Photographe de l'Inventaire général du patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.
- inventaire topographique, canton de Cassel
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aires d'étudesCommunauté de communes de Flandre Intérieure-Cœur de Flandre Agglo
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Adresse
- Commune : Zermezeele
Présentation
Implanté à trois kilomètres au nord du Mont Cassel (176 m NGF), le village de Zermezeele se développe principalement le long de la départementale 52 dans une zone de plaine agricole. Le sous-sol de la commune est majoritairement composé de limon argilo-sableux ou "clyte", faiblement perméable, qui explique la présence de nombreuses mares aux périodes anciennes. Le sous-sol est plus argileux aux abords du Mont Cassel, au sud de la commune.
La Zermezeele Becque, que l'on traduit par "ruisseau de Zermezeele", prend sa source au sud de la commune au lieu-dit du "Zuid Veld". Elle traverse la commune du sud-ouest au nord-est et se jette dans la Peene Becque (affluent de l’Yser).
Le développement de la commune illustre l'exode rural que l'on observe en France au cours du XXe siècle avec une désertification rapide. En 1829, 62 maisons sont recensées pour un total de 479 habitants (DEMEUNYNCK, 1829). En 2020, l'Insee recense 94 maisons pour 231 habitants. Toutefois le village profite aujourd'hui d'un nouveau développement de type périrubain avec l'arrivée de nouveaux habitants s'installant dans les communes aux alentours de Cassel.
Le bâti se développe principalement en village-rue 1. Le cœur de village se situe à l'ouest du territoire communal et à l'est de la D52, voie routière 2 marquant la limite communale avec le village de Wemaers-Cappel. Cette scission est à remarquer puisqu'une partie des habitations (en écart) de la commune de Wemaers-Cappel se trouve ainsi face au cœur de village de Zermezeele : ensemble regroupé homogène, mais avec deux communes différentes. Cette particularité que l'on retrouve aux alentours de Cassel, tient de deux faits : d'abord la présence de délimitations structurantes importantes qui rayonnent autour du Mont Cassel (les anciennes voies romaines) ; ensuite des délimitations de commune promulguées par la loi du 15 septembre 1807 (cadastre napoléonien). Autre particularité : l'actuelle mairie-école du village se situe à proximité du cœur de village, mais à l'ouest de la D52, donc sur le territoire de Wemaers-Cappel. Le reste du bâti se développe également vers le sud, le long de la D52 (au lieu-dit "La Trompe") et à hauteur du carrefour de l'Haeghdoorne ("aubépine") qui réalise la délimitation entre les communes de Zermezeele, Hardifort et Wemaers-Cappel. Le reste des habitations se disperse sur le territoire communal en quelques regroupements de maisons ou fermes isolées.
(1) Démonstration d'un type d'habitat rural groupé de part et d'autre d'une rue unique, dit village-rue.
(2) Il s'agit de l'ancienne voie romaine qui menait à Steene et Mardyck en passant par Cassel.
Origine et développement
La première mention connue de Zermezeele date de 1190. L'endroit est alors mentionné sous le vocable de "Harmingesele" (BLED, 1902, p.176). La paroisse était située dans le diocèse de Thérouanne avant de basculer dans le diocèse d'Ypres, doyenné de Cassel.
L'église primitive est attribuée à la période romane (IXe / XIIe siècle sans plus de précision). Un diagnostic archéologique réalisé sur la commune en 2016 a permis de découvrir des vestiges du XVe siècle. Il s'agit d'une série de fosses d’extraction d’argile et d'anciens fossés d’irrigation qui résultent de pratiques agricoles appliquées sur les terrains argileux de la Flandre occidentale. En 1425, une chapelle seigneuriale (chapelle de la Wissche) est construite en adjonction à l'église existante.
La Wissche et Plumoison sont d’anciens domaines (fiefs) dont les mentions sont connues dès le XVIIIe siècle. Elles se développent ensuite en grand ensemble agricole (Hofstede ou métairie en flamand). Ces fermes, bien qu'encore en activité aujourd'hui, ne conservent que de rares éléments anciens. Une autre ferme, dont le nom est inconnu, est localisée au sud de la commune sur le cadastre de 1833 (ill.). Elle est entourée de son fossé circulaire en eau, le long de l'ancienne Voie Romaine. Aujourd'hui il ne subsiste rien des bâtiments de cette ferme : une simple allée d'arbres rejoignant la route principale et une mare sont les seuls vestiges de cet ensemble agricole. Enfin, le XVIIIe siècle voit quelques chapelles privées édifiées sur le territoire (chapelle de la route de Wormhout, chapelle Notre-Dame-des-7-douleurs).
Le XIXe siècle est celui d'une phase de développement urbain sur la commune, très certainement en lien avec le développement agricole. C'est au cours de ce siècle que la chaumière sise rue Longueval (Longueval Straete) est édifiée ; d'autres chaumières (principalement des maisons de journalier, installées au plus près des champs) sont probablement établies sur le territoire communal mais n'ont pas subsisté jusqu'à nos jours ou ont été largement restructurées. Le cadastre consulaire de 1805 et le cadastre napoléonien de 1833 permettent d'observer la répartition du bâti et l'usage des terres à ces périodes : il s'agit d'un village peu dense avec une concentration d'habitations essentiellement autour de son église.
