Photographe au service de l'Inventaire du patrimoine culturel de la région Hauts-de-France (2023).
- inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
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Commune
Esquennoy
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Adresse
6 rue de l'Usine
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Cadastre
2020
AE
157, 11, 12, 84
La maison du directeur se trouve sur la parcelle 157. Les bâtiments au sud du site sont en partie installés sur une vaste parcelle (n°84) qui s'étend à l'arrière et jusqu'à la cité de Paillart.
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Dénominationstissage, usine de petite métallurgie
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Précision dénominationusine d'articles d'éclairage et de chauffage
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AppellationsTissage Sellier-Delaforge, Société Industrielle d'Articles d'Éclairage, Société Industrielle d'Articles d'Éclairage et de Chauffage SIAE SIAEC, marque Intuis, Muller Intuitiv
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Parties constituantes non étudiéesmagasin industriel, atelier de fabrication, bureau
Les recherches de l’association "Esquennoy, patrimoine d’hier et aujourd’hui" permettent d’éclairer l’histoire de cette usine textile qui semble commencer dans la seconde moitié du XIXe siècle. À cette époque, les Sellier et les Delaforge sont des familles de tisserands connues depuis plusieurs générations. D’après l’étude des rôles d’imposition, Philibert Sellier est le plus gros fabricant d’Esquennoy en 1860 : il possède 50 métiers. Ce chiffre passe à 78 en 1870. En 1873, il fait construire par l'entrepreneur J. Devilder (Cambrai) les bâtiments de l’usine au sud du village. Ils comprennent des bureaux, des ateliers, des magasins de stockage et le logement du directeur sur la parcelle voisine au nord (ill.). En 1874 les époux Sellier-Delaforge financent l’édification de la chapelle de la Vierge dans l’église en mémoire de la bénédiction de l’usine l’année précédente. Une plaque commémorative et les verrières rappellent ce moment.
Dans le même temps, une cité ouvrière voit le jour. Philibert Sellier se fait également construire une demeure cossue derrière l’église (elle est incendiée en 1940).
Après sa mort, ses deux fils Georges et Lucien reprennent l’usine : 200 ouvriers y travaillent lors des grèves de 1894.
En 1903, après la mort de leur mère, les deux frères vendent l’usine avec les deux cités ouvrières associées (cité de Paillart et cité Cauchetier) ainsi que la villa du directeur à côté de l’usine et la demeure de la rue Saint-Pierre. C’est la Société Industrielle d’Articles d’Éclairage (SIAE) localisée à Creil (Oise) qui l’achète. La fabrication de toiles cesse au profit de la conception de lampes.
Avant 1914, l’usine comprend deux chaudières, un magasin de matières premières, des ateliers (découpage, cuisson, montage, vissage, galvanoplastie, polissage…), un magasin d’expédition des bureaux. Un dépôt est installé en face de la gare de Breteuil afin de faciliter le transport des produits.
Pendant la Première Guerre mondiale la production de l’usine est dirigée vers la fabrication de gamelles, de têtes d’obus, de lanternes et de gaines Rollet en métal pour les grenades. En juin 1916, 140 ouvriers y travaillent. L’effectif passe à 218 _ dont 83 femmes en 1918. Lorsque la ligne de front se rapproche, l’usine est évacuée puis occupée par les troupes anglaises.
Dans l’entre-deux guerres l’activité reprend sous la direction d’Albert Lasnet qui s’installe dans l’ancienne demeure Sellier de la rue Saint-Pierre. Le site est racheté en mars 1934 par les Tréfileries et Laminoirs du Havre et en mars 1938 la SIAE devient SIAEC (Société Industrielle d’Articles d’Éclairage et de Chauffage). En 1939, l’effectif est de 169 personnes. La production est variée : becs de lampe à pétrole, appareils d’éclairage et de chauffage, chauffe-eaux à gaz, matériel de campement, plats…
Lors de l’invasion allemande en 1940, l’usine est incendiée. Elle est détruite à 70%. De rares parties datent d'avant guerre comme le bâtiment d'accueil aligné sur la rue (ill.). En 1945, la société Pigeon rachète la SIAEC et reconstruit l’usine avec les dommages de guerre.
Dans les années 1950, la production baisse et se recentre sur la fabrication de réchauds à gaz, de radiateurs à gaz et de lampes Pigeon. Toutefois face au recul de l’activité, plus de la moitié des ouvriers sont licenciés en 1959. En 1962, la société Radial rachète l’usine d’Esquennoy et dirige l’activité vers le montage de radiateurs pour chauffage central. En 1979, Radial est racheté par la société Airélec, filiale du groupe Muller. Airélec est aujourd’hui la marque Intuis. D’après les photographies aériennes des années 1950, de nouveaux hangars sont construits au sud du premier site dans le dernier tiers du XXe siècle.
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Période(s)
- Principale : 3e quart 19e siècle , daté par source
- Principale : 3e quart 20e siècle , daté par source
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Dates
- 1873, daté par source
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Auteur(s)
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Auteur :
Devilder J.entrepreneur attribution par travaux historiquesDevilder J.
Entrepreneur à Cambrai actif dans la seconde moitié du XIXe siècle.
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Auteur :
Cette description s’est limitée aux éléments visibles depuis la rue et aux photos aériennes. La visite complète du site n’a pas été réalisée.
Le site industriel se situe à la sortie sud du village vers Breteuil, au bord de la route nationale. Il est clôturé d’un mur en brique. Sur la rue à droite d’un portail est aligné le bâtiment d’accueil en brique à deux niveaux (rez-de-chaussée et étage de comble) et couvert d’un toit en tuile mécanique à longs pans et aux pignons couverts.
En fond de cour s’étendent de nombreux hangars qui abritent les ateliers et magasins. Ils sont pour la plupart d’entre eux constitués d’une structure métallique essentée de tôle nervurée. D'autres sont en béton. Les bâtiments visibles depuis la rue sont édifiés sur des solins en brique. Ils sont coiffés de toits à longs pans recouverts de tôle. À l’arrière, les bâtiments sont en brique et couverts de sheds en tuile mécanique. Enfin quelques bâtiments du site sont coiffés d'un toit-terrasse.
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Murs
- brique
- métal essentage de tôle
- béton
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Toitstuile mécanique, tôle nervurée
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Couvertures
- shed
- toit à longs pans pignon couvert
- terrasse
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Statut de la propriétépropriété d'une société privée, L'intérieur du site n'a pas été photographié.
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Périodiques
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ÉVRARD, Nicole, ÉVRARD, Jean-Marc. Le patrimoine industriel d'Esquennoy. Esquennoy : Patrimoine d'hier et d'aujourd'hui, 2011, n°7.
Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).
Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).