Dossier d’œuvre architecture IA00076461 | Réalisé par
Dufournier Benoît
Dufournier Benoît

Chercheur au service régional de l'Inventaire de 1985 à 1992, en charge du recensement du patrimoine industriel.

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Barbedor Isabelle (Rédacteur)
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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  • patrimoine industriel, Somme
  • inventaire topographique, Amiens métropole
Ancien moulin, puis usine de taillanderie Debary, Monnoyer-Debary, Monnoyer
Œuvre recensée
Auteur
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération Amiens Métropole - Boves
  • Hydrographies la Selle
  • Commune Vers-sur-Selles
  • Adresse rue du Moulin
  • Cadastre 1827 D 329, 330, 456 à 461  ; 1978 AH 179  ; 2003 AE 128, 129
  • Dénominations
    moulin, usine de taillanderie
  • Précision dénomination
    usine d'outillage et matériel agricole
  • Appellations
    Monnoyer
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    bâtiment d'eau, atelier de fabrication, magasin industriel, hangar industriel, conciergerie, bureau, cour, enclos, atelier de réparation

L’usine de taillanderie Monnoyer, qui a cessé son activité en 1979, était implantée à l'emplacement d'un moulin représenté sur la carte de Cassini et sur le cadastre napoléonien (doc. 1). C'est vraisemblablement l'un des moulins construits à l'initiative du Chapitre de la cathédrale, au début du 13e siècle, reconstruit après l'inondation de 1288, puis du sac des Anglais en 1473. Il dépendait de l'ancien manoir voisin de la Mairie. Comme l'indiquent les matrices cadastrales, le moulin et le manoir voisin sont la propriété de Dame Arnault, puis d'Emile Lizet-Debary, vers 1824. Lui succède Jean Monnoyer-Debary, également propriétaire du moulin Jérôme, puis Maurice Monnoyer, en 1915, enfin la S. A. R. L. Etablissements Monnoyer en 1932.

Cet établissement industriel constitue un exemple des transformations des moulins en usines au cours du 19e siècle mais ici, contrairement aux sites de la vallée de la Selle (Saleux et Salouël), il s'agit de l'industrie métallurgique.

Des aménagements sont réalisés dès le milieu du 19e siècle avec la création d'un canal de décharge (1853) et la construction d'un pont dessiné par l’architecte amiénois Pinsard. L'usine est alors composée de l'ancien moulin et d'un atelier de forges regroupés au nord de la rue du Moulin.

Des transformations plus importantes ont lieu vers 1882, pour M. Monnoyer-Debary qui est alors propriétaire des terrains situés au sud de la rue du Moulin, à l'est de la Selle.

Le moulin, transformé en atelier, est agrandi de plusieurs constructions en 1882 (un magasin et un atelier) et en 1883 (un atelier agrandi peu avant 1898), puis vers 1901 (atelier) et 1902 (pont à bascule).

La modernisation et l'extension du site au sud de la rue du Moulin commencent au début du 20e siècle. Atelier, machine à vapeur et générateur sont agrandis au moment de la construction d'une conciergerie, des bureaux, d'un bâtiment de taillanderie et d'un atelier de taillanderie et ajustage, d'une platinerie, d'une cheminée, en 1905 et en 1906 ; leur succèdent un bâtiment des moteurs (1913), moteur et dynamo (1914), magasin et atelier des cisailles (1917), un garage (1931), un bâtiment et un portique (1933).

L'atelier des martinets est doté d’un éclairage électrique en 1930.

L'usine est ensuite agrandie plusieurs fois entre 1939 et 1957 ; elle employait 60 ouvriers en 1899 et plus de 100 salariés, en 1962.

Documents figurés :

Le moulin est représenté sur la carte de Cassini.

Le cadastre napoléonien conservé à la DGI (doc. 1) donne une représentation du moulin existant sur la Selle (D 329) et de la maison (D 330) ainsi que d'un bâtiment implanté au sud de la rue du Moulin, également aligné sur la rivière (D 456).

Un plan de 1853, joint à la demande de construction d'un pont sur le canal de décharge du moulin Lizet, signé par l'architecte Pinsart, figure le tracé du canal et l'emplacement du déversoir et du moulin.

