Dossier d’œuvre architecture IA60005283 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
L'habitat du village de Thieux
Œuvre repérée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
  • Commune Thieux
  • Dénominations
    maison, ferme, magasin de commerce

Village du plateau picard, où l’habitat est groupé en une seule agglomération, les logements de Thieux sont majoritairement constitués de fermes "picardes" et de logis alignés sur la rue. Ces derniers sont surtout concentrés dans la rue Tassart et liés à des activités artisanales et commerciales.

Les principaux types d'habitat

La ferme "picarde" : grange sur rue et logis en fond de cour

 

Cette catégorie, la plus fréquente et la plus ancienne, rassemble les fermes picardes traditionnelles avec leur grange sur rue et leur logis en fond de cour. Elle se rapporte le plus souvent à une petite ou moyenne exploitation. Elles comprennent souvent un passage charretier et une porte de grange (n°1 ou 20 rue Notre-Dame (ill.)), et parfois une porte à engranger à la place de la porte de grange (n°7 et 29 rue des Hayes (ill.)). Ses habitants peuvent exercer plusieurs types d’activités. Ils sont principalement cultivateurs, mais également ménagers, journaliers voire artisans. Dans ces derniers cas, les revenus sont complétés par des activités agricoles vivrières (petite basse-cour, potager, verger). Derrière le logis, pour les habitations de la rue des Hayes, la parcelle s’étend jusqu’au sentier du Tour de Ville, accessible par un portillon.

Dans cette organisation, le logis est en fond de cour, disposé parallèlement à la rue. Les bâtiments agricoles ferment les côtés de la cour et peuvent être composés de remises, étables, bergerie, poulaillers, soues à cochons… Ce sont souvent ces édifices qui ont disparu en premier à la suite des mutations du monde agricole et de l’exode rural, surtout à partir de la seconde moitié du 20e siècle. Ces petites fermes vivrières ont en effet perdu leur vocation agricole au profit d’un usage strictement résidentiel.

 

Les fermes de grande taille : la prédominance des fermes à cour

 

Ces fermes sont le siège d’un gros domaine agricole, employant plusieurs personnes. Leur emprise parcellaire est plus importante que dans la première catégorie. Elles ont souvent fait l’objet d’une reconstruction en brique dans la seconde partie du 19e siècle ou bien dans la première moitié du 20e siècle, à la suite d’agrandissements. Ce sont dans ces fermes que l’activité agricole s’est le plus perpétuée jusqu’à nos jours.

Dans ce type d'habitat, les bâtiments agricoles sont le plus souvent disposés autour d’une cour fermée. Rue Tassart, les fermes des n°12 et 15 sont à rattacher à cette catégorie. L’entrée du n°15 s’effectue par un portail constitué de deux poteaux en brique. Le logis se trouve en fond de cour. Rue Notre Dame, la ferme au n°23 est un remarquable exemple des reconstructions de fermes dans la seconde moitié du 19e siècle puisque la façade de la grange sur rue porte la date de 1866. Elle adopte la forme de la ferme picarde traditionnelle avec la grange sur la rue et le logis en fond de cour. Alignés sur la rue, un large passage charretier donne accès à la cour, tandis que l’autre porte est celle de la grange. Dans son prolongement, à gauche de l’entrée charretière, un bâtiment d’étable ou de bergerie est surmonté d’un fenil.

 

L’habitat à logis et passage charretier sur rue

 

Ces habitations pouvaient d’avantage correspondre aux familles de tisserands ou d’autres artisans (maçon, menuisier, charpentier, maréchal ferrant…) exerçant peu d’activités agricoles (ce qui expliquerait l’absence d’une grange alignée sur la rue). En outre, le logis, ouvert sur la voie renvoie le plus souvent à une activité de vente. Les bâtiments d’exploitation (ateliers, remises, bâtiments d’élevage), sont relégués à l’arrière de la cour. La majeure partie de ces habitations se trouvent concentrées dans la rue Tassart (exemples des n°7, 5 et 1 rue des Hayes). Les habitations aux n°4 et 6 ((ill.) date de 1869 portée sur la façade) sont d’anciens commerces à en juger par la forme des baies allongées pour le n°6 et les vitrines du n°4.

 

Les matériaux de construction

 

Les matériaux anciens : torchis et pans de bois, calcaire et silex

 

Le torchis et le pan de bois ont dominé les maçonneries du bâti de Thieux. Ces structures, le plus souvent entièrement enduites d’un mélange au lait de chaux, reposent le plus fréquemment sur des solins faits de brique et de blocs de pierre calcaire. Dans cette combinaison, les blocs de calcaire soutiennent les retombées des poteaux du pan de bois et renforcent les chaînages d’angle (par exemple au n°7 rue des Hayes (ill.) et 20 rue Notre Dame). Contrairement à cette tendance, les solins de la grange du n°1 rue Tassart (ill.) et le logis du n°20 rue des Hayes, mêlent des moellons de silex aux blocs de calcaire, mise en œuvre qui pourrait être antérieure au premier quart du 19e siècle.

Quelques murs pignons en moellons calcaire et silex, avec de la brique aux chainages d’angle ont pu être relevés, notamment au pignon du passage charretier du n°10 rue Tassart (ill.). Ces matériaux sont révélateurs d’une construction antérieure à la première moitié du 19e siècle, moment où la brique industrielle se généralise. Ces murs pouvaient servir de coupe-feu pour limiter la propagation d’incendie.

 

La généralisation de la brique à partir de la seconde moitié du 19e siècle

 

De nombreux édifices, bâtiments agricoles et logis, ont été reconstruits en brique, à partir de la seconde moitié du 19e siècle. La présence supposée d’une briqueterie dans le village a pu favoriser sa diffusion. Des maisons de ville sont édifiées avec ce matériau : au n°12 rue de la Ville (ill.) ou encore au n°31 rue Notre Dame, qui, en retrait de la rue, prend l’aspect des pavillons modernes. La maison du propriétaire de la ferme du Tilloy implantée à la sortie est (n°2 rue Notre-Dame) du village est également une construction en brique de cette époque.

Second type d’édifices reconstruits en brique : les fermes, évoquées précédemment. Les bâtiments de la ferme au n°23 rue Notre Dame ont par exemple été élevés entièrement en brique en 1866 (date portée par les fers d’ancrage sur la façade de la grange côté rue (voir ill.)).

 

Couvertures des toits et pignons 

 

En ce qui concerne les couvertures, les recensements de population en précisent le type pour les années comprises entre 1841 et 1866. Ces données révèlent que, contrairement à la tendance générale dans les villages des environs, la tuile a toujours eu le dessus sur le chaume ce qui pourrait révéler la présence d’une tuilerie dans le village. Ainsi, en 1841, sur les 146 maisons du village, on en trouve déjà 67 recouvertes en tuile contre 64 en chaume. L’ardoise vient en dernier. En 1866, tuile et ardoise sont les plus employées.

Enfin, l’essentage, en bois et en ardoise est pratiqué sur de nombreux pignons des édifices de Thieux. Il permet de protéger le bâti en pans de bois et torchis des intempéries. Des clins de bois se trouvent par exemple contre les pignons des granges au n°29 rue des Hayes. Dans cette même rue, l’ardoise protège le logis du n°20.

  • Période(s)
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1866, porte la date
    • 1869, porte la date
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • AD Oise. Série M ; sous-série 6 M : 6 Mp 698. Thieux. Recensements de population (1820 à 1936).

Documents figurés

  • Thieux. Cadastre rénové, section E, feuille unique, 1937 (AD Oise ; 1964 W 164).

Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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