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Le patrimoine de la Reconstruction de la Haute-Somme - conditions d'enquête
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  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Communauté de communes Terre de Picardie, Communauté de communes de la Haute-Somme, Communauté de communes de l'Est de la Somme
  • Adresse
    • Commune : Assevillers
    • Commune : Athies
    • Commune : Bernes
    • Commune : Brie
    • Commune : Cartigny
    • Commune : Chaulnes
    • Commune : Cléry-sur-Somme
    • Commune : Devise
    • Commune : Doingt
    • Commune : Driencourt
    • Commune : Eppeville
    • Commune : Falvy
    • Commune : Fresnes-Mazancourt
    • Commune : Ham
    • Commune : Hombleux
    • Commune : Longavesnes
    • Commune : Misery
    • Commune : Moislains
    • Commune : Estrées-Mons
    • Commune : Misery
    • Commune : Morchain
    • Commune : Nesle
    • Commune : Nurlu
    • Commune : Omiécourt
    • Commune : Péronne
    • Commune : Proyart
    • Commune : Roisel
    • Commune : Villers-Faucon

I. Contexte institutionnel et objectifs

L'enquête sur le patrimoine de la Reconstruction en Haute-Somme a été menée en 2003 par la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) de Picardie, en partenariat avec l'association pour le Développement de l'Est de la Somme (ADES), le Service Départemental de l'Architecture et du Patrimoine et le Conseil général de la Somme, afin d'étudier et de définir des modes de mise en valeur de ce patrimoine. L'objectif de l'étude était donc de dresser un inventaire du patrimoine architectural de cette zone géographique en vue de sa préservation et sa mise en valeur.

Depuis 2000, la commission Tourisme de l'ADES1 travaille activement au développement du tourisme local autour des trois thèmes récurrents :

  • l'histoire, plus particulièrement la période "Grande Guerre",
  • l'architecture de la Reconstruction et l'ensemble du patrimoine rural,
  • la Vallée de la Haute-Somme.

II. Descriptif de l'opération

A. L'aire d'étude

Le "Pays Rouge", partie est du département de la Somme, a été le théâtre de la tristement "bataille de la Somme", au cours de la Grande Guerre, qui a fortement contribué à la destruction de la quasi-totalité des villages de ce secteur.

Cette "zone rouge", partiellement déclarée "zone interdite à la reconstruction" au sortir de la guerre, a cependant été réinvestie pas les habitants qui ont entamé, malgré tout et dans l'urgence, la reconstruction de leurs villages. Si le paysage de l'immédiat après-guerre sur le secteur est constitué de constructions provisoires, de baraquements en bois et tôles, il est aussi entre 1920 et 1930 une région de test pour un nouvel urbanisme et une nouvelle architecture, fortement marqués par l'influence de grands courants architecturaux de l'époque ; la région prend au cours de cette décennie un nouveau visage et connaît une véritable renaissance. La nouvelle architecture est basée sur l'utilisation de nouvelles techniques de construction, de nouveaux matériaux dont le béton armé et un emploi généralisé de la brique qui, aujourd'hui, justifie aussi l'appellation de "pays rouge".

L'enthousiasme reconstructeur de cette période n'a toutefois pas atténué l'amertume des habitants du secteur, notamment d'avoir perdu leur patrimoine ancien et avec lui, le moyen de s'identifier à un territoire, les constructions nouvelles rappelant sans cesse les dégâts occasionnés par le premier conflit mondial ; vision négative des lieux qui traverse les générations et subsiste encore dans les mentalités. Pourtant, l'architecture de la Reconstruction, "régionaliste", Arts-Déco, et des débuts de l'architecture "moderne", représente aujourd'hui une véritable richesse, la nouvelle richesse patrimoniale du secteur.

B. Les modes d'approche et leur application

L'étude s'est déroulée en quatre phases successives :

  • l'inventaire des éléments constitutifs du patrimoine de la Reconstruction, les plus remarquables ou les plus représentatifs du territoire d'étude (165 références).
  • l'étude approfondie (à partir des recherches documentaires, archivistiques complémentaires) et la rédaction de dossiers individuels accompagnés de photos pour une sélection de 40 édifices ou ensembles patrimoniaux.
  • la recherche d'actions multiples et appropriées, assurant la préservation de ces éléments ou ensembles patrimoniaux et leur mise en valeur.
  • la programmation, l'estimation détaillée et la planification des actions retenues.

