Dossier d’œuvre architecture IA59005562 | Réalisé par
Ramette Jean-Marc (Rédacteur)
Ramette Jean-Marc

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

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  • patrimoine industriel, Avesnois-Thiérache
Verrerie et gobeleterie dites Verreries de Glageon, puis Verreries réunies de Trélon, Charleville et Glageon
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Écomusée de l’Avesnois, Fourmies
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes du Sud Avesnois - Fourmies
  • Commune Glageon
  • Adresse Rue Roland-Rouleau
  • Cadastre 2018 OA 216, 219, 221 à 224, 228
  • Dénominations
    usine de flaconnage, verrerie
  • Précision dénomination
    gobeleterie
  • Appellations
    Verreries réunies de Trélon, Charleville et Glageon, Verrerie Edmond Dubois et Cie, Verrerie Gaston Dubois et Cie
  • Parties constituantes non étudiées
    logement patronal, cantine, puits

Une société en commandite simple au capital de 250.000 F est établie à Glageon pour une durée de 14 années et 8 mois à partir du 1er novembre 1900 sous l’appellation Verreries de Glageon et sous la raison sociale Edmond Dubois et Cie. Elle a pour objet l'exploitation d'une verrerie avec fours fumivores pour la fabrication et le façonnement de verre blanc (Le journal de Fourmies, 30 mars 1902).

Selon le Docteur Henry Fischer (La faillite de la charité,1903) l'entreprise Dubois emploie alors une vingtaine d'adolescents logés dans un orphelinat voisin, fondé en 1902 (Cf. annexe 1).

Lors de Première Guerre mondiale, l'outillage est enlevé ou brisé par les Allemands et l'usine sert alors de dépôt de munitions. Le 8 novembre 1918, les troupes allemandes en débâcle dynamitent l'édifice dont il ne reste que des décombres.

Á la Reconstruction, beaucoup d’industriels se regroupent, mutualisant ainsi les allocations de dommages de guerre. Ces associations présentent l’avantage de pouvoir investir dans la construction d’établissements plus importants dotés d’équipements de production modernes. L’organisation spatiale y est repensée et le béton armé, permettant des portées plus importantes et des espaces dépourvus de piliers, largement utilisé.

À Glageon, dans l’immédiat après-guerre, un consortium se met en place et regroupe sous l'appellation des Verreries réunies de Trélon, Charleville et Glageon et la raison sociale Edmond Dubois & Cie, les Verreries de Glageon, la Verrerie Fournier & Cie de Trélon et les Verreries de Trélon, Charleville réunies. Cette association permet la reconstruction de l’usine de Glageon entre 1920 et 1922. Eugène Bruyneel en est l’architecte. Encore méconnu, ce dernier devient en 1929 et jusqu’en 1933 chef des services d’architecture de la société Pathé-Cinéma, signant le très prestigieux et toujours visible complexe cinématographique Le Marignan.

Pour l’heure Bruyneel travaille pour l’agence d’architecture industrielle de Georges Forest à Tourcoing. Il dresse pour la verrerie de Glageon les plans d’une vaste usine sans ostentation, simplement fonctionnelle. L’ossature des trois bâtiments principaux est en béton armé avec briques en remplissage. La halle des fours est couverte d’une voûte parabolique en béton armé surmontée d’un lanterneau. Dépourvue de pilier intérieur, elle mesure 50 mètres de long sur 22 de large pour une hauteur de 16 mètres 40. Un deuxième bâtiment, de même type et occupé par la poterie, la prolonge à l’est. Enfin, le  troisième bâtiment abrite les ateliers de taillerie, de coupage et divers magasins. Construit en rez-de-chaussée et couvert de shed en béton, il est parallèle à la halle des fours à laquelle il est relié par une passerelle.

Le dossier de l’Office de Reconstruction Industrielle détaille en 1920 les nouvelles installations : la verrerie est dotée de gazogènes au coke, de deux fours à douze pots ou creusets de 600 kg provenant de la SA des appareils de Manutention & Fours Stein (Paris), de trois arches à un pot et quatre arches à recuire des Établissements Hégin.  La cheminée, de 35 mètres de hauteur, est érigée par l'entreprise Max Ferbeck (Welkenraedt, Belgique). L’embranchement ferroviaire au réseau de la Compagnie du Nord est aménagé par la société Locoche, Valois et Dubuis (Audruicq, Pas-de-Calais). Un puits artésien de 50 mètres de profondeur et puisant l’eau dans la nappe phréatique, est foncé par la maison Vandwalle-Lesur (Somain, Nord). Ainsi dotée, l'usine redémarre en 1922.

Le 6 octobre 1929, Edmond Dubois prend sa retraite et la verrerie est alors reprise par son frère Gaston. L'usine cesse ses activités durant toute la Seconde Guerre mondiale. Le fils de Gaston, Jacques Dubois, en prend la direction en 1948. L'usine, devenue en 1958 SA des Verreries de Glageon, cesse définitivement ses activités en 1966 et est détruite en 1997.

Effectif et chiffre d'affaires : En 1914, l'usine occupe 150 ouvriers et son chiffre d'affaires est évalué à 400.000 F par an.

Production : Une lettre à en-tête antérieure à la Première Guerre mondiale décrit la production de l'usine d'Edmond Dubois et Cie qui se décompose comme suit : articles de gobeleterie (unie, moulée, gravée, taillée et guillochée) ; services de table (fantaisies moulées de toutes couleurs) ; articles pour la chimie, la photographie et la parfumerie, articles spéciaux.

  • État de conservation
    détruit

Documents d'archives

  • Société Dutois et Cie, installation d'une verrerie avec fours fumivores, 1901. AD Nord, série M, 4173011.

    AD Nord : M4173011
  • Dommages de guerre. Verreries Edmond Dubois et Cie à Glageon, 1920-1922, AD Nord, série R, sous-série 10 R, 5189

    AD Nord : 10R 5189

Bibliographie

  • Docteur Henry Fischer : La faillite de la charité, Ollier-Henry, éd., Paris 1903.

    p. 107-110
  • Geneviève-Marie MARION, Éléments de synthèses historiques des sites verriers d’Avesnois-Thiérache, 1988.

Périodiques

  • La Reconstitution des régions dévastées : Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Maubeuge (1918-1921). Le Monde illustré, Paris, Imprimerie Édouard Desfossés, 15 mars 1921.

  • Le journal de Fourmies, 30 mars 1902

  • Le journal de Fourmies, 28 janvier 1923.

  • Le journal de Fourmies, 15 mars 1930.

Annexes

  • La faillite de la charité. Docteur Henry Fischer (1903)
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Ramette Jean-Marc
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Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

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