Le presbytère est mentionné dès 1807 dans le dossier commune des Archives départementales (AD Nord, 2 O 665). Ces documents énoncent l'ensemble des interventions réalisées sur le bâtiment au cours du XIXe siècle, dont principalement des réparations à la toiture en pannes vernissées et quelques interventions sur les maçonneries (soubassements, pignons). C'est en 1842 que la cave est agrandie et qu'une reprise complète des pilastres de la porte d’entrée de la première enceinte du presbytère est réalisée. Un relevé en plan et coupe (ill.) daté de cette même année (AD Nord, 2 O 665 / 13) permet de comprendre l'ancienne organisation spatiale interne et externe de l'édifice. En outre, ce document précise les différentes élévations, dont un relevé de la charpente. Le cadastre napoléonien de 1833 signale l'emplacement du presbytère à son emplacement actuel. Cet ancien presbytère, largement restauré, est aujourd'hui une habitation privée qui n'a pu être visitée.
Le reste de l'habitat est constitué d'ensembles agricoles ou domestiques dispersés sur le territoire. L'usage des terres se répartit entre les bois, les pâtures ou les prés, une majorité des parcelles étant des terres labourables. L'activité se partage donc essentiellement entre le travail des champs et l'élevage. De nouvelles chapelles privées fleurissent durant ce siècle sur la commune (chapelles Baelen, Bauden et Dehaene) et en 1888 l'école mixte est construite afin de remplacer l'ancienne école jugée trop vétuste. La fin du siècle est marquée par un exode rural sensible lié au développement industriel des villes alentours (Béthune, Lille, Dunkerque).
Concernant les informations liées au XXe siècle, c'est d'abord l'électrification du village en 1938 (AD Nord, 2 O 665 / 47). Les conflits du XXe siècle sont visibles via le patrimoine militaire lié à la Seconde Guerre mondiale : une ancienne casemate d'infanterie type Blockhaus STG est construite entre fin 1939 et début 1940. Elle fait partie d'un ensemble de casemates ayant pour mission de flanquer "la bretelle du Mont Cassel" (ligne de défense) et de protéger la retraite de Dunkerque. Elle persiste aujourd'hui à l'abri d'un couvert végétal.
Une attention toute particulière est à porter aux boom-kappel ("chapelle d'arbre" en flamand.). Il s'agit de petites niches de type oratoire privé, réalisées en bois et contenant une statue de la Vierge Marie protégée derrière une vitre. Elles sont généralement installées dans un arbre (souvent un tilleul), une haie, un petit poteau en bord de route, voire parfois adossées au mur d'une maison. Le village de Zermezeele dispose de deux exemples de boom-kappel : le premier est situé rue Vérone (ou Verone Straete) au sein d'une haie, la seconde est située rue Steenvoorde (Steenvoorde Straete), dans un tilleul menant à la ferme de la Wissche. il s'agit d'un emplacement secondaire puisque la niche à été déplacée suite à un dommage causé au poteau de pierre qui la supportait en bord de route, en face de la ferme.
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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- (c) Département du Nord
Documents d'archives
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FRANCE. DRAC Hauts-de-France. Service régional de l'archéologie (SRA). Zermezeele, voie romaine : rapport de diagnostic archéologique. Réd. Bruno Vanwalscappel. [Lille] : INRAP, 2016.
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AD Nord. Série O ; 2 O 665 : 665/1-50. Affaires communales - Zermezeele.
Série O ; 665 : 1 à 50. -
VANHOVE, Alfred (Abbé). Notes de l'Abbé Vanhove. [s. éd.] : ca XXe s.
Bibliographie
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BLED Oscar (abbé). Regestes des évêques de Thérouanne, 500-1553 ;500-1414, TOME 1 [en ligne]. Société académique des antiquaires de la Morinie, 1902.
p. 176 -
BONVARLET Alexandre. Épigraphie des flamands de France. Annales du comité flamand de France. Dunkerque : [s.n.], 1875.
réf pas trouvée : https://gallica.bnf.fr/services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&exactSearch=false&collapsing=true&version=1.2&query=(dc.creator%20all%20%22bonvarlet%20alexandre%22%20or%20dc.contributor%20all%20%22bonvarlet%20alexandre%22%20)&suggest=10&keywords=bonvarlet%20alexandre
p. 404 - 412 -
FRANCE. PREFECTURE DU NORD. Annuaire statistiques du département du Nord. Dir. Jules DEMEUNYNCK, Octave DEVAUX [et al.]. Lille : L. Danel, imprimeur du Roi et de la préfecture, [1829-1939], 1829.
p. 370
Périodiques
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COMITE FLAMAND DE FRANCE. [Zermezeele] [en ligne]. Annales du Bulletin du Comité Flamand de France. Dunkerque : [s.n.], 1861.
Tome 1 (1857) ; Tome 7 (1876/77) - (1890)-(1939) ; Tome 12 (1948 ; Tome 20 (1976/77) ; N° 1(février 1977)-
p. 113
Documents figurés
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FLAHAUT R. (Chanoine). Gravures des édifices et objets religieux de Flandre du XIXe siècle [album]. Comité Flamand de France.
Zermezeele VII, pp. 20-24
Lien web
- Annales du Comité flamand de France. 1861. [consulté le 18/10/2023]
- Statistiques et études de l'INSEE. Village de Zermezeele. 2024. [Consulté le 17/03/2024]
- British First World War Trench Maps. Zermezeele. May 1918. National Library of Scotland. [Consulté le 12/10/2023]
- Cadastre napoléonien. 1833. Cote P 31 / 116. AD59. [Consulté le 12/10/2023]
- Cadastre consulaire. 1er Brumaire An 14 : 23 octobre 1805. AD Nord Cote P 30 / 398. [Consulté le 07/03/2025]
- O. Bled. Regestes des évêques de Thérouanne, 500-1553. Tome 1. 1902 [consulté le 30/09/2024]
- Bulletin du comité flamand de France. Archives disponibles en ligne sur Gallica. [consulté le 19/07/2024]
Annexes
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Archives communales en lien avec l'ancien presbytère. AD Nord. Série 2 O 665 / 8, 13, 34 et 35.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France (2023).
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France (2023).