De la maison seigneuriale au château
En l'état actuel des connaissances, il ne semble pas possible de dresser une liste ininterrompue des seigneurs fonciers de Puiseux avant la fin du 16e siècle. Faute de description précise ou de plan-terrier, l'emplacement et la composition de leur demeure restent encore énigmatiques. L'un des plus anciens seigneurs connus est Jean Feret (ou Féret), sieur de Montlaurent, marié à Crespine de Jouennes [orthographe incertaine] et décédé vers 1580. Leur fille, Madeleine Feret, épouse Zacharie de Vassan vers 1592, faisant ainsi entrer la seigneurie de Puiseux dans cette famille, aux mains de laquelle elle va rester jusqu'à la Révolution.
Le 29 juillet 1624, Madeleine Feret vend à son fils, Nicolas de Vassan, deux " maisons " à Puiseux qui lui sont venues de sa mère, Crespine de Jouennes, par succession. La première, nommée " Maison de la Douye " consiste en un corps de logis, comprenant cave, fournil, cuisine, salle, chambres et grenier, accompagné de granges, bergeries, étables à vaches et à porcs. L'ensemble est couvert en tuile à l'exception de deux pavillons coiffés d'un toit d'ardoise. Un autre corps de bâtiment couvert en tuile, affecté en partie à des écuries et des greniers, est accolé à l'un des pavillons. La propriété se complète d'une cour, d'un colombier, de trois jardins dont l'un va jusqu'à la forêt, d'une petite garenne, d'un grand clos planté d'arbres fruitiers qui s'étend aussi jusqu'à la forêt, enfin de terres. La seconde demeure, appelée " la Grand Maison ", est constituée d'un grand corps de logis, avec grange, écuries, étables, bergeries, cour, jardin, pré, carpière, canaux et terres labourables.
Le même jour, Nicolas de Vassan, qui réside ordinairement à Paris, s'engage à loger sa mère, sa vie durant, " au viel corps de logis de la maison de la Douye " et à lui laisser la jouissance d'une grande partie des dépendances de la propriété. Il est alors fait mention du " pavillon neuf " et du " colombier neuf ". S'il est possible que cette demeure soit à l'origine du château de Puiseux, comme le suggère la présence du colombier – privilège seigneurial –, rien toutefois ne le prouve dans ces deux documents. En outre, la vente de la seigneurie de Puiseux, réalisée entre les mêmes contractants le 28 mai 1622 – semble-t-il –, a été indépendante de la cession des deux propriétés. Malheureusement, l'acte de vente du fief n'a pas été retrouvé, ce qui ne permet pas de savoir où se trouvait à cette époque la " maison du fief " ou son " chef-lieu ".
La plus ancienne mention connue d'un " château " à Puiseux figure dans l'inventaire après décès de Renée Lamirault, épouse de Nicolas de Vassan, décédée le 3 novembre 1646. Si cet inventaire commencé le 9 novembre ne concerne que les biens meubles et les actes notariés, et ne fournit donc aucune description du logis seigneurial et de son cadre, il permet néanmoins, en suivant le notaire qui parcourt les différentes pièces de la demeure, de se faire une idée de l'étendue et de la distribution du bâtiment. Ce dernier, de taille restreinte et comprenant au moins un pavillon, semble plus apparenté à un grand manoir rural qu'à un véritable château. Au rez-de-chaussée, construit sur des caves servant de cellier, prennent place une cuisine, un fournil, une laiterie, un garde-manger, une petite " chambre ", un passage et une salle. Une autre salle, une chambre, une garde-robe et un cabinet se succèdent à l'étage. Un grenier où est entreposé le blé règne sur l'ensemble. À l'exception du fournil, de la laiterie et du garde-manger, toutes les pièces contiennent des lits et des couchettes, y compris la cuisine dans laquelle se trouve un banc à couche en bois avec un petit lit. Une ferme importante avoisine probablement la demeure seigneuriale, car, parmi le cheptel, sont mentionnées 336 " bêtes à laine ".
