Dossier d’œuvre objet IM02005435 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Plouvier Martine
Plouvier Martine

Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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  • mobilier et objets religieux, la cathédrale de Soissons
Ensemble des deux autels secondaires Saint-Rufin et Saint-Valère (degrés d'autel, autels tombeaux, gradins d'autel, retables architecturés à niche)
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) Département de l'Aisne
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Soissons Agglomération - Soissons-Sud
  • Vol
  • Commune Soissons
  • Adresse Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais , place Cardinal-Binet
  • Emplacement dans l'édifice première chapelle nord et sud du déambulatoire
  • Dénominations
    degré d'autel, autel, gradin d'autel, retable
  • Titres
  • Appellations
    autel Saint-Rufin, autel Saint-Valère

L'aménagement et la décoration du chœur sont entièrement renouvelés à partir de 1767, sur les plans que Michel-Ange Slodtz avaient dressés vers 1763-1764, et sous la direction du sculpteur soissonnais Antoine Forest ou Forêt.

Ce projet ne concernait primitivement que le chœur liturgique. Mais, dès le commencement de sa réalisation et de la passation des marchés, il est étendu au déambulatoire et à ses chapelles, à la demande du roi Louis XV qui participe à la dépense à hauteur de 37 500 livres. Le souverain avait conservé le souvenir de ses séjours à Soissons, étape sur le chemin et au retour de son sacre à l'automne 1722, et de l'impression de nudité que lui avait laissée la visite de la cathédrale en cette occasion. Le plan des nouvelles chapelles du déambulatoire ne peut donc être l'œuvre de Slodtz, mort en 1764. Peut-être a-t-il été conçu par Forest qui dirigeait alors le chantier ? Mais aucune pièce d'archives ne vient conforter cette supposition.

Le nom de l'entrepreneur de maçonnerie qui réalise les retables de calcaire n'est pas connu. Mais les autels de marbre sont livrés par le sieur Thomas, marbrier originaire du Hainaut. D'après le chanoine Cabaret, le renouvellement de l'ameublement des chapelles rayonnantes est achevé en 1771 et permet l'installation immédiate, dans la niche centrale des retables, des statues sculptées au milieu du 17e siècle par Gilles Guérin pour le deuxième jubé de la cathédrale.

Cet ensemble a été peu atteint au cours de la Première Guerre mondiale.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 18e siècle
  • Dates
    • 1771, daté par source
  • Lieu d'exécution
    Commune : Soissons
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Thomas
      Thomas

      Famille de marbriers, basée principalement à Beaumont-en-Hainaut, connue pour les 17e et 18e siècles. Un membre de cette famille aurait fait le pavement de chœur de Saint-Nicaise de Reims. Le même ou un autre Thomas a réalisé le pavement du chœur de la cathédrale de Soissons, le lutrin, le maître-autel et des autels secondaires en marbre. En 1776-1777, il allait exécuter le pavement du chœur de la cathédrale de Laon, et les supports de marbre destinés à recevoir les grilles.

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Les deux ensembles sont identiques, et constitués chacun d'un degré d'autel, d'un autel-tombeau, d'un gradin d'autel et d'un retable architecturé à niche.

Le degré d'autel consiste en une plate-forme dont la partie centrale en marbre noir veiné est encadrée d'une bordure en marbre rouge veiné (marbre de Rance). L'autel qui y est posé est taillé dans un marbre rouge-brun ou lie-de-vin, veiné de blanc et de gris. Il adopte un plan rectangulaire horizontal et une élévation dont le profil complexe évoque celui d'un tore entre deux scoties. Le tombeau de l'autel est orné de moulurations sculptées dans la masse. Cet autel est surmonté d'un gradin en marbre noir veiné de blanc et de beige.

