Dossier d’œuvre objet IM02000772 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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  • inventaire topographique, canton de Villers-Cotterêts
  • mobilier et objets religieux
Grand orgue, de style néogothique
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) Département de l'Aisne
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Soissonnais - Villers-Cotterêts
  • Commune Villers-Cotterêts
  • Adresse Église paroissiale Saint-Nicolas , rue de l' Hôtel-de-Ville
  • Emplacement dans l'édifice première travée de la nef
  • Dénominations
    orgue
  • Appellations
    style néogothique

Rien n'est connu sur l'orgue de l'église sous l'Ancien Régime. Alexandre Michaux signale qu'il disparaît - au moins la partie instrumentale - pendant la Révolution française. D'abord réparé en août 1791 avec des éléments provenant de l'orgue de l'abbaye de Longpont, il est finalement vendu le 20 fructidor an 2 (6 septembre 1794) au citoyen Lafarge, chaudronnier, qui fait des cuillers avec l'étain des tuyaux.

D'après l'article rédigé par le doyen Julien Viéville, la princesse Pauline Bonaparte, sœur de Napoléon Ier et veuve du général Leclerc, propriétaire du château de Montgobert, offre en 1802 à l'église de Villers-Cotterêts un orgue provenant d'un établissement religieux parisien. L'un des tuyaux de la montre porte alors une inscription signalant la restauration de cet instrument par le facteur d'orgues Antoine-Jean Somer en 1789, par les soins de la prieure du monastère d'origine, Louise-Adélaïde de Montmorency-Laval. L'orgue provient donc du prieuré de Bénédictines Notre-Dame-de-Grâce de La Ville-l’Évêque (Paris) dont Louise-Adélaïde de Montmorency-Laval était prieure au moment de la Révolution. L'orgue est à nouveau restauré par le même facteur d'orgues et accompagne désormais les offices de l'église cotterézienne. On ne connaît aucune photographie ou dessin reproduisant son apparence. Selon le doyen Viéville, le buffet n'avait que peu d'intérêt artistique, étant constitué d'une montre agréable d'aspect, mais entourée de gros tuyaux factices. Le baron de Guilhermy, qui visite l'église en 1862, apporte d'indispensables précisions en mentionnant un buffet d'orgue qui date probablement du 17e siècle, à figures d'anges, rinceaux et cornes d'abondance.

Vers la fin du 19e siècle, l'instrument complètement délabré finit par rester muet : la soufflerie est enlevée, les claviers et leur mécanique sont hors de service, les sommiers sont insuffisants et percés. Le 30 juillet 1893, la fabrique décide de consacrer le legs testamentaire de 5000 F, fait par Louis Salanson, ancien président de la Fabrique et conseiller général de l'Aisne, au rétablissement de l'orgue. Parmi divers projets, le conseil de Fabrique s'arrête au plan et au devis de la maison J. Merklin et Cie de Paris qui s'élève à 16000 F. Le legs de Louis Salanson et un don équivalent de son fils Maurice permettent de régler les deux tiers de la dépense. Une souscription et les dons de paroissiens apportent le complément. L'orgue est construit en 1894. Le 22 novembre de cette année-là, l'instrument terminé est visité dans les ateliers parisiens de la maison Merklin. Après installation dans l'église de Villers-Cotterêts, l'orgue est béni par Mgr Duval, évêque de Soissons, et inauguré le 17 janvier 1895. Une plaque commémorative, qui rappelle cette date et les noms du facteur d'orgues et des principaux donateurs, est apposée au centre du buffet.

L'orgue a été restauré après la Première Guerre mondiale, en 1922 ou 1923. L'inventaire des orgues de l'Aisne précise qu'en cette occasion, la maison Cavaillé-Coll-Mutin a procédé à quelques modifications de jeux, remplaçant des jeux d'anches au Grand-Orgue par un Bourdon de 8 pieds et un Nasard, et installant au Récit une Trompette et un Basson-Hautbois.

Le buffet néogothique en chêne adopte un plan rectangulaire horizontal. Il possède une façade rectilinéaire de cinq travées juxtaposées. Cette façade est composée d'une tourelle centrale de cinq tuyaux, flanquée de chaque côté d'une plate-face de neuf tuyaux, puis d'une plate-face plus haute, de cinq tuyaux. Il est orné d'un décor dans la masse, traité en creux, et d'un décor en ronde bosse, rapporté. Ce buffet renferme des tuyaux de bois et des tuyaux d'étain.