Aucune information précise n'est connue sur l'évolution de ce logis jusqu'à son remplacement par un véritable château dans le dernier quart du 18e siècle. À cette date, plusieurs pièces devaient être parquetées et lambrissées, puisque de " vieux " parquets en point de Hongrie, lambris, chambranles et de " vieilles portes à placard " vont être adaptés et réutilisés dans la nouvelle construction, ce dont témoigne l'examen des mémoires du maître menuisier Joseph Angomard, réalisé par l'architecte expert Jean-Louis Blève .
La puissance de la famille de Vassan s'accroît dans le courant du 17e siècle et surtout au siècle suivant, tant par les unions profitables que les chefs de famille contractent, que par l'occupation de charges qui les rapprochent de la Cour. Si, au 18e siècle, les De Vassan résident donc souvent à Versailles ou à Paris, ils n'en négligent pas pour autant leur seigneurie de Puiseux. Toutefois, le château n'est assurément plus adapté au mode de vie de la noblesse et reflète de moins en moins la position avantageuse de la famille seigneuriale. Vers 1779, Louis-Zacharie, marquis de Vassan, à qui son mariage en 1776 avec Marie-Louise Le Gendre d'Ons-en-Bray vient d'apporter une fortune considérable, décide donc de se faire construire à Puiseux un château au goût du jour et en commande les plans à l'architecte parisien Jacques Molinos (1750-1831).
Le château néoclassique
Vers le milieu de l'année 1779, désireux de respecter l'arrêt de règlement du Parlement de Paris du 18 août 1766 relatif au paiement des entrepreneurs et ouvriers, Louis-Zacharie de Vassan demande qu'un architecte expert soit nommé pour procéder à la visite et à l'estimation des ouvrages à faire, aussi bien au château qu'aux fermes en dépendant. Cette visite, effectuée par l'architecte Jean-Louis Blève (ou Bleve), se déroule le 2 décembre 1779. Comme le signale le procès-verbal, le bâtiment, qui doit occuper – au moins en partie – le site de l'ancienne demeure seigneuriale, commence déjà à s'élever. À cette date, la construction des murs de façade et de refend de la partie centrale du château et du pavillon de droite, édifiés en pierre de taille, atteint déjà le premier étage. En revanche, il subsiste encore à l'ouest une partie des bâtiments de l'ancien château, qui doivent être détruits pour faire place à un second pavillon, symétrique au premier.
Quatre des cinq plans et élévations, présentés à l'expert par Jacques Molinos et joints au procès-verbal, sont conservés aux Archives nationales. Il y manque seulement le dessin de l'élévation nord regardant le jardin. Le château de style néoclassique, double en profondeur, était composé d'un large corps de logis central de sept travées, cantonné par deux pavillons de trois travées formant avant-corps du côté de la cour. Du côté opposé donnant sur le jardin, seules les trois travées centrales de la façade s'avançaient en avant-corps. L'ordonnancement des deux façades était à peine rompu par l'adjonction à l'ouest d'une construction d'une seule travée, en léger retrait, située au-dessus du fossé rempli d'eau qui longeait la terrasse du château. Ce château s'élevait sur trois niveaux principaux - un rez-de-chaussée et deux étages - surmontés de combles, niveaux desservis par plusieurs escaliers tournants à jour. Le corps de logis central paraissait couvert d'un toit à longs pans et à croupes, et chaque pavillon, d'un toit en pavillon. Chaque niveau des façades avait reçu un traitement ornemental différent, en rapport avec la destination des pièces situées à l'intérieur. Le rez-de-chaussée, occupé par un vestibule à colonnes et par les services, était doté de petites fenêtres et d'un appareil à refends qui lui conféraient une apparence austère. La majeure partie du décor était concentrée sur le premier étage ou " étage noble ", où se succédaient, de part et d'autre d'un salon central, les pièces de réception à l'est et l'appartement des maîtres des lieux à l'ouest. Cette partie de la façade, entourée par une balustrade continue, était ajourée de hautes fenêtres, surmontées en alternance d'une niche semi-circulaire abritant un buste, et d'une table rentrante où se développait un bas-relief. Le second étage, dévolu à des appartements, recevait la lumière par des fenêtres uniformes, entourées de chambranles, mais soulignées de balustrades de longueurs variées. Si la distribution intérieure était caractéristique d'une demeure noble de l'époque, elle témoignait clairement de la fonction de prestige de ce château, où une place très importante était accordée au service de la bouche, avec des espaces spécialisés et de grande taille (cuisine, garde-manger, grand commun, office paré, laboratoire d'office, étuve, cave à vins, cave à liqueurs), et du désir de confort des propriétaires (nombreux cabinets de toilette et vastes lieux d'aisance " à l'anglaise ", avec chasse d'eau).
