Dossier d’œuvre architecture IA60001660 | Réalisé par
  • patrimoine industriel, le bassin creillois
Usine de quincaillerie (fabrique de clous) Rivierre
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) Département de l'Oise
  • (c) Communauté de l'Agglomération Creilloise

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération Creil Sud Oise - Creil
  • Commune Creil
  • Adresse 2 à 6 rue des Usines
  • Cadastre AD32
  • Précisions oeuvre située en partie sur la commune Nogent-sur-Oise
  • Dénominations
    usine de quincaillerie
  • Précision dénomination
    fabrique de clous
  • Appellations
    Rivierre
  • Parties constituantes non étudiées
    mur de clôture, voie ferrée, atelier de fabrication, bureau, transformateur, château d'eau

Une société de négoce de ferrailles et de boulonnerie est installée par Allary et Place en 1875 rue des Usines. Une demande d'embranchement ferroviaire est déposée en 1882. Le site de la boulonnerie est repris en août 1888 par Théodore Rivierre. Il s'associe rapidement avec Oscar Watteau, inventeur des procédés de fabrication des semences de cordonniers. La production s'effectue au moyen de couronnes de fil de fer et non plus de plaques de tôle ce qui garantit des économies de temps et une meilleure qualité du produit. Pendant la guerre 1914-1918, l'usine produit en grande quantité des clous pour les chaussures des soldats mais aussi des cylindrages pour les torpilles aériennes. En mai et juillet 1918, des bombes allemandes touchent l'établissement : les bureaux et les habitations sont endommagés. L'usine est agrandie vers le nord à partir de 1922, à la demande de la veuve de Théodore Rivierre, pour construire une tréfilerie. Les travaux sont réalisés sous la direction de l'architecte Rivoire. La production se diversifie : semences en fil d'acier, fabrication de chevilles en laiton et en acier. L'usine est à nouveau bombardée en juin 1940 puis en avril, mai et juin 1944 : un tiers des bâtiments sont touchés et sont rasés par la suite. La clouterie est reconstruite et réaménagée en grande partie entre 1946 et 1953, sous la direction de l'architecte Pierre Varenne et de l'entrepreneur Lepage. La fabrication se limite alors aux semences de cordonniers et de tapissiers et aux pointes fines. Un nouveau bâtiment pour le conditionnement des fils d'acier est construit en 1975. L'activité se poursuit aujourd'hui sur les 325 machines construites entre 1895 et 1925 et installées au nord du site. Entre 1600 et 1800 modèles de clous (pour tapisserie, chaussures, maquettes) sont produits et 16 personnes travaillent dans l'usine. L'établissement emploie 400 ouvriers en 1914, 125 français et 8 étrangers en 1916 (2 suisses, 5 belges et 1 italien), 300 ouvriers en 1922 et 107 en 1970.

La clouterie-tréfilerie Rivierre, entourée de murs en brique et en pierre, est composée de plusieurs bâtiments construits en bordure de la rue des Usines et à l'intérieur de la parcelle entre 1880 et 1970. Le bâtiment des bureaux, à cinq travées, est en béton habillé de pierre. Il est construit sur sous-sol, avec un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un étage de comble. L'entrée est soulignée par un avant-corps central coiffé d'un petit toit à trois pans en ardoise : on y accède par six marches. La toiture est à longs pans et croupes brisés. La stéréotomie de la pierre est soignée notamment pour les chaînes d'angle, les encadrements des baies et les bandeaux soulignant le premier étage. La porte est ornée de clous en ferronnerie. Au centre de la cour se trouvent deux halles accolées (ancienne menuiserie et magasins des matières premières) en rez-de-chaussée construites en brique et pan de bois en Y. Elles sont couvertes chacune de deux pans en tuile mécanique et tôle. D'autres constructions en brique bordent la parcelle à l'ouest. Dans la continuité du portail d'entrée, deux bâtiments en brique et pierre ont été élevés, perpendiculairement à la rue des Usines. Ils sont couverts d'un toit à deux pans en matériau synthétique et tôle ondulée. Deux halles accolées en pierre sont visibles dans son prolongement : elles sont percées de baies en plein cintre en brique. A l'intérieur les murs sont soulignés par des pilastres en pierre. Elles sont chacune couvertes d'un toit à deux pans en tuile mécanique et matériau synthétique. Un bâtiment en pierre fermé sur trois côtés est élevé dans le prolongement des deux halles : il est couvert d'un toit à deux pans en matériau synthétique. Le bâtiment en béton et parpaing de béton (tréfilerie) est construit légèrement en retrait de la rue des Usines. Il comporte 4 travées soulignées par des bandeaux de béton. Les fenêtres de premier étage sont condamnées par des plaques de tôle ondulée. La toiture est en voile de béton nervurée. Un transformateur électrique lui est accolé. L'usine est ceinte par une partie des bâtiments (ateliers de fabrication, transformateur électrique) ainsi que par des murs pleins en pierre. A l'arrière de la tréfilerie se situe le réservoir d'eau : sa base est construite en pierre, percée de 4 ouvertures en plein cintre en brique ; la base est surmontée d'une cuve en métal. L'activité se concentre aujourd'hui dans un long bâtiment en rez-de-chaussée situé au centre la parcelle. Une première partie est construite en brique et couverte de 5 sheds en verre et tuile mécanique. Elle abrite les bureaux, l'atelier de vérification, de pesage et d'emballage et la zone de stockage et d'expédition. Ce bâtiment est prolongé vers le nord par une construction tout en béton (murs, couverture en voile de béton) abritant le four fonctionnant au charbon et les tonneaux de sciure utilisés pour le dégraissage. Une extension du bâtiment se poursuit vers le nord : ce bâtiment comporte 8 travées en voile de béton abritant les 325 machines fonctionnant à l'électricité (quelques courroies sont encore visibles ainsi que des rails au sol). Les vestiaires construits en brique en rez-de-chaussée et le garage à vélo sont également visibles près de l'entrée est du site.

