Inventaire général du patrimoine culturel - Région Hauts-de-France
| L'Inventaire général du patrimoine culturel de la Région Hauts-de-France

 

 

Fondé en 1964 par André Malraux, ministre de la Culture, l’Inventaire général du patrimoine culturel a pour mission de « recenser, étudier et faire connaître » le patrimoine urbain, architectural, artistique et mobilier de la France, selon les mots même du ministre. Cette compétence a été transférée aux Régions en 2007. 

 

Dans les Hauts-de-France, la documentation scientifique rassemblée depuis plus de 40 ans est publiée sous la forme de dossiers généraux ou individuels qui présentent les édifices ou objets mobiliers étudiés avec textes de synthèse, notices historiques et descriptives, photographies, cartes ou plans, et sources bibliographiques.

Une photothèque et un blog en ligne complètent les données et l’information sur l’actualité du service. 

Partez à la découverte des 14000 dossiers publiés et de leurs 200000 photographies ! Bonne visite !

 

Les études à la une
Image du jour
Vue générale.
Lumière sur

L'ancien couvent de Bénédictines est construit au 17e siècle pour accueillir les religieuses du couvent de Moreaucourt qui se réfugient à Amiens en 1635 (Goze, Hubscher) ou 1638 (Dict. Arch. Et Hist. De Picardie). Leur monastère tout en briques avec de très beaux souterrains (Goze) est construit en 1646, selon le rapport du conseil des bâtiments civils de 1822. Leur chapelle était dédiée à saint Jean l'Evangéliste. Le plan Arnaudin de 1770 en donne une représentation schématique qui permet cependant de comprendre son implantation.

Affecté à la manutention de vivres de l'armée, durant la Révolution, on y installe une filature de coton où travaillent les enfants de l'hôpital général, en 1812.

En 1822, la ville est autorisée à acquérir l'ancien couvent pour y établir les écoles chrétiennes et une bibliothèque municipale. Après avoir envisagé d'aménager le logis conventuel, seul vestige après la démolition de la chapelle détruite par un incendie, l'architecte communal Auguste Cheussey est chargé d'établir les plans d'un nouvel édifice, dont la première pierre est posée en 1823. Ce projet est publié dans le recueil Gourlier en 1824. A. Goze précise que le corps principal de l'ancien couvent sert à la construction de la bibliothèque, ce que confirment les délibérations du conseil des bâtiments civils mais également la position du corps central qui se superpose très exactement à l'ancien logis conventuel.

En 1842, la bibliothèque est agrandie d'une première galerie (donation Cozette) adossée au sud-ouest et visible sur le cadastre napoléonien de 1851 (doc. 1), puis d'une seconde galerie abritant la donation l'Escalopier, en 1867.

La gravure publiée par H. Calland (doc. 2) donne une représentation de l'édifice avant la construction des deux ailes est, réalisée en 1899 sur les plans de l'architecte Leullier (N. Mette). Un jardin à la française est alors aménagé dans la cour-jardin, orné du groupe sculpté représentant Angélique et Médor gravant leur nom sur un hêtre. Cette œuvre de Sébastien Adam, provenant du château d'Heilly, est transportée dans l'arrière cour du musée pour être remplacée par la statue de Lhomond, exécutée par Gédéon Forceville.

Cet édifice, transformé par les extensions de Leullier, est une des principales réalisations de l'architecte Auguste Cheussey à Amiens. De style néo-classique, il sera vivement critiqué par A. Goze, qui lui reproche sa lourdeur et son style inapproprié au site. Cette austérité résulte du budget consacré au projet mais également à l'esthétique dépouillée du style néoclassique.

Il s'agit d'une des premières bibliothèques municipales de France, dont la publication dans le recueil de Gourlier lui confère un statut de modèle.

Vue générale.