Dossier d’œuvre architecture IA60001649 | Réalisé par
  • patrimoine industriel, le bassin creillois
Ancienne usine de petite métallurgie (fabrique de limes) Mauroy, puis usine de construction mécanique, dite Ateliers de construction de Creil, puis Daydé-Pillé, actuellement pépinière d'entreprises
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) Département de l'Oise
  • (c) Communauté de l'Agglomération Creilloise

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération Creil Sud Oise - Creil
  • Commune Creil
  • Lieu-dit quartier de Gournay-les-Usines
  • Adresse 7, 9, 10 rue des Usines , rue Jean-Jaurès
  • Cadastre AC 229, 230, 290, 291, 292 ; AD 81, 178, 179
  • Dénominations
    usine de petite métallurgie, usine de construction mécanique
  • Précision dénomination
    fabrique de limes
  • Appellations
    Mauroy, Ateliers de construction de Creil, Daydé-Pillé
  • Destinations
    entrepôt industriel, magasin industriel
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, entrepôt industriel, magasin industriel, bureau, infirmerie, remise ferroviaire, mur de clôture, voie ferrée, transformateur

En 1856, Philippe Mauroy, fabricant de limes à Mello, installe un atelier de forge et une machine à vapeur de 15 chevaux rue Jules-Juillet, dans le quartier des Marais. L'usine comprend un four de chauffe, un marteau pilon actionné par la machine à vapeur, cinq forges doubles, un martinet, des tours et tous les outils nécessaires au mécanicien. Le combustible utilisé est la houille et les fumées s'échappent par une cheminée de 25 mètres de haut. Le site est repris deux ans plus tard par Louis Lebrun et Alexandre Levêque qui le transforment en usine de fabrication de grosse chaudronnerie et de machines à vapeur. En 1886 Louis Lebrun forme avec Henri Daydé et Auguste Pillé une société en nom collectif sous la raison sociale Daydé-Pillé. L'établissement prend un nouvel essor avec l'acquisition de terrains de 50 000 m² à côté de l'usine primitive. La production s'oriente alors vers la réalisation de grands ouvrages d'art métalliques (viaduc du chemin de fer de Cubzac sur la Dordogne en Gironde en 1887, pont-canal de Briare en 1891, structure métallique du Grand-Palais à Paris en 1900), mais aussi des grues, des ponts-roulant ou des treuils. En 1898, les établissements Daydé-Pillé sont répartis sur deux sites implantés de part et d'autre des voies ferrées, rue Jean-Jaurès et rue des Usines. Chaque site est relié au chemin de fer du Nord et possède, à l'intérieur de ses ateliers, des voies Decauville sur lesquelles circulent des wagonnets pour le transport des pièces et des matières premières. Le chargement des wagons et des wagonnets s'effectue au moyen de grues fixes, de grues roulantes et de ponts roulants construits et établis sur place. Les deux sites comprennent les chantiers de construction métallique, les ateliers de chaudronnerie de fer, les ateliers de machines-outils, de tours et d'ajustage, les forges et les ateliers de fabrication de boulons et rivets ainsi que les bureaux. Entre 1898 et 1914, les établissements s'étendent de l'autre côté de la rue des Usines pour l'implantation de leur parc à matériel : une voie ferrée traversant la rue des Usines et reliant les deux ateliers est réalisée en 1912. L'année suivante, le site de la rue Jean-Jaurès est vendu à une usine de fabrication de barres cylindriques. L'électrification du dépôt de matériel intervient en 1914. Un réfectoire pour les ouvriers et de nouveaux bureaux (réalisés en 1909) sont également construits. C'est probablement de cette époque que date le vaste atelier de fabrication, situé au 9 rue des Usines, et portant en lettres blanches la raison sociale de l'usine : "ETABLISSEMENTS DAYDE (l'entreprise a changé de raison sociale en 1903 pour ne garder que le nom de Daydé). Pendant la Première Guerre mondiale, l'usine sous-traite pour Schneider et Cie (fabrication de matériel d'artillerie lourde et de matériel d'assaut), pour la compagnie de Fives-Lille (fabrication de ponts-militaires Henry). Sa superficie totale est de 37500 m² dont 14000 m² couverts. De nouveaux bureaux sont également élevés sur la rue des Usines qui devient après le conflit, le seul site des établissements Daydé. Entre les deux guerres, les établissements Daydé s'agrandissent et se modernisent : construction d'un atelier de mécanique et de menuiserie au début des années 1920, agrandissement du parc de matériel, construction de deux réservoirs pour stocker l'huile lourde nécessaire à l'alimentation des fours (1924), construction d'un atelier de soudure en 1935. Touchée plusieurs fois par les bombardements aériens au cours de l'année 1944, l'usine est partiellement reconstruite en 1947 et 1948 sur les plans de l'architecte Pierre Varenne. Les reconstructions sont l'occasion d'améliorations importantes au niveau social : l'usine se dote d'une infirmerie avec consultations médicales et de nouvelles douches et vestiaires. Les autres reconstructions se font à l'identique et généralement au même emplacement : remise à locomotives, bureaux des contremaîtres de l'atelier des rivets et de l'atelier d'outillage, réfectoire, château d'eau, puits, magasin aux peintures et aux huiles, pont-tournant. Un atelier de peinture au minium de plomb est installé en 1955. L'usine, touchée par la crise, ferme en 1964. La société Daydé est absorbée par la compagnie Française d´entreprise (aujourd´hui société Eiffel). Les bâtiments, situés côté pairs, sont repris par la société rémoise des Produits d'Usines Métallurgiques. Elle est spécialisée dans le négoce des fers et aluminium transformés par cisaillage, laminage, grenaillage et recuit. Certains bâtiments ont été détruits rapidement (atelier de soudure et vestiaire) permettant d'élargir la cour pour d'autres usages. L'atelier de mécanique et d'ajustage a été agrandi par un auvent en pan de fer couvert de matériau synthétique translucide en 1978. La Société d'Exploitation d'Oxycoupage de Paris (SEDOP) reprend la grande halle de montage en 1976. Le parc de matériel, l'ancien réfectoire, l'ensemble des ateliers de fabrication, des magasins et entrepôts industriels et les bureaux situés rue des Usines sont repris à la fin des années 1960 par la société Drye et Boulanger (quincaillerie et droguerie). Les bâtiments sont aujourd'hui tous occupés par une pépinière d'entreprises (activités tertiaires et activités industrielles) qui utilisent les anciens ponts-roulants de 20 et 25 tonnes du grand atelier. L'ancienne usine située rue Jean-Jaurès n'existe plus, seul subsiste une partie des anciens bureaux. Évolution du personnel : 300 salariés en 1890, 800 à 1000 ouvriers en 1898, 500 personnes en 1917 (485 hommes, 4 femmes, 6 belges, 2 luxembourgeois, 2 italiens et 1 espagnol), 467 personnes en mars 1922 (381 hommes, 30 femmes et 56 enfants de moins de 18 ans). En 1905, la journée au sein des ateliers Daydé est de 10 heures : elle commence à 7 heures le matin et se termine à 6 h15 le soir avec une pause entre 8 heures et 8 heures 15 et de midi à 1 heure. Le repos hebdomadaire est le dimanche.

