Dossier d’œuvre architecture IA80010688 | Réalisé par
Barbedor Isabelle
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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  • inventaire préliminaire, Val de Somme
Hospice de Villers-Bretonneux (ancienne demeure Firmin Dieu), dit Maison de retraite Firmin-Dieu
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes du Val de Somme - Corbie
  • Commune Villers-Bretonneux
  • Adresse 56 rue d'Herville
  • Cadastre 1828 F 567 à 571
  • Dénominations
    ferme, demeure
  • Appellations
    maison de retraite Firmin-Dieu
  • Destinations
    ferme, hospice, maison de retraite
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, parc, conciergerie, écurie, remise, hangar agricole, ferme, serre, pièce d'eau, jardin potager

L'hospice est installé en 1919 dans la propriété Ponche-Dieu et tenu par les soeurs de la Charité de Saint-Vincent de Paul ; il est signalé dans les annuaires jusqu'au milieu du 20e siècle. Il accueille 3 religieuses, 1 infirmière et 10 pensionnaires (1926). D'après Hareux (2007), la propriété est léguée à la commune, qui est tenue d'y "construire un pavillon destiné à soigner les pauvres de la commune atteints de la tuberculose. De prévoir entre le quartier des hommes et celui des femmes une vaste pièce à usage de chapelle". Le legs est accepté en 1929 et la gestion confiée aux soeurs de Saint-Vincent-de-Paul. Des travaux d'agrandissement sont réalisés en 1933. Après le départ des religieuses, en 1954, l'hospice devient établissement public. Des aménagements sont prévus en 1960 pour une mise en conformité de l'établissement avec la construction d'un nouveau pavillon d'une capacité de 80 lits, réalisé en 1977.

La demeure, qui porte la date 1857, a été construite pour Paul Firmin Dieu, marchand de laines installé rue d'Herville en 1851 (recensement) et 1869 (liste électorale). Les matrices cadastrales donnent la construction achevée en 1858. Le vaste logis est construit à l'ouest de la ferme visible sur le cadastre de 1828, qui appartient à son père, Jean-Baptiste Dieu-Obry, marchand de laines et cultivateur, également signalé comme fabricant (liste des électeurs municipaux 1839). Paul Firmin Dieu y est installé en 1851, date du recensement qui signale qu'il loge 11 ouvriers.

La signature gravée sur le cartouche donnant la date est celle de Paul Gabriel Colmaire, entrepreneur à Villers-Bretonneux.

Le relevé et la description sommaire (cf. annexe) du dossier de dommages de guerre (10R 1262) renseignent sur les fonctions et distributions de la propriété. On distingue deux entités mitoyennes : à l'ouest une "grande et belle habitation bourgeoise en parfait état d'entretien" et à l'est, des bâtiments composant une exploitation de culture, le tout clos de murs en briques.

La demeure, entre cour-jardin et parc (au nord), est construite en briques et couverte d'ardoises ; elle compte un rez-de-chaussée surélevé sur cave, un étage carré et un étage de comble et présente une élévation à 11 travées. On distingue deux entrées, l'une professionnelle (à l'ouest) donnant accès à une grande salle à usage de réserve et à un bureau (éclairé côté cour), l'autre privée (à l'est), ouvrant sur un vestibule qui distribue un salon, une cuisine et arrière-cuisine (à l'est) et (à l'ouest) deux pièces en suite (dites petite salle et grande salle), prolongées par une véranda orientée au nord vers le parc. Toutes les pièces de réception sont munies de lambris et de cheminées en marbre. Une petite aile en retour d'équerre à usage de dépendances communique avec l'arrière-cuisine. Elle est construite en pan de bois hourdé en torchis sur solin de briques et couverte de pannes. L'étage semble divisé en deux parties (sans communication) et compte 4 chambres desservies par le grand escalier, à l'est, et à l'ouest, 3 chambres, deux cabinets et un débarras.

Deux pavillons sur la rue à usage de conciergerie et magasin (est) et d'écurie et remise (ouest). A l'ouest on distingue une seconde cour, en contrebas, avec un hangar en pan de bois et couverture d'ardoises avec porte charretière ouvrant sur la rue.

Dans le parc, sont signalées une serre et une pièce d'eau.

A l'est, la ferme comprend un logis en fond de cour avec fosse à fumier au centre, clapiers et poulailler adossés au mur est. Le logis, simple en profondeur, est un bâtiment de plan allongé en rez-de-chaussée sur cave, avec une petite aile en retour d'équerre à l'ouest (chambre et écurie) et une seconde au nord (four et buanderie). Construit en pan de bois hourdé en torchis sur cave et solin de briques et couvert d'ardoises, il dispose de deux entrées et compte une salle et six chambres.

