Dossier d’œuvre architecture IA60005305 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
L'habitat du hameau de Hénu
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
  • Commune Oroër
  • Lieu-dit Hénu
  • Dénominations
    ferme, maison

Un hameau surtout composé de fermes de cultivateurs

Encore aujourd’hui, les édifices les plus caractéristiques du hameau sont les imposantes exploitations agricoles. Malgré leur constante diminution au fil du temps, Hénu a toujours été un hameau constitué d’exploitations agricoles tournées vers la culture des sols environnants. Les plus anciennes encore visibles sont figurées sur le cadastre napoléonien. Si ces fermes ont pu être détruites, reconstruites, restructurées, elles ont néanmoins conservé la même typologie : cour fermée autour de laquelle sont distribués logis (parfois en fond de cour, le plus souvent fermant un côté avec pignon sur rue) et bâtiments agricoles. L’entrée dans la cour s’effectue soit par un passage charretier aménagé dans un édifice, soit par un portail monumental. Cette typologie de fermes prédomine sur celle des fermes picardes plus modestes comprenant un logis en fond de cour et granges sur rue percées de portes charretières, que l’on trouve en grande majorité dans les villages du plateau picard. La spécialisation agricole du territoire d’Oroër, tourné vers la céréaliculture, explique la représentation moindre de cette forme de bâti.

La ferme au n°2 de la rue de Hénu (ill.), dont plusieurs parties de cette ancienne exploitation agricole sont présentes sur le cadastre napoléonien, est encore en place : le portail monumental est en pierre de taille et la grange en fond de cour. Le logis en brique avec pignon sur rue ainsi que les bâtiments agricoles disposés en diagonale à l’est de la parcelle sont des constructions postérieures.

Si la rue de Bonlier comptait au début du 19e siècle, plusieurs fermes importantes, la plupart ont été détruites, certaines reconstruites et restructurées (fusion de deux anciennes fermes en une seule). La ferme au n°23 est située sur plusieurs anciennes parcelles qui accueillaient de petites fermes sur le cadastre de 1826. L’exode rural et l’agrandissement des exploitations ont entraîné la restructuration de cet espace en une seule grosse ferme déjà visible sur le cadastre de 1959.

De même, l’actuel n°14 (ill.) était en fait décomposé en deux fermes au 19e siècle. Le mur portant la date de 1842 a remplacé un ancien bâtiment agricole. Aujourd’hui, le logis ainsi que l’imposante grange sur rue avec son passage charretier monumental et sa porte piétonne, sont des témoignages de l’architecture agricole, contemporains ou antérieurs au premier quart du 19e siècle.

Le n°5 comprend une imposante grange en briques (ill.), datant de la seconde moitié du 19e siècle ou du début du 20e siècle. Le logis sur rue est à l’emplacement d’anciennes granges figurées sur le cadastre de 1826.

La ferme au n°13 (ill.), à cour fermée par un ensemble de bâtiments agricoles, est postérieure au premier quart du 19e siècle. Elle comprend un bâtiment d’étable percé d’une vaste porte charretière sur rue, un logis avec façade sur rue et, en fond de cour, un imposant bâtiment agricole, peut-être une grange. Un pigeonnier complète l’ensemble. Sur le cadastre de 1959, l’exploitation était plus importante qu’aujourd’hui car elle rassemblait les n°11 et 13. Le pigeonnier se situait au centre de la cour de la ferme et le logis était celui du n°11 avec pignon sur rue.

Enfin, la vaste ferme du n°7 rue de Hénu est constituée d’un ensemble construit après la Première Guerre mondiale, avec un logis dans le style des années 20 d'inspiration Art déco dans la stylisation et l’épuration des formes, essentiellement rectilignes.

Les matériaux de construction

Comme à Oroër ou Boursines, la brique domine aujourd’hui dans le paysage architectural de Hénu. La prédominance de ce matériau a plusieurs explications : la précocité de son emploi sur le territoire d’Oroër en raison de la proximité de briqueteries industrielles autour de Beauvais ; les nombreuses reconstructions en briques à partir du 19e siècle ; enfin, la résistance et la pérennité de ce matériau comparé au pan de bois et torchis.

Toutefois, jusque dans la première moitié du 19e siècle, elle est la plupart du temps mêlée à une autre mise en œuvre : le pan de bois et torchis (grange du n°2 rue de Hénu). Elle est surtout utilisée dans la réalisation des solins et souvent employée avec des pierres de taille en calcaire ou encore des moellons de silex, mise en œuvre plus spécifique au territoire d’Oroër (mur de clôture du n°14 rue de Bonlier portant la date de 1842, logis n°25 rue de Bonlier (ill.), logis avec pignon sur rue au n°7 rue de Hénu (ill.)).

À partir de la seconde moitié du 19e siècle et surtout dans la première moitié du 20e siècle, elle est employée seule pour les logis et les bâtiments agricoles : logis au n°2 et n°3 rue de Hénu (ill.), logis avec porte charretière au n°23 rue de Bonlier, grange au n°5 rue de Bonlier… Le pan de bois et torchis, maçonnerie caractéristique du plateau picard, reste toutefois bien présent à Hénu, comme sur l’ensemble du territoire d’Oroër. Le logis en fond de cour au n°22 de la rue de Bonlier (ill.), ou encore celui du n°13 rue de Hénu sont d’excellents exemples antérieurs à 1826. De rares granges sur rue encore visibles aujourd’hui sont maçonnées avec ces matériaux, majoritaires jusqu'au milieu du 19e siècle : n°5 rue de Hénu (ill.), n°14 rue de Bonlier, protégée par un essentage en bois. L'évolution des pratiques agricoles et la transformation des habitations expliquent leur disparition.

Enfin, concernant les couvertures des bâtiments, les couvertures de Hénu se partagent aujourd’hui entre tuile et ardoise. Pourtant, il ressort de l’étude des recensements de population que le chaume a dominé jusqu’en 1856. En 1831, sur les 39 maisons, 33 sont en chaume alors que sur les 34 habitations de 1866, elles ne sont plus que 10.

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle
  • Dates
    • 1842, porte la date

Documents figurés

  • Hénu. Plan de bornage du fief de Guisancourt, 1680 (AD Oise ; plan 522).

  • Hénu. Cadastre napoléonien, section C, feuille unique, 1826 (AD Oise ; EDT 249/1 G 2).

  • Hénu. Cadastre rénové, section C, feuille unique, 1959 (AD Oise ; 916 W 324).

Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2020, 2022
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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