La construction semble avoir progressé rapidement car, dans l'Etat ecclésiastique et civil du diocèse de Soissons qu'il publie en 1783, l'abbé Houllier signale ce très beau château " nouvellement bâti, avec un parc fermé de murs & des eaux très-abondantes ". Le gros œuvre n'est pourtant pas terminé à cette époque puisque les deux procès-verbaux de vérification et réception des ouvrages de maçonnerie, couverture, serrurerie, menuiserie et peinture, proposent l'année 1785 comme date d'achèvement de ces travaux. Les mêmes documents ont conservé le nom des entrepreneurs - tous parisiens - engagés dans ce grand chantier : Jean-Baptiste-Alexandre Pruneau (maître maçon, rue des Petits-Augustins), Jean-Baptiste Hunoult (maître couvreur, rue Saint-Victor), Jean-Louis Contou (maître serrurier, rue de Verneuil), Joseph Angomard (maître menuisier, rue Charlot) et Joseph-Armand Blondel (maître peintre, rue Transnonain).
Les jardins du château, les basses-cours et la ferme
D'après le procès-verbal de visite de 1794, corroboré par un plan de 1818, le château était précédé d'une cour et suivi d'une " terrasse " bordée d'allées d'arbres, au centre de laquelle avait été creusée une pièce d'eau. À l'ouest, s'étendait un grand potager clos de murs, également garni d'arbres fruitiers et pourvu d'un bassin central. Plus à l'ouest encore, prenaient place la melonnière, un autre jardin coupé par une allée conduisant à la maison du jardinier, puis une avenue bordée d'arbres qui traversait des terres d'est en ouest. Le parc couvert, formé de bouleaux et de trembles, s'allongeait au nord des terres, des jardins et de la ferme. Une glacière avait été installée à sa lisière, au nord du potager.
Plusieurs communs couverts en tuile, accompagnés et séparés par des cours, se succédaient à l'ouest de la cour d'entrée du château et au sud des jardins. Les plus vastes encadraient la première basse-cour, au milieu de laquelle sourdait une source. Des conduites menaient ensuite l'eau en divers lieux des jardins, dans un lavoir situé à l'angle de la basse-cour et dans le fossé qui bordait la terrasse du château et le côté nord de la ferme. Les bâtiments, disposés à angle droit au sud et à l'ouest de la cour, abritaient une remise, des écuries, une resserre, une charbonnière et un fournil, ainsi que des logements, des chambres à coucher et des greniers. Vers l'ouest, trois constructions allongées séparées par des cours renfermaient d'autres services, dont une grange, des écuries et des greniers.
Enfin, la terrasse du château communiquait avec une ferme, attenante à l'est. Le logis du laboureur était situé au sud, suivi d'une laiterie et d'une fontaine. Non loin, s'étendait une bergerie, jouxtant un passage surmonté d'un pigeonnier. À l'ouest, se succédaient une étable à vaches surmontée de chambres et d'un grenier à blé, une écurie et une bergerie. Plus loin, " deux granges superbes " se projetaient hardiment dans la cour, délimitant au nord un espace libre bordé d'un hangar, de toits à porcs et d'un poulailler. Aucun document se rapportant à la construction de cette ferme sous l'Ancien Régime n'est actuellement connu, et la disposition irrégulière des bâtiments, qui déterminent trois cours successives de tailles différentes, évoque plutôt une exploitation agricole qui s'est formée et accrue au fil du temps. Néanmoins, le bail passé par Louis-Zacharie de Vassan à Alexandre-Charles Bergeron le 25 janvier 1782 comprend, outre des terres et des prés, " tous les bâtiments composant la ferme tels qu'ils ont été réédifiés ". En dépit de son plan en apparence peu ordonné, il est donc certain que la ferme a été rebâtie en même temps que le château, mais peut-être sur d'anciennes fondations.
