Le tableau d'autel - représentant l'Assomption - et son cadre ont été réalisés pour orner le retable du maître-autel dans le troisième quart du 18e siècle, sans doute peu avant 1775, date portée sur les lambris du sanctuaire.

Ce tableau est une réplique réduite, partielle et inversée droite-gauche d'une Assomption de Rubens, peinte pour une église de Bruxelles et actuellement conservée au Museum Kunstpalast de Düsseldorf. La réplique de Taillefontaine n'emprunte à l'original que la Vierge, l'ange tendant une couronne et le tombeau ouvert. Le second ange est adapté d'un des anges qui entourent la Vierge sur l'original. Quant au Christ, penché les bras ouverts au-dessus de sa mère, il ne figure pas sur le tableau de Rubens. Il figure en revanche sur la gravure réalisée par le Flamand Paulus Pontius en 1624 et sur le dessin préparatoire à cette gravure, effectué conjointement par Paulus Pontius et Rubens. Il témoigne du projet primitif du peintre flamand, qui comprenait, au-dessus du tableau, une représentation sculptée du Christ.

Dans le doyenné, les églises de Vivières et d'Oigny-en-Valois font référence à la même peinture. La réplique de Vivières est également inversée, et l'attitude de l'angelot est identique. Bien qu'à des époques différentes, les peintres copistes se sont donc inspirés de la gravure de Paulus Pontius, qui a permis la diffusion de cette iconographie.