la résurrection / Ici reposent / le corps de M[ademois]elle / Marie Anne Pélagie / DENIZART / Dame de Charité des Maisons / de Justice et d'Arrêt / décédée le 20 8bre 1841 / à l'âge de 73 ans / - / Ci-gît l'espoir et le soutien / du prisonnier que l'on oublie. / Après avoir été sa vie / Elle en est l'ange-gardien !
Epitaphe (stèle architecturée) : D.O.M / [...] Casimir / CAILLE / Fondateur et Président / [...] du patronnage / [...] des apprentis et jeunes ouvriers / d'Amiens / ses Amis / les anciens patrones / [...] / [...] / [...] reconnaissance / 10 mars 1810 - 22 avril 1887.
La partie supérieure de la stèle cintrée gauche est gravée d'une petite croix rayonnante. Le fût de la colonne funéraire est orné d'une couronne d'immortelles entrelacée de rubans et agrémentée d'une étoile à cinq branches centrale. La stèle architecturée est surmontée d'une croix, qui est gravée d'un beau décor central représentant un pélican donnant la becquée à ses petits. La partie supérieure du tombeau est également sculptée des symboles alpha et oméga au niveau des volutes et d'une guirlande végétale centrale (immortelles, lierre) entrelacée de rubans. Une couronne de pensées en barbotine est déposée au pied du monument principal.
Cette concession, abritant les défunts d'une grande famille de négociants amiénois, conserve une clôture en fonte, qui remplace celle posée à l'origine, décrite par Stéphane Comte lors de son inventaire en 1847 (haie de houx et porte en bois peinte en noir).
La sépulture a vraisemblablement été réaménagée lors de la construction du caveau, dont le projet avait, toujours selon S. Comte, été initié après 1847. Les fosses ordinaires ont donc disparu, tout comme deux des "pierres" décrites par le commissaire.
Seule la stèle cintrée en calcaire élevée à la mémoire de Mademoiselle Denizart, et dont la belle épitaphe est reprise par S. Comte, semble subsister. Celle-ci aurait été élevée vers 1841 (date de l'inhumation de la défunte) puis par la suite déplacée dans la disposition actuelle à gauche sur la clôture, ainsi que les deux autres stèles cintrées en calcaire. La stèle cintrée antérieure peut avoir été élevée bien plus tardivement que les deux autres, vers 1907 (date de l'unique décès mentionné) pour le capitaine Jules Violette et celle postérieure au milieu du 19e siècle (analyse stylistique). La petite colonne funéraire brisée en calcaire (fig. 5) est un tombeau individuel élevé vers 1899 (date de l'unique inhumation mentionnée).
Enfin, le tombeau principal est également un tombeau individuel. Il s'agit de la stèle funéraire du négociant Casimir Caille (1810-1887). Le médaillon en bronze représentant le portait de Casimir Caille (fig. 4), qui ornait la partie supérieure de l'édicule, est actuellement déposé.
AC Amiens. Cimetière de la Madeleine. Registre des concessions.
C[OMTE], Stéphane. Promenades au cimetière de la Madeleine, précédées d'un précis historique sur l'origine de cet établissement, sa première destination, et les diverses transformations qu'il a subies depuis sa fondation jusqu'à nos jours. Amiens : Imp. Duval et Herment, 1847.
GILLMANN, Raymonde. La grande Madeleine d'Amiens. Amiens : éditions Martelle, [1988].
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.