Dossier d’œuvre architecture IA59005609 | Réalisé par
Ramette Jean-Marc (Rédacteur)
Ramette Jean-Marc

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

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  • opération d'urgence
Usine de construction mécanique Caloin-Duquenoy et Cie, puis Louis Caloin et Cie, puis Ateliers Louis Caloin
Œuvre recensée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté urbaine de Dunkerque - Dunkerque (arrondissement)
  • Commune Dunkerque
  • Lieu-dit Malo-les-Bains
  • Adresse 39 boulevard de la République-François-Mitterrand , 1 place de l' Europe , rue François-Tixier
  • Cadastre 2022 BD 196
  • Dénominations
    usine de construction mécanique
  • Appellations
    Ateliers Caloin, Caloin-Duquesnoy

L'édifice est absent du parcellaire de 1894 (Section unique, feuille 1).

Le 27 septembre 1900, Louis Caloin dépose un brevet d'invention pour un modèle de régulateur automatique de graissage (brevet n°304105, d'une durée de quinze ans) qu'il rétrocède le 3 mai 1907 à la société Caloin-Duquenoy dont le siège est situé au n°1 de place de la République (aujourd'hui place de l'Europe) à Malo-les-Bains (Bulletin des lois de la République française, 1908). C'est à cette date que l'on peut raisonnablement situer la création de l'entreprise.

Lors de la Première Guerre mondiale, la société Caloin est sollicitée par l'armée pour réaliser des travaux de grosse forge. En avril 1916, elle se dote pour ce faire d'un marteau-pilon à planche commandé par deux courroies d'une masse tombante de 260 kg d'une hauteur de 1,20 m (AD Nord ; série M). L'entreprise n'occupe alors que le tiers ouest de l'îlot.

À la fin de la guerre, tolérées jusque-là, les nuisances occasionnées par la marche du marteau (bruits, vibrations) et accentuées par la nature sablonneuse du sous-sol, ne manquent pas de déclencher réclamations et pétitions. Celles-ci conduisent, en 1920, à une enquête du Conseil départemental d'hygiène (AD Nord ; série M) qui conclut en 1921 qu'il n'y a pas lieu d'interdire à monsieur Caloin l'usage du marteau-pilon mais de l'autoriser sous certaines conditions : "Le bâti du marteau-pilon devra reposer sur un lit constitué par un massif de madriers entrecroisés de 1 m de hauteur et de 1,86 m de largeur, reposant sur une couche de 25 cm de sciure de bois et entouré d'une autre couche de sciure de 10 cm ; le tout enveloppé dans un mur de de brique de 22 cm d'épaisseur". De plus la marche du marteau n’est autorisée que pendant la durée du travail de l'équipe de jour (AD Nord, ibid.). C'est peut-être à cette période qu'est modifiée l'élévation sur la place et l'angle qu'elle partage avec la rue François-Tixier, ceci afin de faciliter les aménagements entourant le marteau-pilon ou pour des raisons de circulation hors des ateliers.

Dans les années 1950, Louis Caloin fait abattre l'une de ses propriétés rue François-Tixier afin d'agrandir son entreprise.

En 1961, la société prend le nom d'Ateliers Louis Caloin. Elle a pour objet la construction et la réparation de mécanique générale, l'installation et la réparation de matériel frigorifique, le commerce de métaux bruts et ouvrés et l'approvisionnement de navires. Elle cesse ses activités le 15 décembre 2001 (Registre National des Entreprises).

À l'abandon, les locaux ont été repris il y a peu (2023) par l'Établissement Public Foncier des Hauts-de-France et devrait prochainement laisser place à une maison de retraite. Le projet conserverait toutefois le logement et une partie des élévations des ateliers, place de l'Europe et boulevard de la République.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1921, daté par source

L'entreprise occupe la moitié est d'un îlot rectangulaire d'environ 60 m sur 40 m, délimité par la place de l'Europe, la rue de la Belle-Rade, la rue François-Tixier et le boulevard de la République-François-Mitterrand.

L'entrée des bureaux (jadis logement patronal) et des ateliers est commune et s'effectue par un vestibule côté place de l'Europe.

Le logement patronal est un édifice soigné composé d'un sous-sol, d'un rez-de-chaussée surélevé, d'un étage carré et d'un étage de comble. Le soubassement est couvert d'un enduit et de faux moellons en ciment. Il compte une travée sur le boulevard, une sur le pan coupé et trois sur la place de l'Europe. Les baies sont en arc segmentaire. Une frise en briques vernissées polychromes, située sous les modillons en pierre (?) d'un chéneau de bois, court sur toute la longueur de l'édifice. La porte-fenêtre au premier étage du pan coupé est garnie d'un balconnet avec garde-corps en ferronnerie. Les combles sont éclairés d'une part par des lucarnes à frontons droits encadrées de brique et décorées de motifs en ciment et, d'autre-part, par un œil-de-bœuf en zinc. Les matériaux de couverture sont la tuile flamande mécanique et le zinc (sur les brisis).

Les ateliers occupent le centre et la partie est de l'îlot et ouvrent sur le boulevard de la République-François Mitterrand, la place de l'Europe et la rue François-Tixier. Les élévations le long de cette rue attestent d'étapes de construction successives. La plus ancienne, à l'est, est en brique silico-calcaire et pans de fer. Le rez-de-chaussée, développé sur six travées, est surmonté d'un étage aveugle. La charpente métallique, toujours en place, est privée de couverture. La trompe sous-le-coin, à l'angle de la place de l'Europe et de la rue François-Tixier, en brique rouge, indique une construction plus récente motivée peut-être par des contraintes de circulation autour de l'atelier. Le pignon sur la place n'est percé que d'une fenêtre, au rez-de-chaussée.

Le pignon de la nef centrale de l'atelier, place de l'Europe, est particulièrement soigné. La porte cochère métallique porte en relief la mention Atelier Mécanique Caloin ainsi qu'une ancre de marine au centre d'une roue dentée. Elle est surmontée d’une imposte vitrée sous un arc segmentaire décoré de brique vernissée, dont la clé est prolongée par un décor en pierre (ou ciment), très érodé, mais qui laisse deviner une ancre marine. Le pignon porte, en amortissement, une sphère en pierre ou en ciment.

  • Murs
    • brique
    • brique silico-calcaire pan de fer
  • Toits
    tuile flamande, tuile flamande mécanique, zinc en couverture, verre en couverture
  • Étages
    en rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble, sous-sol
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
    • charpente métallique apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Énergies
  • État de conservation
    établissement industriel désaffecté, menacé
  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public de l'Etat

Une mission d'urgence consiste en l'intervention ponctuelle avant transformation ou démolition programmée d'une architecture ou d'un objet mobilier du patrimoine régional. Rapidement conduite par définition, elle ne permet pas de produire une recherche historique exhaustive. Les éléments historiques contenus dans ce dossier sont issus d'une recherche documentaire qui demeure à compléter par un dépouillement plus approfondi des sources.

Documents figurés

  • Malo-les-bains : Caloin, Conseil départemental d'hygiène, nuisances liées à l'usage d'un marteau-pilon, 1920 (AD Nord ; M4174668).

    AD Nord : M 4174668
  • Malo-les-bains : Caloin, Conseil départemental d'hygiène, remède contre les nuisances liées à l'usage d'un marteau-pilon, 1921 (AD Nord ; M4174669).

    AD Nord : M 4174669
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Ramette Jean-Marc
Ramette Jean-Marc

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

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