Le retable à niche centrale qui entoure et surmonte l'autel possède une élévation droite et est surmonté d'un fronton semi-circulaire. Il est taillé dans le calcaire, et est enrichi d'un décor en relief, sculpté dans la masse, ou parfois rapporté (fût des pilastres). Le socle des pilastres qui le cantonnent est rehaussé d'une incrustation en marbre veiné. Une large moulure en relief, taillée dans un marbre noir (ou gris foncé) veiné et reposant sur deux éléments en marbre blanc, entoure la niche centrale.

Le centre du fronton est occupé par des planches de bois ornées d'un décor rapporté en relief.

  • Catégories
    taille de pierre, marbrerie
  • Structures
    • plan, rectangulaire horizontal
    • élévation, forme complexe, droit
    • pilastre, 2
  • Matériaux
    • calcaire, blanc, en plusieurs éléments taillé, décor en relief, décor en ronde-bosse, décor dans la masse, décor rapporté
    • marbre veiné, rouge, gris, noir, brun, en plusieurs éléments taillé, poli, décor en relief, décor dans la masse
    • bois, en plusieurs éléments taillé, décor en bas-relief, décor rapporté
  • Précision dimensions

    Mesures approximatives de l'ensemble : h = 600 ; la = 300 ; pr = 210. Mesures de l'autel seul : h = 98 ; la = 206 ; pr = 62. Le degré d'autel mesure 14 cm de hauteur.

  • Iconographies
  • Précision représentations

    Le tombeau de l'autel est simplement orné de moulures. Seul le retable comporte un décor. La travée centrale, occupée par la niche, n'offre à la sculpture que deux écoinçons qui ont reçu des palmes. Cette travée est cantonnée par des pilastres cannelés et rudentés. Chacun porte un chapiteau ornemental auquel est accrochée une guirlande de bouquets de feuilles de laurier.

    Au-dessus des chapiteaux, l'entablement est enrichi par une frise de perles et fusaroles, une rosace, enfin une frise d'oves et de dards qui se prolonge au-dessus de la travée centrale.

    Le fronton hémicirculaire est bordé par trois frises : une d'oves et de dards, une de rosaces, puis trois frises : une d'oves et deœards, une de rosaces, une de feuilles ou de rais de coeur. Il est dominé par une croix sommitale à laquelle est fixée une guirlande de feuilles de laurier.

  • Inscriptions & marques
    • lettre, sculpté, en relief, sur partie rapportée
  • Précision inscriptions

    La partie centrale du fronton de chaque retable comporte un médaillon circulaire dans lequel sont sculptés en relief les monogrammes SR (au nord) et SV (au sud), qui doivent se rapporter à saint Rufin et saint Valère.

  • État de conservation
    • oeuvre restaurée
    • mauvais état
    • salissure
  • Précision état de conservation

    Les deux chapelles ont été restaurées après la Première Guerre mondiale. Néanmoins, le calcaire est désquamé et rongé par l'humidité dans la partie inférieure des retables. Quelques arêtes de la pierre sont ébréchées. Un pilastre du retable de la chapelle Saint-Rufin est en outre fendu. Il manque une table de marbre ornementale au socle du pilastre gauche de la chapelle Saint-Valère.

    Les pièces de marbre qui composent l'autel Saint-Valère semblent descellées, désassemblées.

    Ce mobilier est sali par des déjections de chauves-souris.

  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler

Documents d'archives

  • AD Aisne. Sous-série 4 J : 4 J 2 (copie des "Mémoires pour servir à l'histoire de Soissons et du Soissonnais" d'Antoine-Pierre Cabaret, seconde partie).

    p. 318, 323, 328.

Bibliographie

  • GUILLET DE SAINT-GEORGES, Georges. Gilles Guérin. In Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l'Académie royale de peinture et de sculpture, Publiés d'après les manuscrits conservés à l'Ecole impériale des Beaux-Arts, par MM. L. Dussieux, E. Soulié, Ph. de Chennevières, Paul Mantz, A. de Montaiglon, Paris : J.-B. Dumoulin, 1854, t. 1, p. 259-268.

    p. 263.
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2013
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Riboulleau Christiane
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Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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