Les anciens établissements Daydé sont constitués de deux sites construits de part et d'autre de la rue des Usines. Côté impair, le site regroupe, autour d'une cour, les anciens ateliers de fabrication (ateliers des ponts et charpentes, ateliers et magasins à rivets, atelier de serrurerie, ateliers de mécanique et d'ajustage, atelier de forge), les magasins et entrepôts industriels, les bureaux et toutes les dessertes par rails (voies Decauville, pont-tournant) ainsi que le transformateur électrique. L'entrée du site est soulignée par 4 piliers. Elle est encadrée à gauche par un bâtiment accolé aux ateliers de fabrication, construit en béton et couvert d'un toit en terrasse. Ce bâtiment de plan symétrique présente un porche central sommé d'un fronton accueillant l'horloge. Il dessert de part et d'autre les douches et la pointeuse. A droite, un bâtiment à 10 travées (bureaux et infirmerie) en pierre, brique et meulière vient fermer la parcelle le long de la rue des Usines. Il est construit en pierre en rez-de-chaussée surélevé et un étage carré terminé par un toit en terrasse. Les ateliers de fabrication présentent une succession de 8 halles accolées construites en pierre et couvertes d'un toit à longs pans en tuile mécanique. Ils sont desservis par des rails et des voies Decauville. L'atelier de mécanique et d'ajustage possède de larges baies en verre. Il est prolongé vers l'est par un bâtiment essenté de tôle à un pan. Toutes les charpentes métalliques sont apparentes. Ces ateliers sont prolongés vers l'est par une vaste halle de montage, possédant deux ponts-roulants. Elle est construite en brique et couverte d'un toit à longs pans en matériau synthétique. L'ancien atelier de ponts et charpentes présente, sur son mur pignon sud, des baies en plein cintre en brique, condamnées. Ce bâtiment possède un lanterneau. La remise à locomotive située dans l'angle sud-ouest de la parcelle est un petit bâtiment en pan de fer hourdé de brique pleine. Il est coiffé d'un toit à longs pans et d'un lanterneau en tuile mécanique. Le bureau du chef de parc, situé le long du mur de clôture sud longeant les voies ferrées de la ligne Paris-Lille, est une construction légère en pan de fer hourdé de brique enduite. Sa toiture à longs pans est couverte de tuile mécanique. De l'autre côté de la rue des Usines, les entrepôts industriels et le réfectoire, sont construits en brique et essentage de tôle, couverts d'un toit à longs pans en tuile mécanique.

  • Murs
    • brique
    • pierre
    • béton
    • métal
    • fer
    • meulière
    • verre
    • essentage de tôle
    • enduit
    • pierre de taille
    • brique et pierre
    • pan de fer
  • Toits
    fer en couverture, tuile mécanique, verre en couverture, matériau synthétique en couverture, tôle ondulée
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré
  • Couvrements
    • charpente métallique apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à longs pans
    • toit à un pan
    • lanterneau
  • Énergies
    • énergie thermique
    • énergie électrique
  • Statut de la propriété
    propriété privée