A l'est, la commune de Gommegnies est délimitée par le tracé de la chaussée Brunehaut, ancienne voie romaine reliant Bavay à Vermand, à l'ouest de Saint-Quentin. Le long de la chaussée ont été découvertes en 1854 des sépultures gallo-romaines.
Le nom de la paroisse est cité pour la première fois en 869 dans un inventaire de l'abbaye de Lobbes et celui de la seigneurie en 1117 dans une charte. Au Moyen-Age, la terre de Gommegnies englobait Frasnoy, Preux-au-Sart, ainsi que Wargnies-le-Petit, Herbignies et une partie d'Amfroipret. Entre 1445 et 1504, la seigneurie est la propriété de la famille de Croy et en 1614, elle est érigée en comté. L'actuel château date de 1617 (élévation sur rue) et a été reconstruit vers 1880. Situé près la place-forte du Quesnoy, Gommegnies a subi de très nombreuses destructions au cours des siècles.
Gommegnies abrite une remarquable église fortifiée, Notre-Dame de l'Assomption, caractérisée par une tourelle implantée contre le chœur, au nord. Elle est figurée à deux reprises dans les Albums de Croy (fin du 15e siècle-début 16e siècle), comme un édifice en pierre à deux vaisseaux avec un clocher imposant ; le vaisseau le plus élevé est prolongé par un chœur plus bas que celui-ci. La tourelle y est visible, ainsi qu'un bâtiment annexe implanté derrière. Les parties les plus anciennes du gros-oeuvre encore existantes datent vraisemblablement du 16e siècle (1568) (dont le portail de style gothique flamboyant), bien que le bâtiment ait subi un incendie en 1635. L'élévation sud a été remaniée et porte la date de 1701. Le clocher a été reconstruit en 1866.
Une seconde église a été édifiée au hameau du Carnoy entre 1864 et 1877 pour la somme de 35 000 francs, financée par les habitants (la flèche du clocher a été achevée en 1881, cf. AD59, 2O-261-53).
La commune comporte plusieurs chapelles, dont la chapelle du Triez, située près de l'ancien abreuvoir, dans le bas de la rue du Centre ; dédiée à Notre-Dame-des-Affligés, elle date de 1756.
Le village comptait deux moulins à eau : celui de la Basse-Cour (le moulin seigneurial) qui existait au 14e siècle et a été détruit en 1885 et celui de Fromentel, construit en 1846 sur le Bultiaux et qui a cessé de fonctionner en 1962. D'un moulin à vent implanté sur le plateau, parmi les six répertoriés au 19e siècle, ne demeure que les fondations. La commune comptait également deux moulins à braie.
Celle-ci accueillait quatre brasseries : la brasserie Collot (cf. IA59000175) située dans le centre du village, la brasserie Payen (disparue) près de la gare, la brasserie Philippe (cf. IA59003599) et la brasserie Brasseur au hameau du Sarloton (cf. IA59000174). Outre les herbages, les cultures céréalières et les fruits, l'activité économique de la commune était tournée vers la forêt de Mormal (bûcherons, scieurs, charbonniers...), en particulier vers la fabrication de sabots. Le bois était dégrossi directement dans la forêt par les équipes qui se construisaient des huttes et seule la finition était réalisée en atelier dans les hameaux. Deux ateliers de sabotiers ont encore pu encore être identifiés (cf. IA59003017). Moins développées que dans le sud de l'entité du Plateau de Mormal, quelques activités de tissage sont également attestées. Une savonnerie était implantée près de la gare.
La commune a vu naître Célestin Hennion (1862-1915) (cf. IA59003551), directeur, en 1907, de la Sûreté générale et fondateur des Brigades du Tigre. Un monument consacré à Hennion, dû au sculpteur Paul Moreau-Vauthier, était placé contre le pignon est de la mairie et a été détruit durant la Seconde Guerre mondiale.
Photographe de l'Inventaire général du patrimoine culturel.