Rappel de la sélection

Les enquêtes de terrain ont permis en première phase de repérer 681 éléments de patrimoine. Parmi ces éléments recensés était fixé un quota d'environ 150 édifices devant faire l'objet d'une fiche descriptive. Celui-ci a été légèrement dépassé avec 167 édifices sélectionnés. C'est dire que 25 % des éléments repérés ont donné lieu à une description selon la fiche-type d'enquête.

Sur cette base, une nouvelle sélection devait être opérée pour ne constituer, en seconde phase, qu'une quarantaine de dossiers documentaires détaillés sur des édifices et ensembles urbains patrimoniaux les plus représentatifs du patrimoine de la Reconstruction.

Les critères de sélection

Une première liste de 45 éléments patrimoniaux a été proposée en fin de première phase de l'étude par notre agence pour faciliter le choix du Comité de Pilotage.

Les critères pour cette sélection ont été, par ordre d'importance :

  • l'illustration en priorité de chacun des programmes-types, représentant de façon équilibrée les cinq cantons, les différents styles de la typologie architecturale,
  • le respect des proportions entre le nombre d'éléments patrimoniaux repérés, le nombre d'éléments ayant fait l'objet d'une fiche descriptive et le nombre des éléments devant faire l'objet d'un dossier détaillé, selon chacun des programmes-types, des cinq cantons, des différents styles de la typologie architecturale.

La première liste

Une première proposition de 44 édifices et ensembles a été présentée au Comité de Pilotage de décembre 2002 sous le double classement par canton et par programme-type.

Cette liste a convenu et a permis de valider un premier choix ; toutefois, le Comité de Pilotage a souhaité y ajouter quelques éléments supplémentaires pouvant apparaître pertinents pour illustrer des typologies d'édifices encore mal documentées, notamment, le programme-type des équipements publics : hôpitaux, bureaux de poste, salle des fêtes, lieux sportifs, collèges, garages…, et supprimer les monuments aux morts qui ont fait l'objet d'études spécifiques et de publications antérieures. Ainsi quelques éléments patrimoniaux ont été ajoutés : l'hôpital de Péronne et celui de Ham, le bureau de Poste de Péronne, la salle des fêtes de Proyart et celle de Roisel, les collèges de Péronne.

Le foisonnement final

En réalité, 65 dossiers documentaires détaillés ont été réalisés. Ce nombre final dépassant de 60 % les bases contractuelles s'explique par le fait qu'il a été nécessaire d'établir pour les ensembles urbains ou patrimoniaux, un dossier d'ensemble (notice mère) et des dossiers individuels pour chacun des composants de l'ensemble.

Par exemple :

  • Pour la place du Commandant Louis-Daudré / rue St Sauveur de Péronne (ancienne Grand-Place), il a été établi d'une part un dossier pour la Place, où est abordée la question de l'ancienne place médiévale avec ses édifices disparus (beffroi, hôtel de ville, monument commémoratif…) et d'autre part un dossier pour les maisons de la Reconstruction qui la composent aujourd'hui.
  • Pour Chaulnes, il a été créé un dossier pour l'ancien château des Ducs et deux dossiers pour décrire les éléments qui en sont issus après les dévastations de 1916 (la ferme et le logis).
  • Pour Doingt-Flamicourt, il a été établi un dossier pour l'ensemble résidentiel et un dossier pour une des maisons de l'ensemble.

Dans certains cas, des éléments patrimoniaux attachés aux éléments retenus ont fait l'objet d'un simple repérage d'archives supplémentaires sans pour autant faire l'objet d'une ouverture de dossier séparé. C'est le cas, notamment, du presbytère rattaché à l'église de Cléry, de la mairie d'Estrées-Mons traitée avec l'église voisine, du château disparu de Misery, réuni à la Ferme Martin Tempête, tous deux dépendant de la même propriété.

C. Le contenu des différentes phases

Etat des connaissances, recherche documentaire préalable

Les sources conservées aux Archives Départementales de la Somme concernant le patrimoine de Reconstruction sont extrêmement riches et abondantes, en particulier, les archives classées dans les séries 10 R, traitant des dommages de guerre, et 99 O, rapportant les événements touchant aux équipements publics municipaux.

Ces deux séries documentaires ont donc été examinées pour ce qui concerne les 40 édifices ou ensembles retenus de la première sélection comme devant faire l'objet d'une étude archivistique approfondie. De ces 119 dossiers d'archives, nous avons extrait soit une connaissance plus approfondie qui a permis la rédaction des notices documentaires, soit des clichés photographiques qui ont permis d'alimenter l'illustration de ces notices.

Ainsi, plus de 146 clichés ont ainsi été pris, analysés, classés, nettoyés, mis en page et légendés informatiquement pour alimenter la base de données documentaire du Service régional de l'Inventaire.

