• inventaire topographique, canton de Noyon
Ancienne abbaye (de chanoines réguliers de saint Augustin puis de génovéfains) Saint-Barthélemy à Noyon, pensionnat des sœurs de saint Thomas de Villeneuve (détruite)
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes du Pays Noyonnais - Noyon
  • Commune Noyon
  • Adresse place Saint-Barthélémy
  • Cadastre 1831 H 948  ; 1974 AM 216
  • Dénominations
    abbaye, pensionnat
  • Genre
    de chanoines réguliers de saint Augustin, de génovéfains, de soeurs de saint Thomas de Villeneuve
  • Vocables
    Saint-Barthélemy
  • Destinations
    collège, pensionnat
  • Parties constituantes non étudiées
    chapelle, cloître, cour, église

D´après Moët de la Forte-Maison (1845) et Ponthieux (1904), l´abbaye Saint-Barthélemy doit son origine à une petite église bâtie, au début du 11e siècle, à l´initiative de l´archidiacre Garnier, dans un cimetière hors les murs, béni par Hugues, évêque de Noyon de 1033 à 1044. L´édifice fut agrandi et érigé en abbaye par l´évêque Baudouin, en 1064. Les chanoines réguliers de Saint-Augustin, rattachés à la Congrégation de Saint-Victor, y sont introduits en 1088. Vers 1112, le cloître et ses dépendances sont construits par un clerc architecte appelé Didier. L´abbaye semble avoir possédé un moulin au milieu du 12e siècle.

Cette première abbaye médiévale hors les murs est localisée approximativement par la toponymie, l´enclos Saint-Barthélemy, qui occupait une partie de la route de Saint-Quentin qui séparait cet enclos du cimetière. Les fondations de l´église ont été découvertes en réparant la chaussée, à la fin du règne de Louis XV (Moët).

Sa situation topographique près du rempart en fit une proie facile lors des guerres et des conflits. En 1358 dans la crainte d´une attaque des forces anglo-navarraises qui ravageaient la contrée, les habitants entreprirent de la démolir. En 1369, alors qu´elle était dirigée par l´abbé Jean d´Amiens, elle fut incendiée par Robert Knolles, qui ravagea tout le Vermandois, le Noyonnais et l´Ile de France. En 1397, l´abbé avait demandé à la ville la permission de mettre en état de défense l´abbaye. En 1400, Jean Lefebvre, dit Brisemoutier, fit rebâtir le cloître, le chapitre et le dortoir, il fait encore élever une tour et meubler la sacristie et l´église. Ces travaux durèrent jusqu´en 1416, année de son abdication.

L´abbaye fut probablement autorisée à se fortifier car elle résista aux assauts jusqu´en 1552, année où elle fut dévastée par les Bourguignons et les Hongrois aux ordres de Marie, reine de Hongrie. Elle sera ensuite rasée, en 1557.

Les religieux réduits au nombre de quatre et à un novice s´installèrent dans leur maison de refuge à l´angle des rues Saint-Pierre et de Puits-en-Puits (actuelle rue de Grèce), non loin de l´église paroissiale Saint-Pierre desservie par leurs soins. Leur abbé commendataire, le célèbre architecte Philibert de l´Orme, négligea leur entretien et ne se soucia guère de faire rebâtir leur abbaye. Injonction lui fut faite de partager les revenus en trois parts à charge d´employer le tiers lot pour la réédification de l´abbaye. En 1561, les maisons, acquises en 1443 et 1454, furent démolies pour permettre la construction de nouveaux bâtiments et d´une nouvelle église, terminés, en 1571.

Affiliés en 1654 à la Congrégation de France, dite des génovéfains (province de Champagne), les religieux, acceptèrent, en 1683, de tenir le collège des Capettes et entrèrent en possession des biens de l´ancien hôpital Saint-Jacques. L´abbaye fut démolie en 1678 pour être reconstruite sur un plan plus vaste. Le 6 février 1683, la ville accordait aux religieux la permission d´avancer de six pieds sur la rue pour bâtir leur église, dont la première pierre fut posée le 2 juillet 1708. En 1711, il reste à poser le fer des croisées, des vitres, faire les stalles du choeur avec un beau lambris et un maître-autel, mettre une balustrade de fer pour fermer le choeur et parer proprement l´église et le choeur.

Gouvernés pendant plus de deux siècles par des abbés commendataires, les religieux ne furent jamais très nombreux au 18e siècle (cinq en 1768 dont un prieur, six en 1790 outre les quatre régents dirigeant le collège). L´abbaye possédait une bibliothèque de plus de 2 000 volumes et un trésor de prestigieux objets pesant 45 marcs d´argenterie, qui seront envoyés à l´hôtel de la Monnaie à Paris.

Vendue le 19 novembre 1793 au sieur Louis Marie Mouton (qui la revendit deux ans plus tard au sieur Grare), l´abbaye échappa à la destruction en servant d´abord de casernement à l´armée révolutionnaire puis, en 1796, de collège municipal, que dirigeait Nicolas Henry avec soixante élèves. L´ouverture du petit séminaire (étudié) constitua une concurrence sérieuse à 1´établissement, qui végéta jusqu´en 1861 avec une trentaine de pensionnaires. Les soeurs de Saint-Thomas de Villeneuve, installées dans des maisons rue de l´Evêché, rachetèrent les bâtiments et y établirent un pensionnat, dès 1862, qui prospéra jusqu´en 1904. Entre-temps, elles ajoutèrent (en 1866-1867) une aile nord au couvent et firent reconstruire, en 1875, une nouvelle église de style néo-gothique, à peu près à l´emplacement de l´ancienne (détruite dans le premier tiers du 19e siècle).