Composition de l'instrument. Grand Orgue : 7 jeux, 56 notes (Ut 1 à Sol 5). Récit : 6 jeux, 56 notes (Ut 1 à Sol 5). Pédalier : 2 jeux, 30 marches (Ut 1 à Fa 3).

  • Catégories
    menuiserie, fonderie
  • Structures
    • plan, rectangulaire horizontal
    • élévation, droit
    • travée, 5, juxtaposé
    • de tribune
  • Matériaux
    • chêne, structure taillé, décor dans la masse, décor à fond plat, décor en ronde bosse, décor rapporté
    • étain, fondu, taillé
  • Précision dimensions

    Mesures approximatives de l'orgue : h = 700 ; la = 420 ; pr = 250. La profondeur est celle du buffet. Profondeur avec le clavier = 380 cm.

  • Précision représentations

    Le buffet est orné d'un décor architectural néogothique, reposant sur des colonnettes à chapiteau feuillagé, des arcs trilobés et des trilobes et quadrilobes (plates-faces des extrémités). La tourelle centrale est coiffée d'un clocheton surmonté d'une croix, et les plates-faces sont surmontées de pinacles.

  • Inscriptions & marques
    • inscription concernant le donateur, gravé, sur partie rapportée
    • date, gravé, sur partie rapportée
    • inscription concernant l'auteur, gravé, sur partie rapportée
    • inscription concernant le lieu d'exécution, gravé, sur partie rapportée
  • Précision inscriptions

    Une inscription est gravée sur une plaque de cuivre, vissée sous la tourelle centrale : GRAND ORGUE ÉTABLI EN L'EGLISE / DE VILLERS-COTTERETS / PAR LES DONS / DE MR LOUIS SALANSON / DES MEMBRES DE LA FABRIQUE / DES BIENFAITEURS DE LA PAROISSE / ET DES ENVIRONS / CONSTRUIT PAR LA MAISON MERKLIN & CIE DE PARIS / CURÉ DOYEN J. VIEVILLE / 1895.

  • État de conservation
    • oeuvre restaurée
  • Précision état de conservation

    L'orgue a été restauré après la Première Guerre mondiale.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler

Documents d'archives

  • A Évêché Soissons. Série P (paroisses) : P 810 (Villers-Cotterêts), 1 E 1. Registre des délibérations du Conseil de Fabrique (1825-1894).

    séances des 30 juillet 1893 (folio 85 v°) et 25 février 1894 (folios 88 r°-v°).
  • A Évêché Soissons. Série P (paroisses) : P 810 (Villers-Cotterêts), 1 E 2. Registre des délibérations du Conseil de Fabrique (1895-1948).

    séances des 10 octobre 1906 (folio 49 v°), 7 août 1921 (folio 65 r°), 8 avril 1923 (folio 66 v°).
  • BnF (Cabinet des Manuscrits) : naf 6111 (collection Guilhermy, 18). Description des localités de la France.

    f° 536 r°.

Bibliographie

  • AMIET-DUBOIS, Madeleine. L'Église de Villers-Cotterêts. Mémoires de la Fédération des Sociétés d'Histoire et d'Archéologie de l'Aisne, t. VIII, 1961-1962, p. 182-190.

    p. 185-186, 188.
  • Association pour l'expansion et la coordination des activités régionales musicales (Picardie). Orgues de Picardie. Aisne. Amiens : ASSECARM, 1988.

    p. 204-206.
  • MICHAUX, Alexandre. Villers-Cotterêts et ses environs. Collection : Monographies des villes et villages de France. Paris : Éditions Res Universis, 1992.

    p. 87.
  • VIÉVILLE, Abbé Julien. Les anciennes & nouvelles orgues de l’Église paroissiale de Villers-Cotterêts. Bulletin de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons, 1896, 3e série, t. 6, 3e séance, Lundi 2 Mars 1896, p. 62-64.

Documents figurés

  • GRAND ORGUE DE TRIBUNE DE L’ÉGLISE PAROISSIALE DE VILLERS-COTTERÊTS Construit en 1894 par MM. J. Merklin & Cie, à Paris, impr. photoméc. (publicité), [vers 1895] (A Évêché Soissons : P 168).

Date(s) d'enquête : 1992; Date(s) de rédaction : 2002
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) AGIR-Pic
(c) Département de l'Aisne
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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