Dossier d’œuvre architecture IA62005249 | Réalisé par
Ramette Jean-Marc (Rédacteur)
Ramette Jean-Marc

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • patrimoine mémoriel
Casemate dite Wasserwerk Saint-Pol ou Wasserwerk 1
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes du Ternois - Saint-Pol-Ternoise
  • Commune Siracourt
  • Adresse Rue du Blockhaus , Rue de Beauvois
  • Cadastre 2018 OZ 27, 28, 170

L'état-major allemand décide en 1943, au sein l’organisation Todt, la construction de huit bases de lancement protégées d'armes de type V : Siracourt, Mimoyecques, Wizernes, Lottinghen dans le Pas-de-Calais et Tamerville, Sottevast, Couville et Brécourt dans le Cotentin.

Celle de Siracourt, village situé à trois kilomètres de Saint-Pol-sur-Ternoise, est la première à être construite (les travaux débutent en juillet 1943). Elle prend le nom de code Wasserwerk ("aqueduc" en allemand) 1 ou Wasserwerk Saint-Pol. La technique utilisée consiste à creuser deux longues tranchées parallèles d'une largeur de quatre mètres et espacées d'une quarantaine de mètres, pour une longueur correspondant à celle de l'abri désiré. Ces tranchées, une fois bétonnées, constituent les murs porteurs latéraux de l'abri. On procède de manière identique avec les pignons. Une dalle de cinq mètres d'épaisseur surmontée de blocs d'aération est ensuite coulée sur un coffrage en bois reposant sur des fers en I (voir les étapes de construction en illustration, les descriptions en annexe et les photographies aériennes britanniques en lien).

Une ouverture dans l'élévation ouest devait accueillir la rampe de lancement dirigée vers Londres, située à plus de 200 km. La construction de ce gigantesque hangar, qui a nécessité 55 000 m3 de béton, est confiée à l'entreprise allemande Polensky & Zöllner (PZ) qui emploie ingénieurs et ouvriers spécialisés allemands ainsi que de la main-d’œuvre française et des prisonniers.

Prévu pour contenir 150 bombes volantes V1 arrivant par rail, ce vaste chantier n'échappe pas à la vigilance de la Royal Air Force qui l'arrose alors de bombes (8 891 projectiles d'un poids total de 3 505 tonnes, d’après Hautefeuille, 1995) et notamment de Tallboys de six tonnes de charges explosives. Si celles-ci ne parviennent pas à percer le toit de l'édifice elles détruisent la visière de tir.

Le site est finalement abandonné par les Allemands avant son achèvement, en juillet 1944.

L'édifice, propriété de la commune de Siracourt, est inscrit en totalité au titre des Monuments Historiques par un arrêté du 11 mai 2007.

L'édifice se compose de trois parties alignées en béton armé d'une longueur totale de 212 m pour 42 m de largeur. Sa hauteur est de 7,60 m. L’extrémité sud-ouest, côté par lequel le train devait entrer, est partiellement couvert et percé de puits aujourd'hui envahis par la végétation. Dans le prolongement, le corps principal du blockhaus est couvert d'une dalle de béton de laquelle émergent, au sud-est, 3 blocs d'aération identiques et alignés d'environ 7,5 m sur 5 m et 3 m de hauteur, ouverts sur l'arrière (sud-est) de trois baies verticales dotées de barreaux, et au nord-ouest d'un renflement de 15 m sur 8 m surmontant l'ouverture de 7 m destinée à loger la catapulte de lancement. La troisième partie, adossée au pignon nord, est partiellement enterrée.

L’intérieur de l'édifice était inaccessible lors de la visite.

  • Murs
    • béton béton armé
  • Couvrements
    • béton en couvrement
  • Couvertures
    • terrasse
  • Typologies
  • État de conservation
    mauvais état, vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    vestiges de guerre
  • Protections
    inscrit MH, 2007/05/11
  • Précisions sur la protection

    Inscription MH en totalité de la base de lancement de V1 dite Wesserwerk n°1 Saint-Pol, située sur la commune de Siracourt (Pas-de-Calais) dans la partie nord-ouest du village sur le domaine public. Édifice non cadastré et non affecté.

Bibliographie

  • DESQUESNES, Rémy. 1940-1944, l’histoire secrète du Mur de l’Atlantique : de l’organisation Todt au débarquement en Normandie. Fécamp : éditions des Falaises, 2003.

  • HAUTEFEUILLE, Roland. Constructions spéciales. Histoire de la construction par l’organisation Todt dans le Pas-de-Calais et le Cotentin des neufs grands sites protégés pour le tir des V1, V2, V3 et la production d’oxygène liquide (1943-1944). Paris : Hautefeuille, 1995.

Documents figurés

  • Wasserwerk 1, Saint-Pol. Méthode de construction, plan, Yannick Delefosse, 1979 (B 590 VW).

    AP Yannick Delefosse : B 590 VW
  • Wasserwerk 1, Saint-Pol. Vue de dessus, plan, Yannick Delefosse, 1990 (B 709 VW).

    AP Yannick Delefosse : B 709 VW
  • Wasserwerk 1 Saint-Pol. Coupe longitudinale, plan, Yannick Delefosse, 1990, (B 710 VW).

    AP Yannick Delefosse : B 710 VW

Annexes

  • Méthode de construction des Wasserwerk, Hautefeuille Roland, 1995
Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Ramette Jean-Marc
Ramette Jean-Marc

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.