Ces nouvelles constructions, détruites au printemps 1918 et abandonnées entre les deux guerres, furent complètement rasées après 1945.

La première abbaye fondée, hors les murs, en 1064, pour des chanoines réguliers de Saint-Augustin, n'est pas protégée par l'enceinte construite au 12e siècle. Après sa destruction, en 1557, les religieux s'installent dans leur maison de refuge, à l'angle des rues Saint-Pierre et de Puits-en-Puits (actuelle rue de Grèce). Une nouvelle abbaye est reconstruite intra-muros, de 1561 à 1571. Soumise à la Reforme de Sainte-Geneviève de Paris, en 1654, elle est reconstruite et agrandie à partir de 1678. Les travaux de l'église abbatiale, commencés en 1708, dureront tout au long du 18e siècle. Elle est connue grâce à une description sommaire du 18e siècle et à une série de cinq plans levés en 1861 par le géomètre Charles Labarre (au moment de la cession du bâtiment aux sœurs de Saint-Thomas de Villeneuve. L'église orientée est située au nord des bâtiments conventuels encadrant un cloître. Lucas, cité par Brière, en donne une courte description : "L'église assez belle, bien éclairée avait un portail élevé surmonté d'une tourelle en charpente à huit pans, couverte en ardoises et terminée par un lanterneau contenant quatre petites cloches fort harmonieuses. La flèche assez haute était couronnée d'une grande croix complétée d'un coq". Selon Guilhermy, "le bâtiment qui servait d'habitation aux religieux porte la date de 1678 (date confirmée par Maxime de Sars). [...] C'est une assez belle construction décorée de pilastres". Le cloître de cinq travées sur cinq, aux arcades scandées par des doubles pilastres d´ordre toscan, contenait un préau carré de 17 m de côté. Les bâtiments l'encadrant s'élevaient sur trois niveaux. La façade méridionale de l'aile sud donnant sur le jardin avait une longueur de 44 m. Le tout était construit en brique et pierre. L'église est démolie durant la période révolutionnaire et, de 1799 à 1865, les locaux sont occupés par un collège de garçons. En 1862, les dames de Saint-Thomas de Villeneuve y installent un pensionnat, agrandi en 1866-1867 d'une aile nord au couvent, en 1875, d'une chapelle de style néo-gothique à trois vaisseaux, chevet polygonal et clocher-porche occidental. L'édifice sera partiellement détruit en 1918 et disparaît après la Seconde Guerre mondiale.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 16e siècle, 18e siècle , (détruit)
    • Principale : 4e quart 17e siècle, 2e moitié 19e siècle , (détruit)
  • Murs
    • calcaire
    • brique
    • moyen appareil
    • pierre avec brique en remplissage
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan en croix latine
  • Étages
    3 vaisseaux
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit à longs pans brisés
    • flèche polygonale
    • pignon découvert
    • croupe
  • État de conservation
    détruit

Documents d'archives

  • AD Oise. Série H ; H 411 et 412 Abbaye de Saint-Barthélémy de Noyon.

  • AD Oise. Série V ; 1V 472. Religieuses de Saint-Thomas de Villeneuve à Passel et à Noyon (1841-1869).

  • AD Oise. Série V ; 1V 520. Soeurs de Saint-Thomas de Villeneuve (1901-1925).

Bibliographie

  • COLLIETTE, A. Pouillé de tous les bénéfices du diocèse de Noyon. Cambrai, 1773.

    p. 23-24.
  • INVENTAIRE GENERAL Région Picardie. La ville de Noyon. Dir. Martine Plouvier. (Cahiers de l'inventaire ; 10). Catalogue de l'exposition : "Noyon, mille ans d'art et d'architecture", Musée du Noyonnais, 20 juin-5 octobre 1987. Amiens : AGIR-Pic, 1987.

    p. 180-182.
  • MOET DE LA FORTE-MAISON, C.A., Antiquités de Noyon, Rennes : anciennes librairies Vatar et Jausions, 1845.

    p. 174.
  • Notices historiques et listes des abbés de Saint-Eloi et de Saint Barthélémy. Gallia Christiana. Ed. des Bénédictins.

    t. IX.
  • PONTHIEUX, Alfred. "Histoire de l'abbaye Saint-Barthélémy de Noyon". Comité archéol. et hist. Noyon : comptes rendus et mémoires lus aux séances, 1904.

    tome XIX, p. 130-135.

Documents figurés

  • Plan du collège Saint-Barthélémy, dessin, 21 décembre 1861 (AP).

  • Pensionnat des Dames, carte postale, av. 1914 (AP).

  • Pensionnat des Dames de St Thomas-de-Villeneuve [élévation postérieure], carte postale, av. 1914 (AP).

  • La chapelle de la pension, carte postale, av. 1914 (AP).

  • Pensionnat des Dames Jean de Villeneuve, vue des ruines en 1919, carte postale, 1919 (AP).

Date(s) d'enquête : 1986; Date(s) de rédaction : 2009
Articulation des dossiers
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