Les photographies aériennes du milieu du 20e siècle (IGN) montrent qu'un bâtiment à été accolé au nord. Le hangar à toits en sheds est visible au sud de la cour à l'ouest. Sur les vues aériennes de 1970 et de 1975, on voit encore le jardin potager au nord de l'ancienne ferme, à l'emplacement duquel de nouveaux bâtiments sont construits avant 1979. Le parc est agrandi au nord, à cette occasion. Un logement semble avoir été construit à l'emplacement de l'ancienne ferme (rue d'Herville). Le hangar couvert de sheds est détruit vers 1983 et remplacé par un nouveau bâtiment. Enfin, les deux pavillons sont détruits au début des années 2000. Un nouveau bâtiment est construit au nord de la propriété (rue d'Amiens), dans les années 2010.

L'édifice occupe actuellement une vaste parcelle traversante bordée au nord par la rue d'Amiens et au sud par la rue d'Herville, où se trouve l'accès principal. Il comprend un bâtiment principal accessible depuis la rue d'Herville, en retrait d'une cour jardin et un bâtiment de plan allongé (non étudié) implanté en retour d'équerre au nord-est, ouvrant sur un vaste parc. Au nord, un bâtiment secondaire (non étudié) est accessible depuis la rue d'Amiens, enfin, rue d'Herville, le terrain a été divisé pour permettre la construction d'une maison (non étudiée).

Le bâtiment principal (ancien logis) est implanté en retrait d'une cour plantée. Construit en brique et couvert d'ardoises, il compte un étage carré sur un rez-de-chaussée surélevé. Il présente une élévation à 11 travées, dont les trois centrales (en légère saillie) sont surmontées d'un front triangulaire avec décor sculpté. Ce bâtiment est relié au nord à un petit bâtiment de plan massé. Une ptite tour en briques est présente dans la cour-jardin.

Rue d'Herville, la base d'un des deux anciens pavillons est encore visible.

Remaniements visibles : les deux portes de la façade antérieure ont été partiellement murées et transformées en fenêtres ; les soupiraux de la cave ont été murés.

Date portée : 1857.

Inscription (signature) : G. Colmaire.

  • Murs
    • brique
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré
  • Typologies
    symbole de profession
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • symbole professionnel
  • Précision représentations

    Le décor en relief du fronton représente deux animaux affrontés de part et d'autre de la date ; bélier et brebis ou mouton.

  • Statut de la propriété
    propriété publique (incertitude)

Cette vaste demeure, construite pour Firmin Dieu en 1857, est un très bel exemple de maison de négociants, nombreuses à Villers-Bretonneux. Elle témoigne de l'ascension sociale de Firmin Dieu-Fryant (1822-1876), qui adopte un nouveau modèle résidentiel, inspiré des manufactures, lui permettant d'y exercer des activités commerciales. Ses volumes sont comparables à ceux des demeures aujourd'hui disparues des principaux fabricants de Villers-Bretonneux (Dieu-Obry, logement patronal Outrequin).

Sa transformation en hospice, au lendemain de la Première Guerre mondiale, atteste également de l'importance des équipements de santé dans les villes industrielles et du rôle des élites industrielles.

Documents d'archives

  • AD Somme. 2 NUM 80. Villers-Bretonneux. Monographie communale (1897-1899).

  • AD Somme. Série P. 3P799/5. Villers-Bretonneux. Matrices des propriétés 1830-1890.

  • AD Somme. Série M ; 3M 200. Villers-Bretonneux. Liste des électeurs municipaux, 1831-1846.

  • AD Somme. Série M ; 3M 397. Villers-Bretonneux. Liste électorale, 1869.

  • AD Somme. Série M ; 6M 799. Villers-Bretonneux. Recensements de population (1817-1939).

    1851

Bibliographie

  • HAREUX, Jean-Michel. Villers-Bretonneux. Société d'Etudes et de recherches Historiques et Archéologiques de Montdidier et sa région. Amiens, 2007.

    tome 1, p. 92 ; tome 2, p. 327-331.

Documents figurés

  • Villers-Bretonneux. Plan cadastral. Section F, dite du Chef-lieu, 1828 (AD Somme ; 248_EDP).

  • [Plan de la propriété Ponche-Dieu], en 1920 (AD Somme ; 10R 1162).

  • Villers-Bretonneux. Plan cadastral. Section C, dite de l'Ouest, feuille C1, 1933 (AD Somme ; 73W_CP_496_6).

  • Vue aérienne de l'ancien hospice, 1970 (IGN ; C4256-0101_1970_CDP7415_5197).

  • Vue aérienne de l'ancien hospice, 1979 (IGN ; C0145-0241_1979_F1-14-12_0122).

Annexes

  • Description sommaire de la propriété de Mme Ponche-Dieu (AD Somme ; 10R 1262)
Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2016
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Barbedor Isabelle
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Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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