Dossier d’œuvre architecture IA60001080 | Réalisé par
Dufournier Benoît
Dufournier Benoît

Chercheur au service régional de l'Inventaire de 1985 à 1992, en charge du recensement du patrimoine industriel.

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Fournier Bertrand
Fournier Bertrand

Chercheur de l'Inventaire du patrimoine - Région Hauts-de-France

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  • patrimoine industriel, arrondissement de Compiègne
Sucrerie de betteraves Thirial Bertin et Compagnie, puis Sucrerie et Distillerie de Francières
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de la Plaine d'Estrées - Estrées-Saint-Denis
  • Commune Francières
  • Lieu-dit la Sucrerie
  • Adresse R.D. 1017
  • Cadastre 1982 ZA 33  ; 1982 ZK 1  ; 1982 A 74 à 81, 97 à 104, 111, 112, 115
  • Dénominations
    sucrerie, distillerie
  • Précision dénomination
    sucrerie de betteraves, distillerie d'alcool de betteraves
  • Appellations
    Thirial Bartin et Cie, Sucrerie et Distillerie de Francières
  • Parties constituantes non étudiées
    conciergerie, logement patronal, cour, atelier de fabrication, chaufferie, cheminée d'usine, réservoir, pont bascule, entrepôt industriel, aire de lavage, aire de stockage du combustible, bassin de décantation, magasin industriel, remise, four à chaux, logement d'ouvriers

La sucrerie de Francières est fondée en 1829 à l´écart du village de Francières, près de la ferme de Fresnel qui lui assure un domaine de terres cultivables de 200 ha. La fabrique est dirigée par la société Thirial Bertin et Compagnie, une société en commandite qui réunit un important propriétaire de l´Eure, le général Pierre Alexandre Dauger, et son fermier César Auguste Thirial. Parmi les autres fondateurs figurent aussi le maître de la poste aux chevaux de Roye, Edouard Bertin, plusieurs membres de l´aristocratie, Louis-Fortuné, vicomte de Riencourt, Barthélemy-Léonard de Talloubre et Hector Ledru. Dès l´année suivante et pour des raisons encore inconnues, Thirial se retire des affaires et l´activité est suspendue jusqu´en 1832. Ledru, l´un des administrateurs qui exploite par ailleurs la sucrerie de Roye, convainc Crespel-Delisse de reprendre la direction de la sucrerie de Francières à partir de 1833. L´industriel est connu à l´époque pour être l´un des véritables pionniers de l´industrie sucrière en France. Cette expérience va profiter à la sucrerie de Francières, dont les investissements matériels et techniques vont être soutenus financièrement par les banques. Au milieu du 19e siècle, Crepel-Delisse s´adjoint des compétences de Claude Leyvraz, qui prend la tête de la société en 1854, lorsque Crepel-Delisse, ruiné par d´autres investissements, est contraint de se retirer des affaires. Leyvraz poursuit seul la direction de la sucrerie de Francières qu´il complète, en 1855, d´une distillerie d´alcool de betteraves. A l´époque, il s´agit d´une des toutes premières distilleries d´alcool du département de l´Oise. Dès lors, l´ensemble sucrier de Francières devient l´un des plus modernes de la région. En dix ans, à peine, la production est multipliée par cinq. En 1859, (acte du 20 mars 1859, étude de Me Beauvais, notaire à Compiègne) la sucrerie est acquise par Grieninger et Bachoux. A leur tour, ils mènent une importante politique d´investissements, avec l´aide technique du chimiste Charles Gallois, nommé à Francières à partir de 1861. Les ateliers de fabrication sont prolongés et gagnent les espaces de l´ancienne distillerie, tandis que l´ancien four à chaux ouvert qui existait au nord est du site est remplacé par un nouveau four à chaux, situé davantage à proximité de l´arrière des ateliers. Cette nouvelle configuration de l´usine amène à modifier également l´emplacement de la chaufferie et de la cheminée qui désormais va s´installer au milieu de la cour principale. A partir de 1880, la sucrerie se développe davantage vers le sud où est établie la nouvelle cour à betteraves. Une nouvelle distillerie est construite à cette époque, ainsi qu´un four à potasse et deux entrepôts industriels. Lorsque Grieninger quitte la sucrerie en 1884, l´entreprise, dirigée par Bachoux, change de raison et de statut social. Elle devient la S.A. Sucrerie Distillerie de Francières. Bachoux en profite également pour remercier Charles Gallois et placer Prudent Druelle à la direction technique de l´usine. Mais quatre ans plus tard, Bachoux est contraint, à son tour, de se retirer des affaires pour faire face à la faillite de son fils. En 1888, Druelle devient le directeur officiel de la Sucrerie Distillerie de Francières. Durant cette période, il fait raccorder l´usine à la gare d´Estrées-Saint-Denis par un embranchement ferroviaire individuel (1890), fait renouveler le système de carbonatation (1894) et celui de la diffusion à vases (1904). Lorsque Druelle décède en 1906, son petit-gendre, Gaston Benoit assure la poursuite de l´entreprise. La période qui s´ouvre est marquée par une nouvelle série de modernisations techniques comme le percement des caniveaux de la cour hydraulique au sud. Mais surtout, Gaston Benoit et son épouse Marguerite s´investissent dans l´encadrement social du personnel de la sucrerie et de leur famille. C´est ainsi qu´en 1907, ils font aménager une école dans une partie des premiers logements, évitant ainsi aux enfants de rejoindre l´école du village distante de plus de trois kilomètres. Durant la Première Guerre mondiale, Gaston Benoit est mobilisé ainsi qu´une grande partie de son personnel. Au cours des quatre années de guerre, la direction de l´entreprise est assurée par Marguerite Benoit, qui fait face aux difficultés d´approvisionnement, aux réquisitions et au démantèlement de l´outil de production. Elle parvient malgré tout à assurer une petite production durant trois campagnes. En 1918, le matériel et les machines sont démontés et l´usine est contrainte de s´arrêter. Toutefois, les bâtiments ne subissent que peu de dégâts. L´entre-deux-guerres ouvre une nouvelle période de modernisation et de reconstruction. Gaston Benoit reprend la direction de l´entreprise et impulse un nouvel élan. A partir de 1926, les bascules sont reconstruites, ainsi que les bureaux et le laboratoire, dont la réalisation est confiée à l´entreprise de béton armé Hennebique. En 1933, une nouvelle distillerie d´alcool est également construite avec deux réservoirs attenants, au nord du site, dans le prolongement d´une partie des bâtiments agricoles. Mais surtout, Gaston et Marguerite Benoit sont animés d´un véritable esprit paternaliste envers le personnel de leur sucrerie. Si leur logement de direction est modernisé dans un style art-déco, et agrémenté d´un jardin redessiné avec rocaille et tonnelle, ils font construire une nouvelle série de logements de l´autre côté de la route, pour une partie du personnel et font aménager une chapelle dans la continuité immédiate du côté nord des ateliers. L´école de la sucrerie, qui avait été fondée en 1907, devient une école publique. Le souci de protection conduit même Gaston Benoit à faire construire un bunker destiné à protéger la population du hameau en cas de bombardement. Lorsque Gaston Benoit décède en 1947, la direction de la sucrerie est confiée à son gendre, Jean Valette. Celui-ci imagine rapidement une refonte totale du site industriel mais il décède prématurément en 1951 sans entamer cette modernisation radicale qu´il jugeait nécessaire. Marguerite Benoit, alors âgée de 71 ans, reprend à nouveau la direction, mais sans investissements conséquents, la sucrerie ne parvient plus à rivaliser avec les grands groupes sucriers qui se sont formés. L´usine ferme ses portes à la suite de la campagne de 1969. Les bâtiments sont progressivement abandonnés jusqu´à ce que la valeur patrimoniale du lieu soit reconnue. L´ensemble est inscrit au titre des Monuments historiques en 1999, permettant au propriétaire de réaliser les premier travaux de mise hors d´eau des bâtiments les plus menacés. En 2009, avec l´aide d´une association de sauvegarde, constituée en 1996, l´ancienne sucrerie est au coeur d´un projet de valorisation, bâti sur l´idée d´un parcours d´interprétation du site auquel répond l´activité de la recherche consacrée aux industries agro-ressources. En 1829, l´usine est équipée de deux chaudières et d´une machine à vapeur. En 1853 : 6 machines à vapeur dont 2 de 12 ch ; 1861 : 5 chaudières dont 2 de 15 ch et une de 10 ch. La production atteint 320 t. de sucre en 1849. En 1917, malgré les difficultés liées au contexte de guerre, l´usine parvient à produire 2 200 t. de sucre. En 1956, l'usine possède une capacité de traitement de 600 t. de betteraves / jour. A l'époque, elle se situe au septième rang des sucreries du département de l'Oise. En 1830 la fabrique emploie 50 salariés ; 1848 : 100 salariés ; 1882 : 144 salariés ; 1930 : 160 salariés ; 1946 : 100 salariés.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 19e siècle, 3e quart 19e siècle, 4e quart 19e siècle, 1ère moitié 20e siècle
  • Dates
    • 1829, daté par source
    • 1833, daté par source
    • 1859, daté par source
    • 1880, daté par source
    • 1926, daté par source
    • 1933, daté par source
  • Auteur(s)