Un plan de 1856 (doc. 2) figure le moulin de M. Debary et de la partie du pont lui appartenant, ainsi que le pont enjambant le canal de décharge à l’ouest et le moulin de plan en L.

Un plan joint à la demande de 1882 (doc. 3) donne une représentation des lieux à cette date (forges et ancien moulin).

Deux plans schématiques de l'usine en 1895 et en 1943 ont été publiés dans les Cahiers (cf. documents annexes).

Sources :

Les sources conservées aux archives départementales (série G) renseignent sur le fermage du moulin appartenant au chapitre de la cathédrale, au meunier Pierre Rogeau, en 1596, et au marchand amiénois Charles Baillet, demeurant à Bacouel, en 1671. En 1780, le sieur Manessier, d'Amiens, est autorisé à établir un moulin à papier sur la Selle à Vers.

Dans la série O, figurent deux demandes, l'une, en 1853, concernant la construction d'un pont sur le canal de décharge du moulin Lizet, l'autre, en 1882, concernant la modification du garde-corps nord du pont du moulin de M. Monnoyer-Debary, pour construire un nouveau pont ; l'usinier est alors propriétaire des terrains situés au sud de la rue du Moulin, à l'est de la Selle.

Les matrices cadastrales indiquent que le moulin (D 329 et 330) et le manoir voisin (étudié) sont la propriété de Dame Arnault, puis d'Emile Lizet-Debary, vers 1824, qui possède également la parcelle D 461. Lui succède Jean Monnoyer-Debary, qui fait l'acquisition des parcelles D 324 à 328 (maisons étudiées), vers 1882, puis Maurice Monnoyer, en 1915, enfin la SARL Etablissements Monnoyer en 1932.

Au nord de la rue du Moulin (sur la parcelle D 329), une maison est déclarée comme construction neuve en 1842 et un bâtiment est démoli en 1854 ; le moulin, transformé en atelier, est agrandi de plusieurs bâtiments en 1882 (un magasin et un atelier) et en 1883 (un atelier agrandi peu avant 1898), puis vers 1901 (atelier). Un pont à bascule est déclaré comme construction neuve en 1902.

Les matrices de 1911 précisent la destination des ateliers : menuiserie, charpentage et platinerie n° 1, comprenant bâtiment des moteurs, bâtiment d’ajustage.

Au sud de la rue du Moulin, atelier, machine à vapeur et générateur (D 456 à 458) sont agrandis vers 1905. L'atelier des martinets (D 458-460) est doté d'un éclairage électrique en 1930. Un appareil de levage est également mentionné.

Une conciergerie, des bureaux, un bâtiment de taillanderie et un atelier de taillanderie et ajustage sont déclarés comme constructions neuves en 1905 et en 1906, ainsi qu'un bâtiment des moteurs en 1913, moteur et dynamo en 1914, un bâtiment et un portique en 1933 (D 461).

Une cheminée est déclarée comme construction neuve en 1905, une platinerie en 1906, magasin et atelier des cisailles en 1917 (D 460), enfin un garage est construit vers 1931 (D 459). L´usine (réunion des parcelles 457 à 461 et 329 réalisée en 1932) est agrandie en 1939, 1942, 1944, 1945, 1957.

Travaux historiques :

Selon H. Josse (1889), c'est sans doute à cet emplacement que se trouvait un des moulins banaux établis sur la Selle sous la maîtrise d’ouvrage du chapitre, vers 1220. Comme le second moulin de Vers, il sera reconstruit en 1289 (après l’inondation de 1288) puis en 1473, après le sac de Vers par les troupes de Charles le Téméraire. La construction d’un moulin à draps y est autorisée en 1671, près du moulin à blé.

Selon le recensement établi par B. Dufournier, une fabrique de pelles est installée, à l'emplacement d'un moulin représenté sur la carte de Cassini, par Monnoyer-Debary, puis transformée en fabrique de socs, en 1880, devenue la société Monnoyer. Les bâtiments actuels ont été construits ensuite, notamment l'atelier de réparation mécanique, portant la date 1890, divers ateliers de fabrication et les bâtiments du bureau et de la conciergerie, ont été édifiés vers 1903. Ces extensions atteignent leur maximum entre 1924 et 1930. La cessation d'activité en 1979 a été suivie d'une destruction presque totale des bâtiments implantés sur la parcelle AH 71.