  • Murs
    • brique
    • pierre
    • béton
    • bois
    • parpaing de béton
    • pan de bois
  • Toits
    tôle ondulée, béton en couverture, ardoise, tuile mécanique, matériau synthétique en couverture
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit bombé
    • toit à longs pans
    • toit à longs pans brisés
    • croupe brisée
  • Énergies
    • énergie électrique
  • Techniques
    • ferronnerie
    • mosaïque
  • Représentations
    • monogramme
    • raison sociale
    • lion
  • Précision représentations

    Le portail d'entrée de l'usine porte les initiales R et V pour Rivierre et Veuve. Une plaque en tôle sur la façade des bureaux porte l'inscription "Société des Etablissements Th. Rivierre Manufacture de Clouterie" entourée de deux lions, symboles de l'entreprise Rivierre. La porte d'entrée du bâtiment administratif est ornée de plusieurs gros clous en ferronnerie rappelant la fabrication des lieux. Le seuil d'entrée de ce bâtiment est décoré d'une mosaïque en couleur représentant un lion portant entre ses pattes les lettres T et R, initiales de Théodore Rivierre.

  • Statut de la propriété
    propriété privée

Bien que plusieurs maisons d'habitations aient été construites sur place (dont la maison du concierge bombardée en 1944), la famille Rivierre logeait à Chantilly où elle possédait deux propriétés rue des Cascades : l'une appelée "souvenir et bon accueil" fut édifiée en 1885 et achetée par Marie Crosnier, veuve de Léon Rivierre en 1906, l'autre nommée "le manoir de l'espérance", construite en 1911, est acquise en 1926 par Paul Théodore Rivierre et sa femme. Les deux propriétés, toujours visibles, sortent des biens de la famille Rivierre à la fin des années 1950.

Documents d'archives

  • AC Creil. Série O ; 1O1 106. Voirie rue des Usines. Demande d'établir une voie ferrée traversant la rue des usines et destinée à relier les deux ateliers appartenant à M. Daydé, 1912.

  • AC Nogent-sur-Oise. Série I ; sous-série : 5I. Etablissements dangereux et insalubres.

    Agrandissement de la clouterie Rivierre, 1922.
  • AD Oise. Série M ; sous-série 5M : 5Mp2520. Etablissements insalubres, agrandissement de l'usine de tréfilerie-clouterie Rivierre sur la commune de Nogent-sur-Oise, 1921-1922.

  • AD Oise. Série R ; sous-série 2R : 2RP1306. Usines travaillant pour la défense nationale.

    Clouterie Rivierre, novembre 1916.
  • AD Oise. Série R ; sous-série 4R : 4RP1920. Bombardements aériens : usine Rivierre, mai 1918 et juillet 1918.

  • AD Oise. Série S ; sous-série 9S : 9Sp181/2. Chantier de préparation et de débit de bois pour traverses, installation d'une machine à vapeur et d'une chaudière locomobile, 1874.

    Machines à vapeur, établissements Rivierre, 1900.
  • AD Oise. Série W ; 753W 28841. Dommages de guerre 1939-1945. Reconstruction des établissements Rivierre.

  • AD Oise. Série W ; 753W 28842. Dommages de guerre 1939-1945. Reconstruction des établissements Rivierre.

  • AD Oise. Série W ; 1105W 46. Etablissements classés : installation de la SEDOP, 1976.

    Extension de l'usine Rivierre en 1974-1975 : création d'une unité de fils d'acier.

Bibliographie

  • Creil et ses industries. La gazette de Creil. Supplément de janvier 1898.

    p. 14.
  • L'Oise. L'Illustration économique et financière. Supplément au numéro du 16 décembre 1922.

    p. 100.

Documents figurés

  • [Plan joint à la demande de raccordement de l'usine Allary-Place au chemin de fer]. Dess., sans échelle, Allary (auteur), 1882 (AC Creil ; 1O1 106).

  • [Papier à lettre à en-tête de la boulonnerie Allary et Place]. Impr. photoméc., n. et b., 1882 (AC Creil ; 1O1 106).

  • [Papier à lettre à en-tête de l'usine Rivierre en 1900]. Impr. photoméc., n.et b., 1900 (AD Oise ; 9Sp 182/1).

  • Les ouvriers de la clouterie Rivierre avant 1914. Photogr. pos, n. et b. (AC Creil ; photographies, coll. A. Rabelle).

  • [Papier à lettre à en-tête des établissements Rivierre]. Impr. photoméc., couleur, 1950 (AD Oise ; 753W28842).

  • [Bâtiment n° 35 abritant les frottoirs et le bleuissage des clous]. Photogr. Pos., n. et b., sans date [vers 1944] (AD Oise ; 753W28842).

  • Société des Etablissements Th. Rivierre, Creil (Oise). Points de chute des bombes. Plan imprimé, couleur, échelle de 2 m/m, 1944 (AD Oise ; 753W28841).

Annexes

  • Etat des dommages de guerre de 1939-1945 et reconstruction de la clouterie Rivierre à Creil
Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2006
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) Département de l'Oise
(c) Communauté de l'Agglomération Creilloise