La municipalité de Tergnier est d'abord opposée au financement de la construction d'une passerelle et d'un souterrain par le recours à une surtaxe sur les transports ; la "charge ne serait supportée que par le petit commerce local et, de plus par une partie infime de la population, puisque la majorité est composée d’employés du Chemin de fer voyageant gratuitement, attendu que les usines, raffineries et entrepôts qui étaient installés dans cette cité avant la guerre, lesquels doivent faire le remploi sur place, ainsi des usines qui pourraient se créer reculeront devant ces frais généraux supplémentaires. (DCM 26/3/1921). En mai 1921, le Conseil municipal réitère son opposition au financement des dépenses par le recours à la surtaxe qu'il considère comme inéquitable (DCM 23/5/1921).

De nouveaux pourparlers s'engagent en 1922, la municipalité de Tergnier accepte de contribuer au financement des travaux d'embellissement de la gare et des clôtures par une surtaxe "avec cette condition toutefois, qu’il sera fait une passerelle partant de la rue Marceau pour aboutir à la rue Denfert-Rochereau" (DCM 20/6/1922).

La Cie du Nord propose la construction d'une passerelle de 1,50 m de large, que la municipalité de Tergnier souhaite voir porter à 2 m (DCM 22/6/1924).

En 1927, les travaux, qui comprennent "la construction de la passerelle qui doit relier la place de la Gare de Tergnier à la rue Denfert-Rochereau [...] ; du passage souterrain entre les quais des voyageurs, du pont de Quessy et, d’une façon générale, de toutes les améliorations projetées à la gare de Tergnier, ainsi qu’à ses abords", n'ont toujours pas commencé et doivent être engagés "dans les plus brefs délais en raison du chômage actuel et pour en atténuer les effets, dans la mesure du possible". Tergnier et Vouel doivent s’engager à prendre en charge la dépense supplémentaire nécessitée par la modification à apporter à la largeur de la passerelle (DCM 3/3/1927).

La passerelle est achevée en 1931, comme l'atteste la vue aérienne (IGN).