Dossier d’œuvre architecture IA60005351 | Réalisé par
Chamignon Lucile (Rédacteur)
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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  • inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
Le hameau de Bois Renault
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
  • Commune Saint-André-Farivillers
  • Lieu-dit Bois Renault
  • Dénominations
    écart
  • Parties constituantes non étudiées
    remise de matériel d'incendie, place, abreuvoir, croix de chemin

Chaque hameau de la commune de Saint-André-Farivillers a une histoire propre et fait donc l’objet d’un dossier à part entière. Situé sur la route de Campremy et limitrophe de cette commune, l’habitat de Bois Renault semble s’être développé après l’implantation d’un manoir seigneurial associé à une chapelle. Ce dernier aurait toutefois brûlé en 1920 et seuls quelques vestiges de maçonnerie sont encore visibles.

Après l’exode rural, le nombre d’habitants augmente à partir des années 1980 et des pavillons sont construits vers Campremy créant ainsi une continuité entre les deux communes.

Origines

 

De Bosco Renoldi est la première occurrence connue (1218) du hameau dans le cartulaire de la maladrerie Saint-Lazare de Beauvais (LAMBERT, 1982). Il semble qu’à l’origine s’y trouvait un bois détenu par un homme nommé Renault. Un manoir et une seigneurie se sont ensuite implantés en ce lieu comme l’indique la mention "super manerium de bosco Renoldi" relevée dans un acte de 1258 du cartulaire de l’Hôtel-Dieu de Beauvais. 

Un château se trouvait dans l’actuelle rue éponyme. D’après les recherches de l’Association pour la Connaissance et la Conservation des Calvaires et des Croix du Beauvaisis (ACCCCB), il était doté d’une chapelle, bénie en 1770. Germain Commelin indique qu’au début du XXe siècle, le château appartenait à un négociant en vin qui s’en servait d’entrepôt avant qu’il ne soit détruit par un incendie en 1920. Le plan d’état-major du milieu du XIXe siècle figure bien un tel site. Des vestiges de murs de clôture et de murs en pierre de taille ont en effet pu être relevés dans la rue du Château (à l’intersection avec le chemin menant à Campremy et en face du pavillon au n°3).

Les recensements de population mentionnent 41 maisons en 1831. Dans un contexte d’exode rural, elles ne sont plus que 26 en 1896. Les habitants étaient surtout cultivateurs et les femmes fileuses. Un fabricant de gants est cité en 1846 mais la population du hameau ne semble pas s’être jamais véritablement tournée vers le travail du textile à domicile pourtant répandu au XIXe siècle dans les villages situés plus à l’ouest et au sud.

Au début du XXe siècle, le village compte un café-épicerie, une épicerie, une quincaillerie et une entreprise de battage (DELATTRE). Un débitant est toujours cité dans le recensement de population de 1936.

 

Évolution de la morphologie et du parcellaire

 

L’origine de Bois Renault semble remonter à l’implantation d’un domaine seigneurial au Moyen Âge sur le bord de la route reliant Campremy à Hédencourt. Le manoir devait se situer à l’emplacement du château détruit vers 1920 dans l’actuelle rue du Château. Le profil courbe de cette voie qui rejoint la route principale signale bien cette implantation.

L’habitat se développe ensuite le long de la route (rue de la Vallée Saint-André) et une petite place publique est aménagée à l’angle de cette voie et de la rue du Château.

Si l’habitat est devenu plus lâche à la suite du dépeuplement survenu au cours de l’exode rural à partir du dernier quart du XIXe siècle (voir le cadastre de 1940), une reprise démographique s’amorce dans la seconde moitié du XXe siècle. Ainsi, un habitat pavillonnaire s’implante au bord de la route vers Campremy au point de faire se rejoindre les deux communes. D’autres maisons sont construites dans la rue de l’ancien manoir seigneurial.

