Dossier d’œuvre objet IM02001787 | Réalisé par
  • inventaire topographique, ville de Vervins
  • mobilier et objets religieux
Tableau et cadre : Pietà avec saint Jean et sainte Marie-Madeleine
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) Département de l'Aisne
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vervins
  • Commune Vervins
  • Adresse Eglise paroissiale Notre-Dame , place de l' Eglise
  • Emplacement dans l'édifice transept nord
  • Dénominations
    tableau, cadre
  • Titres
    • Pietà avec saint Jean et sainte Marie-Madeleine

Ce tableau était probablement un tableau d'autel. Le groupe central de la Pietà ou déploration du Christ par sa Mère, est encadré par les figures de saint Jean et sainte Marie-Madeleine qui tenant délicatement les mains du Christ, semblent méditer sur ses plaies. Les caractéristiques formelles de l’œuvre, sa gamme chromatique, son parti-pris de ténébrisme, le maniérisme de la composition et des attitudes des personnages, présentent certains éléments propres à la culture picturale de l'Italie du nord et plus précisément lombarde de la 1ère moitié du 17e siècle. Si la composition dérive d'un prototype élaboré à Rome par le peintre Taddeo Zuccaro vers 1560 et qui connaît une grande popularité par le biais de la gravure et par le relais d'une œuvre de l'anversois Otto Venius à la fin du 16e siècle, le tableau de Vervins paraît se rattacher aux œuvres de la fin du maniérisme milanais, par exemple de Camillo Procaccini. Cette œuvre est cependant complexe tant au niveau stylistique que formel, d'autres hypothèses d'attribution peuvent se justifier, en particulier celle d'un peintre fortement sous influence flamande, il pourrait alors s'agir d'une œuvre française exécutée plutôt en France du Nord. L'âpreté formelle, la rhétorique pathétique, particulièrement sensible dans la description du corps du Christ, son ton sévèrement pieux, peuvent aussi plaider pour une création plus méridionale voire espagnole. Cette œuvre se rapproche des grands tableaux de dévotions réalisés pour les ordres religieux mystiques et leurs divers établissements au cours du 17e siècle, en particulier les Carmes. La théâtralisation des attitudes et des postures est accrue par la mise en scène d'encadrement spatial de la tenture qui délimite et ferme la partie supérieure de la composition. L'aspect doloriste est renforcé, outre par le choix d'une gamme chromatique morbide, par l'attention portée à la nature morte mystique sous la figure de sainte Marie-Madeleine, constituée du titulus, des clous et de la couronne d'épines. Ce tableau reflète les nouvelles orientations de la doctrine théologique et de la piété post-tridentines. Ce tableau, exceptionnel par sa qualité et son traitement monumental des formes, dont on ignore la provenance et les circonstances de création, est actuellement dans un assez mauvais état de conservation. On connaît seulement sa date approximative d'arrivée dans l'église Notre-Dame, en effet le tome IV de la revue La Foi Picarde, en date du 10 août 1867 permet d'apprendre que l'église vient de s'enrichir d'un bon tableau attribué à l'école flamande et représentant la Mère des Douleurs , suivi de la description suivante : le Christ mort repose affaissé sur les genoux de sa mère, tandis que () saint Jean et sainte Marie-Madeleine soutiennent chacun un des bras de la divine victime () cette œuvre est remarquable par les qualités de la peinture aussi bien que par l'expression des figures, celle de la Vierge surtout est navrante de douleur. Le cadre date probablement du 19e siècle. Le tableau paraît avoir été estimé, lors de l'inventaire du 22 janvier 1906 suite à la loi de 1905, pour 50 francs, sous le titre de Mater Dolorosa.

La toile paraît être composée de trois lés assemblés horizontalement au moyen de coutures. Le cadre, en bois, est peint faux or.

  • Catégories
    peinture
  • Structures
    • plan, rectangulaire vertical
  • Matériaux
    • matériau textile, support, en 3 lés peinture à l'huile
    • bois, en plusieurs éléments taillé, mouluré, peint, sur apprêt, peint faux or
  • Précision dimensions

    Dimensions à l’'ouverture du cadre : h= 223 ; la = 164,5. Dimensions avec le cadre : h = 248 ; la = 188. Cadre : la = 11 ; pr = 6.5.

  • Iconographies
    • Déploration, pot, la couronne d'épines, clous, tenture Vierge, de face, Christ mort, saint Jean, agenouillé, de trois-quarts, sainte Marie-Madeleine, agenouillé, attribut
  • Précision représentations

    La scène se déroule sous une tenture. Le corps martyrisé du Christ, en croix, repose sur les genoux de la Vierge, qui levant les yeux au ciel, esquisse de sa main droite, un sentiment de désespoir. Cette pietà est encadrée par saint Jean et sainte Marie-Madeleine, qui, prenant les mains du Christ, après avoir ôté les clous et la couronne d'épines, constatent les plaies du Christ.

  • État de conservation
    • oeuvre menacée
  • Précision état de conservation

    L'oeuvre est dans un état de conservation critique : outre un chancis généralisé et de nombreuses salissures, la toile présente de nombreux réseaux de craquelures, des pertes d'adhérence de la matière picturale, en particulier dans la partie supérieure. Le vernis est très assombri.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    inscrit au titre objet, 1972/10/23
Date(s) d'enquête : 1999; Date(s) de rédaction : 2000
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