Un premier moulin à foulon, travaillant avec les manufactures d'étoffes de laine de Beauvais, existe dans le dernier quart du 18e siècle. Il est bâti sur la rive gauche du Thérain, à proximité d'un second moulin plus en aval. Une partie des bâtiments et de la force hydraulique qui actionne les machines servent également à un moulin à huile. Mais au début du 19e siècle, un baisse sensible de l'activité, due à l'éloignement relatif de cet établissement des principales usines textiles beauvaisiennes conduit son propriétaire, Eustache Prévost, à convertir l'usage primitif du moulin à foulon en moulin à farine. Le moulin à huile est cependant conservé grâce à l'adjonction d'une seconde roue hydraulique. Ce nouvel équipement semble actif à partir de 1808. Vers 1840, il ne subsiste plus que le moulin à farine qui appartient alors à Leroux. Ce dernier le conserve sous cette forme jusque dans les années 1890. A la fin de 19e siècle, l'usine est rachetée par Achille Lanquepin, déjà propriétaire de l'autre usine de Rochy depuis les années 1860, qui y exploite une usine de tabletterie spécialisée dans la fabrication de boutons en os. Au début du 20e siècle, l'usine de boutons passe entre les mains de Mercier. L'usine ferme ses portes à une date inconnue. Les bâtiments actuels sont convertis en logements, notamment l'ancien logement patronal, assez dénaturé et modifié. Le régime hydraulique du moulin est réglementé par ordonnance royale du 12 avril 1843. Avant 1845, l'établissement fonctionne avec deux roues hydrauliques par dessous, mesurant respectivement 4,50 m de diamètre sur 46 cm de large, et 3,82 m de diamètre sur 37 cm de large. Ces deux roues sont remplacées en 1845 par une seule, du même type mais plus large. Le système hydraulique était équipé à l'origine de trois vannes de décharges formant ensemble une largeur de débouché de 3,30 m. Ce vannage fut complété en 1843 par une quatrième vanne, portant la largeur totale du vannage à 5 m, ainsi que par un déversoir. En 1901, Achille Lanquepin fait installer une machine à vapeur, timbrée à 8 kg avec chaudière tubulaire de 26 tubes par le constructeur parisien Aubert.