Dossier d’œuvre objet IM80000937 | Réalisé par
Barbedor Isabelle
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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  • inventaire topographique, Amiens métropole
  • patrimoine funéraire
  • mobilier et objets religieux
Tombeau du chanoine Guilain Lucas et de ses neveux Guillin Lucas et Honoré Gabriel Brunel et ancien enfeu présumé de l'évêque Arnould de la Pierre
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Amiénois
  • Commune Amiens
  • Adresse Cathédrale Notre-Dame , place Notre-Dame
  • Emplacement dans l'édifice clôture du choeur
  • Dénominations
    tombeau
  • Appellations
    de l'évêque Arnould de la Pierre, du chanoine Lucas

G. Durand (1901) indique que l´entrecolonnement est occupé initialement par l´enfeu présumé de l´évêque Arnould de la Pierre (mort en 1247) ; il contenait une dalle de pierre bleue à effigie. La dalle funéraire fut remplacée au milieu du 18e siècle par le gisant de l´évêque Jean de la Grange, dont le tombeau se trouvait également dans la clôture du choeur (cf. dossier). Au-dessus s´élève le tombeau du chanoine Guilain Lucas, réalisé par Nicolas Blasset, avant 1636, date du contrat avec la veuve pour la confection de l´ange pleureur. L´épitaphe est restaurée en 1843, l´ange en 1847. Sur les piédestaux sont fixés les épitaphes de ses neveux les chanoines Guillin Lucas (mort en 1648) et Honoré Gabriel Brunel (mort en 1676), qui font toutes deux référence à la représentation du défunt. La photo illustrant l´article montre que l´enfeu était alors fermé par une grille. Les armoiries de Guilain Lucas occupaient vraisemblablement le fond de la niche, en marbre noir, recouverte d'une couche de stuc en 1843. Pour C. Debrie (1985), le tombeau est élevé au-dessus de l´enfeu d´Arnould de la Pierre, par Nicolas Blasset et complété par la statue de l´ange pleureur. Destiné au chanoine Antoine Lucas, il abrite également la dépouille de ses neveux. Un acte notarié de 1636, relatif à la réalisation de l´ange pleureur, permet de dater le monument, commandé en 1630. Il est restauré en 1843 (rétablissement de l´épitaphe). La composition s´inspire de l´enfeu et des tombeaux du 16e siècle (structure) et de la peinture flamande du 15e siècle (iconographie). Oeuvre de jeunesse qui expliquerait le manque d´unité des personnages.

Le tombeau, élevé entre les deux piliers de la clôture du choeur, comporte deux registres. La partie supérieure présente la forme d´un retable architecturé servant de cadre à un groupe sculpté non relié composé de trois statues grandeur nature en marbre ; le soubassement en calcaire est occupé par un enfeu, dans lequel est placé une statue en marbre grandeur nature. Les tables à épitaphes et le décor à panneaux sont en marbre noir.

  • Catégories
    sculpture
  • Structures
    • groupe non relié
  • Matériaux
    • marbre, taillé
    • calcaire
  • Précision dimensions

    Dimensions totales : h = 770 ; la = 380 ; Vierge : h = 170 ; Priant : h = 135 ; Ange : h = 67.

  • Iconographies
    • Vierge à l'Enfant
    • chanoine: agenouillé
    • allégorie, angelot, crâne
    • évêque: couché
  • Précision représentations

    Registre supérieur : le chanoine Guilain Lucas est représenté en priant à droite de la Vierge à l´Enfant ; au centre se trouve un ange pleureur, assis, accoudé sur une tête de mort, son autre main prend appui sur un sablier. Ornementation végétale, palmes et couronnes de lauriers, angelots, pots à feu, tête de mort. Rayons à l´arrière-plan. Registre inférieur : rinceaux, mascaron. Soubassement de l´enfeu : décor géométrique à losange. Effigie du cardinal Jean de la Grange, en gisant.