D'autres sources documentaires ont été également consultées :

  • à la bibliothèque municipale de Péronne ;
  • à l'Historial de Péronne, notamment son fonds de cartes postales anciennes ;
  • au Musée Danicourt : dossiers sur Péronne et collection de cartes postales anciennes ;
  • dans les fonds d'archives conservant des publications périodiques de l'époque, l'Institut Français d'Architecture et la bibliothèque Forney ;
  • au centre de documentation du Service régional de l'Inventaire pour ce qui concerne les dossiers déjà réalisés dans le cadre des recherches thématiques et publications, notamment sur le patrimoine industriel et les monuments aux morts.
  • à la Conservation Régionale des Monuments Historiques pour ce qui concerne les dossiers des monuments protégés Monuments Historiques.

Les découvertes archivistiques ont permis de compléter, enrichir la connaissance des éléments de patrimoine acquises au cours de la première phase d'étude, lors des enquêtes de terrain, de confirmer l'appartenance à telle ou telle autre catégorie de la typologie architecturale, d'en comprendre les méandres de la conception, parfois d'infirmer et de redresser les informations données dans la fiche descriptive du premier rapport.

La recherche effectuée a ouvert des champs documentaires non encore exploités, que le budget et les délais consacrés à la présente étude n'ont pas permis d'examiner. Il s'agit, notamment :

  • des fonds d'archives des familles et cabinets d'architectes et d'artistes, tels que : DUTHOIT, LISCH, DEBAT-PONSAN, les fonds ANSART, GAUDIN (pour les vitraux)…, pour ne citer que les principaux, les plus fréquents sur les chantiers de la Reconstruction de la Haute-Somme et les plus renommés ;
  • du Musée Henri-Bouchard de Boulogne-Billancourt ;
  • des archives de la S.A.D.G. dont certaines références ont été toutefois notées dans l'étude (sous réserves de vérifications).

Restitution, diffusion, valorisation des résultats

L'étude a donné lieu à la rédaction de 65 notices présentées sous la forme de 5 fascicules correspondant aux 5 cantons du périmètre de l'étude. Au sein de chaque fascicule, à la suite du présent rapport de présentation, un sommaire offre la liste des éléments et ensembles patrimoniaux faisant l'objet d'un dossier détaillé. Ces dossiers y sont rangés dans l'ordre alphabétique des noms de communes, puis selon une classification "hiérarchique" (dossier collectif / dossiers individuels, patrimoine public / patrimoine privé) et chronologique des édifices.

Ces dossiers documentaires ont également été mis en forme numériquement pour versement dans les bases de données nationales du Ministère de la Culture (Base Mérimée). Quatre d'entre eux, réalisés dans le cadre du recensement du patrimoine industriel (sucreries et râperies), ont conservé leur numéro d'origine et ont été enrichis.

L'étude a permis la réalisation d'une exposition itinérante et de deux publications dans la collections nationales des Parcours du patrimoine :

  • Architectures de la Reconstruction dans l'Est de la Somme. Réd. Carmen Popescu, collab. Aline Magnien ; photogr. jean-Claude Rime, Thierry Lefébure. Lieux Dits, 2006 (Itinéraires du patrimoine, 297).
  • La Reconstruction dans l'est de la Somme. L'architecture religieuse et son décor. Réd. Céline Frémaux ; photogr. jean-Claude Rime, Thierry Lefébure. Illustria, 2007 (Parcours du patrimoine, 330).

En 2015, dans le cadre de l'étude régionale sur la première reconstruction en Picardie, les dossiers ont été corrigés et dématérialisés (2015) puis enrichis pour certains en 2016 et 2017, en particulier sur Ham et Péronne.

III Moyens scientifiques et techniques

Les prises de vue pour les publications ont été partiellement réalisées par un photographe du service régional de l'Inventaire (2005-2006).

La dématérialisation a été effectuée en 2015 par l'administratrice et coordinatrice éditoriale des dossiers d'inventaire. La numérisation des clichés et les prises de vues complémentaires ont été effectuées par un photographe du service (2015-2016). La correction et l'enrichissement des dossiers ont été faite par un chercheur du service.

IV. Suivi et évaluation

L'étude a été suivie par un comité de pilotage réunissant les différents partenaires.

1Association pour le Développement de l'Est de la Somme oeuvrant sur les 105 communes des 5 cantons de Chaulnes, Nesle, Ham, Péronne et Roisel.
Date d'enquête ; Date(s) de rédaction 2003