Un siècle de cessions, démolition et morcellement
Louis-Zacharie de Vassan ayant émigré, les biens qu'il possédait à Puiseux sont confisqués par la Nation. Trois experts : Charles-Thomas Choisy, arpenteur, Alexandre Marvin, architecte, et Pierre Manscourt, cultivateur, procèdent à la visite et à l'estimation de la ferme et de ses terres, ainsi qu'à la constitution de lots destinée à en faciliter la vente, entre le 24 février et le 12 avril 1794. Le château, ses jardins et d'autres terres font l'objet d'une même démarche entre le 18 avril et le 17 mai 1794.
Le château est vendu le 4 brumaire an 3 (25 octobre 1794) à François Bugnicourt, marchand fripier à Soissons pour la somme de 122100 livres. Quatre jours plus tard, deux des basses-cours sont adjugées, l'une à Charles Gaudet pour 1400 livres et l'autre à Henri Lefebvre pour 2150 livres, étant ainsi à jamais détachées du domaine. Quant à la ferme, elle est acquise le 14 brumaire an 3 (4 novembre 1794) par Claude-Amédée Barbereux de Soissons contre 203100 livres.
Dans les dernières années du 18e siècle et au cours des premières années du siècle suivant, le château et la ferme changent plusieurs fois de mains. Le 7 prairial an 3 (ou 26 mai 1795), juste sept mois après son acquisition, François Bugnicourt revend le château 170600 livres à Paul-François Costar[d], cultivateur à Rethel, qui rachète également la ferme à ses propriétaires le 4e jour complémentaire an 3 (ou 20 septembre 1795), moyennant 430000 livres. Puis, le nouvel acquéreur cède l'ensemble le 24 brumaire an 5 (ou 14 novembre 1796) à Samuel Oerthling, docteur en médecine à Rostock (Mecklembourg) pour 58000 F. Enfin, le 25 mai 1818, ce dernier vend le château et son parc à Charles-Louis Tourillon, entrepreneur de bâtiments à Paris, pour 45000 F, à l'exception de la ferme qu'il va conserver jusqu'au milieu du 19e siècle et dont la destinée va désormais être désolidarisée de celle du reste du domaine. La démolition du château, qui avait probablement souffert d'une absence d'entretien, commence peu après et les matériaux sont vendus. Le comblement de la grande pièce d'eau date peut-être de cette époque, ainsi que le creusement d'un petit étang au nord de la ferme. Quand, le 14 mars 1847, Éloi-Florent Roche acquiert la propriété de Charles-Louis Tourillon, il ne reste rien de la demeure seigneuriale, à l'exception de ses jardins et de son parc. Des constructions, il subsiste seulement quelques annexes, dont une partie de l'ancienne basse-cour, divisée en trois logements, des remises et la maison du jardinier. La cession comprend quelques matériaux provenant de la démolition du château et existant encore in situ : pierres, éléments de la charpente en chêne, lambris, portes, etc. Ce changement de propriétaire ne stoppe pas le démantèlement du domaine, qui perd encore une partie de ses communs en faveur de Louis-Hippolyte Méra[t], par contrat des 20 et 25 janvier 1848.
Par comparaison avec la Restauration mouvementée, le Second Empire correspond à une période de calme pour l'ancien domaine seigneurial de Puiseux. Éloi-Florent Roche fait édifier quelques bâtiments agricoles sur l'emplacement du château, de sa cour et de sa terrasse : un colombier s'élève à l'entrée de la cour, des bergeries, des granges et une mécanique à battre s'appuient contre le mur est, tandis qu'un petit bâtiment et des poulaillers jouxtent le lavoir. Mais vers la fin des années 1870, alors qu'il est devenu veuf, Éloi-Florent Roche se sépare de sa propriété, en accord avec ses fils. Le 3 novembre 1878, les sieurs Gilbert et Louchard acquièrent solidairement l'emplacement des bâtiments, cours, jardins et parc de l'ancien château, à l'exception de la dernière partie de la basse-cour que les vendeurs réservent pour la commune. Le plan qui accompagne l'acte notarié, et sur lequel est représenté l'environnement de l'immeuble cédé, suggère que la ferme n'a pas encore subi d'importantes modifications.
