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Barbedor Isabelle
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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  • inventaire topographique, canton d'Aubenton
Le canton d'Aubenton : le territoire de la commune de Martigny
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) Département de l'Aisne
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Communauté de communes des Trois Rivières
  • Adresse
    • Commune : Martigny

Le territoire de Martigny s´étend, au nord du canton d´Aubenton, sur une superficie de 16,96 km2. Il présentait, en 1999, une densité de 27, 12 hab./km2, supérieure à la moyenne du canton.

Le territoire est structuré par la vallée du Thon et par la présence d´une voie ferrée. Il était limité à l´ouest par une haie qui subsiste partiellement.

Le village de Martigny se situe à 6 km d´Aubenton, ce qui représente un trajet à pied d´environ 1h 15 mn. Il est également séparé de Landouzy-la-Ville par une distance de 7,4 km (environ 1h 30 mn), de Leuze par 2,2 km, de Besmont par 3 km et de Jeantes par 9,5 km, au sud de la Haye d'Aubenton (environ 2 h).

La population, qui s´élevait à 817 habitants en 1800, a progressé de 37% durant la 1ère moitié du 19e siècle pour atteindre son maximum (1125 habitants) en 1851 et son seuil le plus bas (450 habitants) en 1982. Martigny comptait 460 habitants en 1999 (date du dernier recensement).

Implantation du bâti

L´habitat est regroupé dans le village, à trame ramifiée, implanté sur le coteau de la vallée, et dans plusieurs écarts isolés, reliés par un réseau de chemins partiellement conservés :

- La Grande-Boulois, qui comptait 20 feux en 1824.

- La Petite-Boulois, qui comptait 10 feux en 1824.

- La Fosse aux Cossains, qui comptait 28 feux en 1824.

- La Grande-Rue-Dame-Jeanne, qui comptait 24 feux en 1824.

- Lorembert, au nord de la route de Charleville, qui comptait 10 feux en 1824.

- Le Pont-à-L´Ecu, qui comptait 16 feux en 1824.

La construction d´une gare dans le hameau de la Rue-d´au-delà-de-l´Eau, a stimulé le développement du bâti au sud-ouest du village.

On observe l´importance des hameaux « en rue », au nord, le long de la route de Charleville (ancienne voie romaine) à La Maison-Michel ou encore aux abords de la voie ferrée (La Fosse).

L'habitat présente quelques isolés au nord, sur le plateau : Lagrange, les Wattines (étudié) et Risquetout.

Artisanat et industrie

La toponymie signale le moulin Oget, au sud de la commune, sur une éminence culminant à plus de 200 m d´altitude.

Habitat

La statistique du contrôle de Vervins de 1830 signale la présence de 243 maisons dans la commune.

Les maisons et les fermes recensées à Martigny

Datation

L'importance du bâti datant du 17e et 18e siècle est relativement significative, particulièrement dans le village même de Martigny et dans le hameau de La Fosse. Cet habitat majoritairement en pierre calcaire est lié à la présence sur la commune de carrières de pierre, aux lieux-dits La Fosse et les Carrières. Ces exploitations sont attestées dès le 17e siècle et servirent en particulier à la construction de l'abbaye de prémontrés Saint-Pierre de Bucilly. Martigny semble avoir en outre conservé un précieux exemple d'habitat en pan de bois et torchis datant du 18e siècle. Une grange porte sur l'essentage d'ardoise de sa demi-croupe une datation en ardoise colorée. Sa date précoce, 1824, en fait l'une des plus anciennes du canton d'Aubenton. De semblables procédés de datation se retrouvent dans les communes de Jeantes (1821) et Iviers (1825). L'une des fermes conserve une datation portée utilisant le calendrier révolutionnaire, "l'an 13" (1804), seul chronogramme de ce type à avoir été repéré dans ce canton. Les autres datations par fers d'ancrage ou inscription gravée sur une dalle de pierre calcaire sont parfois accompagnées des initiales des propriétaires. La qualité et la bonne conservation du bâti de Martigny en fait l'une des communes les plus remarquables du canton, avec Any-Martin-Rieux et Leuze, pour son habitat civil vernaculaire. La destruction d'un pâté de maison au cours de la 2e Guerre mondiale dans le centre du village, devant l'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste, a entraîné la reconstruction de celui-ci au début des années 1950.

Description

La rivière du Thon forme une frontière entre le nord de la commune, marquée par la prédominance ancienne (et ce jusqu'au milieu du 19e siècle), de l'emploi de la pierre calcaire (parfois utilisé en appareil mixte avec la brique) et la partie méridionale de Martigny. Le sud de la commune et plus particulièrement les hameaux (le Pont à l'Ecu, la Grande-Rue-Dame-Jeanne ou la Grande-Boulhoye) sont en effet plutôt caractérisés par l'emploi du pan de bois et torchis pourvu d'un enduit, remplacé au cours du 19e siècle par de la brique. L'emploi de la pierre bleue pour l'encadrement des ouvertures et les linteaux des baies caractérise surtout l'habitat du 19e siècle, sans toutefois être exclusif. Si le toit en demi-croupe est la norme, son matériau originel, l'ardoise, a été très souvent remplacé par de l'ardoise synthétique. Le nombre d'édifices datés par fers d'ancrage est relativement important et concerne plus spécifiquement l'habitat en brique du 19e siècle. La forme de l'habitat est marquée par la présence des différents types rencontrés sur les autres communes : édifice à corps de bâtiment unique abritant logis et dépendances, logis et dépendances sous le même toit, édifice à plusieurs corps de bâtiment formant cour. La ferme des Wattines est l'une des rares fermes à cour fermée à avoir été repérées dans le canton d'Aubenton.

Annexes

  • Références documentaires
Date(s) d'enquête : 1998; Date(s) de rédaction : 2000
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Barbedor Isabelle
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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