Dossier d’œuvre architecture IA60005404 | Réalisé par
Chamignon Lucile (Rédacteur)
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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  • inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
L'habitat du village de Paillart
Œuvre repérée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
  • Commune Paillart
  • Dénominations
    maison, ferme, magasin de commerce, demeure, cité ouvrière, lotissement

Les formes du bâti

Paillart comprend une grande majorité de fermes dites picardes avec grange, parfois combinée à un atelier (ou "boutique") sur la rue. De rares fermes organisées autour d’une cour ont été identifiées. La rue de la Mairie compte plusieurs logis en brique à étage du dernier quart du XIXe siècle. D’une manière générale, les constructions en torchis et pans de bois avec un essentage en bois sont encore très répandues, et plus nombreuses que dans les villages voisins.

 

Les types d’habitat

 

               Une majorité de "fermes picardes" 

Cette famille d’habitat regroupe les logements installés sur une fine parcelle en lanière avec un logis en fond de cour et une grange associée ou non à un atelier ("boutique") sur la rue. Le bâtiment est percé de l’entrée charretière fermée par des "grand’ portes" permettant de pénétrer dans l’étroite cour. Cette dernière accueillait autrefois des bâtiments perpendiculaires à la rue, qui abritaient souvent quelques animaux de basse-cour. Le logement était celui des journaliers, ménagers ou petits cultivateurs.

Les dimensions des granges alignées sur la rue varient en fonction de la taille de l’exploitation. Celles qui se situent dans la rue de la Motte reprennent les trois formes les plus répandues : le n°10 (ill.) correspond à la plus petite (porte charretière d’un côté, espace agricole de l’autre), le n°22 est de taille moyenne (porte charretière au centre, espaces agricoles de part et d’autre), le n°20 est caractéristique des fermes picardes de grande taille avec deux entrées, l’une pour la cour, l’autre pour la grange (ill.).

Les artisans possédaient parfois une boutique, aujourd’hui identifiable grâce à la présence d’une ouverture allongée percée dans le bâtiment aligné sur la rue. De tels exemples, dont certains conservent les anciens volets en bois se trouvent en grand nombre dans le village. C'est par exemple le cas dans la rue Becquerelle (n°7, 33 (ill.), 35 (ill.)), au n°2 de la rue du Val de Noye (ill.), au n°12 de la rue Thiaux (ill.) et dans la rue Lambin (n°5-7 (ill.), 11).

 

               De rares fermes à cour

Ces grosses exploitations agricoles sont organisées autour d’une vaste cour fermée. Paillart en compte peu car ce type d’habitat est surtout implanté dans des territoires de plaines céréalières. Il convient toutefois de signaler la ferme au n°2 de la rue du Pont des Ânes structurée dans le dernier quart du XIXe siècle. En effet, le logis porte la date de 1880 sur le fronton circulaire de la lucarne centrale de l’étage. Perpendiculaire à la rue, il est construit en brique et orné de décors sculptés de style néo-classique autour des ouvertures et sous la corniche. Les bâtiments agricoles ont été remaniés et la ferme accueille aujourd’hui un élevage de volailles.

Une seconde ferme à cour se situe en cœur de village, en face de l’église au n°6 de la rue Becquerelle. Elle comprend une vaste grange en brique avec deux entrées charretières (une pour la grange, l’autre pour la cour) et un logis dans son prolongement, tous les deux alignés sur la rue. D’autres bâtiments agricoles ferment les côtés de la cour.

Enfin, une troisième ferme se situait au n°9 de la rue Becquerelle (ill.). Elle apparaît déjà sur le cadastre du début du XIXe siècle et un colombier semble alors trôner dans sa cour. Il a pu donner son nom à la ruelle éponyme qui longe son côté sud. Était-ce une ancienne ferme seigneuriale ? Elle comprend actuellement des bâtiments agricoles en pierre de taille et un logis en brique, reconstruit dans la seconde moitié du XIXe siècle. Le pignon du logis aligné sur la rue Becquerelle porte la date de 1868.

 

               Les logis sur rue : habitats d’artisans, employés des services ou notables

Cet habitat est particulièrement présent dans les rues de la Libération et de la Mairie. Il prend le plus souvent la forme d’une maison sur deux niveaux percée d’une entrée charretière disposée sur un côté. Elle est par exemple présente dans la rue de la Libération (n°7 et 9). Un ancien commerce ou atelier d’artisan se trouvait au n°5 de la rue du Val de Noye (ill.). L’existence d’un large cartouche au-dessus des ouvertures signale en effet un ancien usage commercial.

La rue de la Mairie comprend un alignement de logis plutôt cossus reconstruits en brique à la limite des XIXe et XXe siècles. Les maisons comptent deux niveaux et trois ou quatre travées (n°6 (ill.), 8 (ill.), 16 (ill.)). Elles portent un décor sculpté au-dessus des ouvertures (feuillages au n°6, bandeau de carreaux de ciment sous la corniche du n°8, garde-corps en fer forgé au n°16).

 

Évolutions dans l’emploi des matériaux de construction

Paillart conserve de très nombreuses constructions en torchis et pans de bois, matériaux traditionnels du plateau picard (par exemple dans la rue Lambin n°5-7 (ill.), 11). L’essentage de clins de bois mis en œuvre afin de protéger les murs extérieurs des intempéries est encore très présent aujourd’hui (par exemple au n°7 de la rue de la Libération (ill.), aux n°14 et 15 (ill.) de la rue Thiaux ou aux n°33 (ill.) et 35 de la rue Becquerelle (ill.)).

Quelques logis en pierre sont encore conservés comme au n°10 de la rue Lambin (ill.), au n°9 (ill.) ou au n°16 de la rue Becquerelle.

De nombreuses habitations de la rue de la Mairie sont reconstruites en brique à la limite des XIXe et XXe siècles (n°6 (ill.), 10, 16 (ill.)) tandis que des cités ouvrières sont implantées dans la rue Lambin pour loger les salariés de l’usine de lacets qui prend son essor à cette période (n°16 à 20 et n°12, voir en ill.).

La brique est employée jusque dans les années 1950 (pavillon de fonction lié à l’usine au n°12 de la rue Lambin, ancien commerce au n°5 de la rue du Val de Noye (ill.)) avant d’être supplantée par le béton. Ce dernier est utilisé pour la construction de lotissements à partir des années 1960 à l’ouest du village (clos du Forestel, cité du Bois de Boulogne) et de pavillons (partie sud de la rue de la Libération, partie nord de la rue Lambin).

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 19e siècle, 4e quart 19e siècle , daté par travaux historiques, porte la date
    • Principale : 1ère moitié 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1880, porte la date

Documents figurés

  • Paillart. Extrait d'un plan concernant les prés et marais, [premier quart du XIXe siècle] (AD Oise ; plan 685).

  • Paillart. Cadastre napoléonien, 1828 (AD Oise ; EDT 247/1G2).

  • Paillart. Cadastre rénové, 1954 (AD Oise ; 2139 W 277).

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2024
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Chamignon Lucile
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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