Dossier d’œuvre architecture IA60005312 | Réalisé par
Chamignon Lucile (Rédacteur)
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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  • inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
Le hameau de Moimont
Œuvre repérée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
  • Commune Noirémont
  • Lieu-dit Moimont
  • Dénominations
    écart
  • Parties constituantes non étudiées
    puits, croix de chemin, abreuvoir

Origines et évolution de la morphologie

 

Moimont se situerait à l’emplacement d’un ancien bois, défriché vers le milieu du XIIe siècle (Lambert, 1982). Il dépend sous l’Ancien Régime de l’abbaye cistercienne de Froidmont. Après la Révolution, le hameau est rattaché à la commune de Sainte-Eusoye puis à Noirémont en 1836.

Le plan d’assemblage du cadastre napoléonien de Sainte-Eusoye permet de se représenter la forme et le cadre du bâti de Moimont en 1809. L’habitat est dense et réparti le long de rues en forme d’escalier. Trente-deux maisons sont recensées en 1841.

À la suite de l’exode rural qui frappe tous les villages du plateau picard dans le dernier quart du XIXe siècle, la population décroit et de nombreuses maisons disparaissent, en particulier rue de Noirémont et rue de la Mare. Seules quelques fermes subsistent. Le cadastre de 1936 figure en effet une petite dizaine d’exploitations agricoles aux tailles variées. Elles restent en activité jusqu’au milieu du XXe siècle. Le hameau se vide un peu plus dans les décennies suivantes et plusieurs fermes tombent en ruine. Il faut attendre les années 2000 et l’implantation de nouveaux pavillons sur les parcelles vides pour que la démographie de Moimont connaisse une hausse.

 

Puits, mares et croix de chemin

 

Deux puits ont été relevés : le premier sur la placette où se tient la croix de chemin ; le second à côté de l’ancienne mare au bout de la rue de la Mare.

Le village comptait trois mares visibles sur le cadastre de 1936. Aujourd’hui, seule subsiste celle qui se trouve à l’intersection de la rue du Calvaire et de celle de Noirémont. Une mare privée se trouvait rue de la Mare, côté sud (son tracée est encore visible mais elle est à sec). La dernière se trouvait au bout de la rue de la Mare, en face de la fourche formée par la rue et le sentier du tour de ville.

La croix de Moimont se situe sur la placette du hameau. D’après le travail de l’association pour la connaissance et la conservation des croix et calvaires du Beauvaisis, une première croix est érigée en 1856. Elle est relevée une première fois en 1929 avant d’être à nouveau réédifiée en 1986 grâce à un don de Marcel Dassault (voir l’inscription portée sur le socle).

 

Les formes du bâti

 

                Les types d’habitat : fermes et pavillons

 

Si l’écart de Moimont comptait 32 maisons en 1841, ce nombre diminue compte tenu de l’exode rural de la seconde moitié du XIXe siècle. Seules les fermes restent encore en place comme l’illustre le cadastre de 1936. Celles-ci sont installées sur de larges parcelles dont les bâtiments sont distribués autour d’une cour. Sur la petite dizaine de fermes que comptait Moimont, il n’en reste aujourd’hui que trois dont deux toujours liées à des activités agricoles (n°270 rue de Noirémont, n°79 Grande Rue). Les n°70 et 79 sont toujours fidèles à leur plan d’origine et les bâtiments en place aujourd’hui sont ceux figurés sur le cadastre de 1936.

Les autres fermes de Moimont sont aujourd’hui à l’état de ruines. Toutefois, l’habitat se densifie de nouveau depuis les années 2000. Les maisons sont bâties en milieu de parcelle (exemple aux n°210 et n°190).

 

                Les matériaux de construction

 

Les bâtiments traditionnels en torchis et pans de bois, matériaux traditionnels des constructions picardes, sont rarement conservés. La grange alignée sur la rue au n°70 Grande Rue est un précieux exemple de ce type de construction. L’essentage de ses maçonneries grâce à des clins en bois permet de la protéger des intempéries. Le logis en ruines au bout de la rue de la Mare était également en pans de bois. Le clayonnage et le torchis sont bien visibles derrière l’enduit des murs.

Le second matériau le plus représenté dans les constructions visibles aujourd’hui est la brique. Celle-ci connait une large diffusion à partir de la seconde moitié du XIXe siècle. Les vastes granges et étables alignées sur la rue du n°79 Grande Rue en sont un exemple. Un passage charretier aménagé dans le bâtiment permet d’accéder à la cour.

Enfin, le béton est employé dans les constructions des pavillons surtout édifiés autour de la placette du hameau depuis les années 2000.

En ce qui concerne les matériaux de couverture des toits, le chaume persiste longtemps à Moimont. En 1841, sur 32 maisons, 29 sont de chaume ; en 1866, sur les 23 maisons que compte le hameau, 13 sont encore de chaume contre 9 d'ardoise et une de tuile.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age
    • Principale : Temps modernes
    • Principale : Epoque contemporaine
  • Typologies
    vallée sèche ; plateau

Documents d'archives

  • AD Oise. Série J ; 49 Jp 10. Noirémont. Inventaire des croix et calvaires. Archives de l'association pour la connaissance et la conservation des calvaires et croix du Beauvaisis, 2007.

    AD Oise : 49 Jp 10
  • AD Oise. Série M ; 6 Mp 527. Noirémont. Recensements de population (1820 à 1936).

    AD Oise : 6 Mp 527

Bibliographie

  • GRAVES, Louis. Précis statistique sur le canton de Froissy, arrondissement de Clermont (Oise). Annuaire de l'Oise. Beauvais : Achille Desjardins, 1832.

    p. 46.
  • LAMBERT, Émile. Dictionnaire topographique du département de l'Oise. Amiens (Musée de Picardie) : Société de linguistique picarde, 1982 (tome 23).

    p. 349.

Documents figurés

  • Noirémont. Cadastre napoléonien, section D, 1808 (AD Oise ; EDT 269/1 G 1).

    AD Oise : EDT 269/1 G 1
  • Noirémont. Cadastre rénové, section D, feuille 2, 1936 (AD Oise ; 1964 W 126).

    AD Oise : 1964 W 126
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Chamignon Lucile
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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