  • Inscriptions & marques
    • épitaphe
    • armoiries
  • Précision inscriptions

    Epitaphe : CY GIST NOBLE ET DISCRET MAISTRE GVILLIN LVCAS CHANOINE / DE CETTE EGLISE CONSEILLER ET AVMOSNIER DV ROY SEIGNEVR DE DEMVYN / COVRCELLES ESPAVMESNIL ROMEVAL ET LA LENTILLYE LEQUEL FONDA LA / MAISON ET ESCOLLE DES PAVVRES ENFANS ORPHELINS AVEC / LA MESSE PAR CHACVN IOVR A LAQVELLE ASSISTERONT LES DICTS ORPHELINS / ET SON OBIT SOLEMNEL PAR CHACVN AN AV IOVR DE SON TREPAZ ADVENV / LE DIXHVCTIESME IOVR DAOVST MIL SIX CENS VINGT HVICT ET A DONNE / CINQVANTE LIVRES DE RENTE POUR LENTRETENEMENT DES AVBES / PLISSEES DES ENFANS DE CHOEVR DE CESTE EGLISE / Priez Dieu Pour son âme. Epitaphe (piédestal droit) : D. O. M. / ICI GIT LE CORPS / DE NOBLE ET DISCRET / M HONORE GABRIEL / BRUNEL EN SON VIVANT / PRETRE ET CHANOINE / DE CETTE EGLISE / SEIGr DE BUS LES ARTOIS / NEVEU DUDIT LUCAS / CI REPRESENTE / QUI EST DECEDE / LE 28 AVRIL 1676 / Priez Dieu pour son âme. Epitaphe (piédestal gauche) : D. O. M. / CY GIST NOBLE ET / DISCRET M. GVILLIN / LVCAS PRESTRE / CHANOINE DE CESTE / EGLISE SEIGNEVR / DE ROMEVAL NEPVEU / DUDIT LVCAS CY / REPRESENTE LEQVEL / EST DECEDE LE Xve / IANVIER 1648 / Priez Dieu pour son Ame.

  • État de conservation
    • changement de forme
    • oeuvre composite
  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    classé MH, 1862
  • Référence MH

Ce tombeau réalisé en 1630, par le sculpteur amiénois Nicolas Blasset (1600-1659), et complété en 1636 par l´ange pleureur, surmonte et intègre un tombeau plus ancien, l´enfeu présumé de l´évêque Arnould, attesté au 13e siècle. Cet enfeu contient actuellement le gisant de Jean de la Grange (cf. dossier). C'est l'un des premiers monuments funéraires conçus par l'artiste, qui réalise également de nombreux monuments dans la cathédrale (cf. dossiers), dans l'ancienne église des Cordeliers ou encore dans l'ancienne église Saint-Firmin-le-Confesseur, où il était inhumé avec sa famille. On retrouve sa typologie, très caractéristique des tombeaux monumentaux du 17e siècle, dans le tombeau de François de Lannoy (1631), actuellement conservé dans l'église paroissiale Saint-Rémy, ou dans celui des Hémart, qui s'élevait dans l'ancien cimetière Saint-Denis. Il illustre également les processus de mutation des tombeaux, fréquents au 17e siècle, ainsi que des processus d'appropriation par des membres d'une même famille, comme on l'observe également sur le tombeau du chanoine Antoine Niquet.

Bibliographie

  • DURAND, Georges. Monographie de l´église Notre-Dame cathédrale d´Amiens. Histoire et description de l´édifice. Amiens : Yvert et Tellier, Paris : Picard, 1901.

    tome 2, p. 79-83
  • DEBRIE, Christine. Nicolas Blasset. Architecte et sculpteur ordinaire du Roi 1600-1659. Nouvelles éditions latines, 1985.

    p. 237-253 ; 425-427
Date d'enquête 2006 ; Date(s) de rédaction 2006
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Barbedor Isabelle
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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