Ce tableau a été exécuté par le peintre Jean-Baptiste Jouvenet (1644-1717). De dimensions auparavant monumentales, près de 3 mètres 10 sur 2 mètres 50, il a été probablement peint en 1701 pour la Chartreuse du Val-Saint-Saint-Pierre, située sur la commune de Braye-en-Thiérache (canton de Vervins). L’œuvre comportait autrefois, outre la signature de Jouvenet, la date de 1701, tous deux disparus à la suite de la mutilation de l’œuvre au début du 20e siècle. Selon Antoine Schnapper, ce tableau est une commande directe des chartreux, peut-être liée à l'acquisition par cette même abbaye du Repas chez Simon, également aujourd'hui dans l'église Notre-Dame de Vervins. Le fragment conservé représente le Christ soutenu par un ange, il s'agit de la partie centrale de l’œuvre, connue par la réplique monumentale autographe conservée dans la sacristie de la cathédrale d'Orléans. La composition avait déjà fait l'objet d'une première version en 1694, celle de l'église Saint-Étienne de Rennes (Musée des Beaux-Arts de Rennes). Elles témoignent toutes de l'ampleur de la composition et de la puissante force dramatique, encore lisible dans le visage tourmenté du Christ. Tout comme le Repas chez Simon et le Saint Pierre guérissant de son ombre les malades (toile dans l'église de La Fère après avoir été vendue en 1848), le Christ au Jardin des Oliviers a été transporté à Vervins lors de la Révolution, à la suite de la vente et de la dispersion du mobilier de l'abbaye du Val-Saint-Pierre. La toile est alors exposée dans la nef de l'église avec le Repas chez Simon. Elle fait l'objet de restaurations en 1842 et 1859, la restauration de 1842 étant liée à celle du Repas chez Simon sous la direction du peintre Louis-Nicolas Lemasle. De nombreux compte-rendus de visite et des descriptions s'attachent tout au long du siècle à décrire l’œuvre, en constatant souvent son mauvais état de conservation et les nombreux repeints qui semblent la caractériser. Au début du 20e siècle, le mauvais état de la toile et le coût estimé de la restauration amènent à une mutilation radicale, la toile étant découpée et détruite, seul un fragment du groupe central du Christ et de l'ange, est conservé et alors pourvu d'un nouveau cadre. La mutilation et la restauration de cet élément aurait eu lieu en échange du don d'un cadre ancien, peut-être celui qu'il possède actuellement et qui date en effet du 18e siècle. Le tableau a fait l'objet d'une estimation pour la valeur de 20 000 francs lors de l'inventaire du 22 janvier 1906, suite à la loi de 1905. Le procès-verbal fait état de la réduction de son format et précise que l’œuvre était, dans son format originel, assurée contre l'incendie pour 15 000 francs. L'état actuel de la surface picturale, abondamment repeinte, empêche d'apprécier pleinement toutes les qualités plastiques de l’œuvre. Elle a fait l'objet de nombreuses restaurations au cours du 20e siècle, notamment l'objet d'un rentoilage et d'un revernissage.