Le plan qui vient d'être évoqué montre que les communs anciennement vendus forment désormais trois propriétés successives, dont les bâtiments ont conservé l'emprise au sol qui était la leur au moment de la Révolution. Seul le lot central, correspondant aujourd'hui au 18 rue du Château, s'est accru d'une construction, édifiée en bordure de rue entre 1818 et 1835, comme l'atteste la comparaison entre le plan de 1818 et le cadastre napoléonien.
L'établissement de la mairie-école dans l'ancienne basse-cour du château
D'après la monographie communale rédigée par l'instituteur Marin, une école primaire laïque était installée dans l'ancien presbytère depuis 1824. Toutefois, ce local peu adapté n'offrait pas les conditions matérielles et hygiéniques nécessaires à l'enseignement. Le 31 mars 1878, le Conseil municipal de Puiseux décide d'acquérir la partie subsistante des anciennes dépendances du château, proposée par Éloi-Florent Roche - alors maire de Puiseux -, puis d'y établir une mairie-école. La nécessité d'approprier les bâtiments à cette nouvelle destination et la modestie des revenus de la commune suscitent d'abord des avis défavorables. Néanmoins, la municipalité persiste dans son projet, que le ministre de l'Instruction publique approuve le 24 juin 1879. La propriété est acquise par la commune les 23 et 24 novembre 1879. Puis les travaux sont confiés à l'architecte Gilbert, installé à Villers-Cotterêts. Il faut sans doute reconnaître dans cet " architecte " l'entrepreneur de maçonnerie Charles Gilbert, qui venait de construire la mairie-école de Pisseleux. Selon l'instituteur Marin, les travaux sont réalisés en 1880. Le bâtiment qui longeait la rue et comportait un étage est raccourci de moitié et perd son niveau supérieur pour accueillir la salle de classe, la mairie et le cabinet des archives. Le logement de l'instituteur est alors ménagé dans la construction isolée à l'ouest, en retour d'équerre. Enfin un mur-bahut porteur d'une grille isole entièrement la mairie-école de la rue.
Les aménagements du 20e siècle
À partir de la fin du 19e siècle, la raréfaction des informations ne permet plus de suivre avec précision les diverses modifications apportées aux bâtiments. Les anciens communs qui avaient été transformés en habitations, sont agrandis ou dotés de constructions annexes (16 rue du Château) dans le dernier quart du 19e siècle ou - plus probablement - dans le premier tiers du 20e siècle, comme en témoigne la comparaison entre le plan de 1878 et le plan cadastral dressé en 1932. Dans le même temps, une des propriétés est divisée en deux, correspondant actuellement aux 20 et 22 rue du Château. Ces modifications, tout comme les modernisations appliquées à ces constructions dans le courant du 20e siècle, rendent aujourd'hui difficilement perceptible la destination première des bâtiments. Le mieux conservé de l'ensemble est le mur oriental du 16 rue du Château - presque aveugle -, qui limite à l'ouest la cour de récréation de l'école et qui a conservé sa maçonnerie et l'emplacement de plusieurs baies, actuellement murées.
La mairie-école subit dans le même temps peu d'altérations, à l'exception de son mur de croupe oriental - servant de façade à la mairie - rénové probablement au milieu du 20e siècle, et qui y gagne deux petites fenêtres, mais y perd sa lucarne. Son environnement a accueilli en 1924 le monument aux morts, puis dans la seconde moitié du 20e siècle une salle polyvalente et un parking.
Dans le troisième quart du 20e siècle, le site du château sert de cadre à une nouvelle habitation, implantée un peu en-deça de l'emplacement de l'ancienne demeure des De Vassan.
Enfin, la ferme est remaniée dans le premier tiers du 20e siècle, et ses bâtiments principaux entourent désormais une vaste cour centrale, comme le signale le plan cadastral de 1932. Le logis quitte le côté sud de la cour pour occuper une partie des anciennes étables ouest. Le précédent logis et les constructions attenantes qui délimitaient une courette au sud de la ferme sont détruits et remplacés par des étables et fenils qui s'appuient contre le mur de clôture sud. Enfin, les granges sont remplacées au milieu du 20e siècle par une construction à trois niveaux et un grand hangar agricole, tandis qu'un autre hangar, plus modeste, a été édifié au sud de la porte d'entrée de la ferme.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.