Equipement industriel et machines :

Mention d'une machine à vapeur (1882), puis de 3 roues hydrauliques verticales (1895).

En 1899, il existe deux marteaux à platiner, une cisaille, un marteau pilon ; en 1902 : une turbine ; vers 1913 : deux moteurs gazogène ; enfin en 1927 : un moteur semi-diesel.

Etaient en place lors de l'enquête : une roue hydraulique, une presse à l'emplacement de l'ancienne forge, le bloc des vannes de décharge à pelles métalliques courbes.

Effectifs :

L'usine employait 60 ouvriers en 1899 et plus de 100 salariés, en 1962.

L'usine, en rez-de-chaussée, est construite en brique. L'atelier de réparation, en partie à usage de cantine, est couvert de tuiles flamandes mécaniques. Le bâtiment d'eau, en partie à usage d'atelier de fabrication, est construit en pan de fer hourdé en briques et couvert de tuiles flamandes mécaniques. La conciergerie, à étage de comble et élévation ordonnancée, est couverte d'ardoises. Le bureau, à étage carré et étage de comble, est percé de baies rectangulaires. Les magasins industriels en trois corps, sont couverts de tôle ondulée et de verre.

  • Murs
    • brique
    • essentage de tôle
    • pan de fer
    • pan de bois
  • Toits
    tuile flamande mécanique, ardoise, tôle ondulée, verre en couverture
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées, élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
    • toit à longs pans brisés
    • pignon couvert
    • croupe brisée
  • Énergies
    • énergie hydraulique
    • énergie thermique
    • roue hydraulique verticale
  • État de conservation
    menacé, établissement industriel désaffecté
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Éléments remarquables
    machine de production

Documents d'archives

  • AN. Série F ; F 14 6290.

  • AD Somme. Série G ; G 2895. 1319-1758. Vers-Hébécourt. Seigneurie, justice.

  • AD Somme. Série G ; G 2897. 1596-1759. Vers-Hébecourt. Moulin.

  • AD Somme. Série P ; 3 P 791/2. Vers-sur-Selles. Etat de sections, [s.d.]

  • AD Somme. Série P ; 3 P 791/3. Vers-sur-Selles. Matrices des propriétés foncières (1827-1881).

  • AD Somme. Série P ; 3 P 791/6. Vers-sur-Selles. Matrices des propriétés foncières (1827-1881).

  • AD Somme. Série P ; 3 P 791/9. Vers-sur-Selles. Matrices des propriétés bâties (1882).

  • AD Somme. Série P ; 3 P 791/10. Vers-sur-Selles. Matrices des propriétés bâties (1911).

  • AD Somme. Série M ; M 81778. Déclarations et autorisations d’appareils à vapeur.

  • AD Somme. Série M ; M 96853. Déclarations et autorisations d'appareils à vapeur.

  • AD Somme. Série M ; M 96858. Déclarations et autorisations d’appareils à vapeur.

Bibliographie

  • JOSSE, Hector. Notice historique sur les communes de Vers et d'Hébécourt. Mémoires de la Société des Antiquaires de Picardie, quatrième série t.1, 1891.

    p. 57-61, 79.
  • Les cahiers de l'écomusée de Beauvaisis.

    décembre 1987, n°14, p. 16-39

Documents figurés

  • Vers-sur-Selle. Plan cadastral, section D 2, dessin, vers 1827 (DGI).

  • Plan des lieux où est situé le pont communal à réparer, dessin, 1856 (AD Somme ; 99 O 3701).

  • Plan de l'usine en 1895. In : Les Cahiers de l'Ecomusée, Beauvais, 1987, n°14.

  • Plan d'une partie du village de Vers aux abords du moulin de M. Lizet, dessin, 1853, Pinsard architecte (AD Somme ; 99 O 3701).

  • Plan joint à la demande de construction d'un pont par M. Monnoyer-Debary, dessin, 1882 (AD Somme ; 99 O 3702).

  • Plan de l'usine en 1943. In : Les Cahiers de l'Ecomusée, Beauvais, 1987, n°14.

Date(s) d'enquête : 1983; Date(s) de rédaction : 1986, 2003
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Dufournier Benoît
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Chercheur au service régional de l'Inventaire de 1985 à 1992, en charge du recensement du patrimoine industriel.

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Barbedor Isabelle
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Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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