Ce tableau est l’œuvre du peintre parisien Emmanuel-Auguste Massé (1818-1881), originaire d'Elbeuf. Cet élève de Picot a exposé au Salons de 1840 à 1880, faisant une carrière importante de portraitiste, peintre de genre et de peintre d'histoire. Outre de nombreuses œuvres exécutées pour le gouvernement au cours du Second Empire, il a réalisé pour l'église de Clichy-la-Garenne un important tableau religieux, Saint Vincent de Paul, en 1872. Le tableau de Vervins est exposé au Salon de 1865 sous le titre Saint Louis lavant les pieds aux pauvres (pour la chapelle de l'hospice de Vervins). L'inscription sur l'écusson offert à la chapelle de l'Hospice par Léon et Georges Vilcoq en souvenir de leur père A. Vilcoq, député de Vervins (1868), permet de restituer l'historique de la commande de ce tableau, réalisé pour commémorer la mémoire de cet ancien sous-préfet de Vervins devenu conseiller municipal puis député de Vervins. La cérémonie de bénédiction de la chapelle qui a lieu le 7 novembre 1868 (Semaine religieuse de Soissons du 14 novembre 1868, n° 20, 4e année vol VI), marquant l'achèvement des travaux de l'hôpital, donne une description minutieuse du tableau et souligne que celui-ci a été exposé au Palais des Beaux-Arts et placé au-dessus de l'autel de la chapelle. A la suite de la destruction de la chapelle et des bâtiments entre 1981 et 1986, le tableau a semble-t-il disparu ; il pourrait cependant avoir été roulé et déposé. Ce tableau remplaçait l'ancien qui ornait le maître-autel, lui-même succédant à la composition de Jean-Baptiste Jouvenet, Saint Pierre guérissant les malades de son ombre, qui provenait de la chartreuse du Val-Saint-Pierre, transportée ici à la Révolution, et qui fut vendue en 1838 pour 400 francs à un sous-intendant militaire qui le revendit ensuite en 1850 à l'église de La Fère.