Dans l’état des recherches actuelles, il n’est pas possible d’étudier un parcellaire plus ancien que celui figuré sur le cadastre de 1940. À cette époque, le bâti est lâche compte tenu de l’abandon de nombreuses habitations au cours de l’exode rural. Les parcelles sont donc irrégulières et larges, certainement plus grandes qu’au XIXe siècle où le maillage urbain des villages picards est constitué de petites fermes loties sur des « trinquettes », parcelles longues et étroites s’étirant jusqu’au chemin du tour de ville.

 

Lieux partagés et structurants

 

                Les sentiers du tour de ville

 

Il ceinture les villages en séparant la zone cultivée (terres labourables) de la zone habitée (les maisons et leurs vergers, potagers). Il est le plus souvent accessible grâce à un portillon aménagé au fond de la parcelle.

Sur le cadastre de 1940, le côté ouest de Bois Renault est complètement entouré par un tour de ville qui longe l’arrière des habitations alignées sur la rue de la Vallée Saint-André. Il a disparu aujourd’hui pour être intégré aux champs cultivés. Côté est, le tour de ville occupe la section nord : il passe derrière les larges parcelles de l’ancien château et rejoint la rue de la Vallée Saint-André à la sortie nord du hameau. Ce sentier est le seul à avoir été conservé.

 

                La croix de Bois Renault dite « Calvaire Dauze »

 

Elle se situe à l’entrée nord du hameau et se trouve figurée sur le cadastre de 1940. D’après les recherches de l’Association pour la Connaissance et la Conservation des Calvaires et des Croix du Beauvaisis (ACCCCB), son nom correspond à celui des propriétaires du terrain sur lequel elle était érigée. La commune en est devenue propriétaire en 1998 et elle est restaurée l’année suivante.

 

                Gérer et partager l’eau : puits et mares

 

La nature poreuse et sèche des sols du plateau picard fait de l’approvisionnement en eau un enjeu fondamental dans les villages de la région. Un puits communal est indiqué sur le cadastre de 1940, en face de la place, à l’angle de la rue du Colombier. Il a aujourd’hui disparu.

En revanche, une mare sur les deux figurées sur le cadastre de 1940 est toujours en place. Elle se trouve juste au nord de la place au bord de la rue de la Vallée Saint-André. Ses murs de soutènement en brique sont encore conservés.

La seconde mare a disparu. Elle était située à côté du n°35 de la rue de la Vallée Saint-André, à l’angle de la rue du Château.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age
    • Principale : Temps modernes
    • Principale : Epoque contemporaine
  • Typologies
    plateau

Documents d'archives

  • AD Oise. Série J ; sous-série 49 J : 49 Jp 10. Saint-André-Farivillers. Inventaire des croix et calvaires. Archives de l'association pour la connaissance et la conservation des calvaires et croix du Beauvaisis, 2007.

  • AD Oise. Série M ; sous-série 6 M : 6 Mp 624. Saint-André-Farivillers. Recensements de population (1820 à 1936).

Bibliographie

  • COMMELIN, Gérard. Saint-André-Farivillers : son histoire. [s. l.] : [s. ed.], 2006.

  • DELATTRE, Daniel. Le canton de Saint-Just-en-Chaussée : 84 communes, 84 lieux incontournables. Grandvilliers : éditions Delattre, 2020.

  • GRAVES, Louis. Précis statistique sur le canton de Froissy, arrondissement de Clermont (Oise). Annuaire de l'Oise. Beauvais : Achille Desjardins, 1832.

    pp. 44-45.
  • LAMBERT, Émile. Dictionnaire topographique du département de l'Oise. Amiens (Musée de Picardie) : Société de linguistique picarde, 1982 (tome 23).

    p. 70.

Documents figurés

  • Saint-André-Farivillers. Cadastre rénové, section C, feuille 1, 1940 (AD Oise ; 1964 W 154).

  • Bois Renault (Oise). Rue de la Place, carte postale, éd. Bouteille à Breteuil, [premier quart du XXe siècle] (coll. part.).

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Chamignon Lucile
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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