Site desservi par un embranchement ferroviaire. Bâtiments construits principalement en brique, parfois enduits (conciergerie), avec toiture à longs pans à pignons couverts, tuile mécanique en couverture. Distillerie nord en pan de fer et brique à 4 étages carrés et étage de comble, ardoise en couverture. Entrepôts industriels sud en élévation ordonnancée. Chaulerie en essentage de bois, couvert en ardoise et tôle. Cheminée d'usine et four à chaux tronconiques, en brique, sur socle respectivement carré et polygonal.

  • Murs
    • brique
    • fer
    • béton
    • bois
    • enduit
    • essentage de planches
    • pan de fer
    • béton armé
    • parpaing de béton
    • pan de bois
  • Toits
    tuile mécanique, ardoise, tôle ondulée
  • Étages
    sous-sol, 4 étages carrés, étage de comble, comble à surcroît
  • Couvrements
    • charpente métallique apparente
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à longs pans
    • pignon couvert
    • pignon découvert
  • Énergies
    • énergie thermique
    • produite sur place
  • État de conservation
    mauvais état, établissement industriel désaffecté
  • Techniques
    • ferronnerie
  • Précision représentations

    Monogramme aux initiales SDF sur la grille des baies de l' élévation antérieure des bureaux.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH partiellement, 1999/06/22
  • Précisions sur la protection

    Inscription par arrêté du 22 juin 1999 de l' ensemble des bâtiments de la sucrerie exceptés la laverie, la citerne à fuel lourd moderne, et le nouveau bâtiment de stockage agricole construit en 1995.

  • Référence MH