Dossier d’œuvre architecture IA80000026 | Réalisé par ; ; ;
Barbedor Isabelle
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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  • patrimoine mémoriel, monuments aux morts de la Somme
Monument aux morts d'Albert
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes du Pays du Coquelicot - Albert
  • Commune Albert
  • Adresse place du Souvenir
  • Cadastre parcelle non cadastrée
  • Dénominations
    monument aux morts
  • Appellations
    de la guerre de 1870-1871, de la guerre de 1914-1918, de la guerre de 1939-1945

Avant la Première Guerre mondiale, qui ravagea la ville, deux monuments commémorant la guerre de 1870 s´élevaient à Albert, l´un place Faidherbe, l´autre au cimetière. Le 30 mars 1934, le conseil municipal décida d´employer les dommages de guerre versés pour la reconstruction de ces édicules, soit 34 615,80 francs, à l´édification d´un seul monument, qui serait élevé square du Souvenir. Un concours avait déjà été ouvert entre les marbriers et sculpteurs albertins, dans la limite de ce crédit. Les commissions municipales des Travaux et des Finances avaient à l´unanimité choisi le projet de Charles Gern, sculpteur d´origine étrangère installé à Pozières en 1932, puis à Albert à partir de 1933. Dans sa séance du 30 mars, le conseil municipal suivit ce choix et confia la reconstruction du monument aux morts de 1870 à Charles Gern. Un traité de gré à gré fut passé entre le maire d´Albert et le sculpteur, le 14 avril 1934. Le projet, dont Gern avait fourni une maquette, comprenait deux bas-reliefs avec personnages grandeur nature et une statue centrale de 2,50 mètres de hauteur. L´ensemble du monument, en pierre d´Euville, faisait 9 mètres de long sur près de 5 mètres de haut. Le marché comprenait l´exécution mais aussi la pose du monument, y compris ses fondations, et la gravure des lettres. Le délai de livraison était fixé au 30 septembre 1934. Ce marché fut approuvé par la préfecture le 16 juin 1934. L´exécution du monument fut retardée par la maladie du sculpteur, qui dut être hospitalisé dans un sanatorium. Les travaux ne débutèrent qu´en 1936. La pierre d´Euville fut livrée par la Maison Sivet et Pommier (l´un des deux exploitants des carrières d´Euville, avec la Maison Fèvre) moyennant 13 000 francs, à la fois pour les monuments d´Albert, d´Auchonvillers et de Beaumont-Hamel. Les matériaux pour les fondations furent fournis par la ville, qui mit également du personnel à la disposition du sculpteur. La statue et les bas-reliefs furent exécutés pour 7 500 francs par Pierre Fosses, sculpteur à Malakoff, car Gern n´était pas en état de les réaliser. Un conflit éclata entre la municipalité et l´artiste qui réclamait une réévaluation du devis : « La crise économique survenue dans l´intervalle a mis M. Gern dans l´impossibilité de terminer les travaux moyennant le prix convenu [...]. Les matériaux ont en effet augmenté dans des proportions considérables, et d´autre part les lois sociales ont amené une majoration de salaires que M. Gern était dans l´impossibilité de prévoir au moment où il a contracté ». Le 8 octobre 1936, Gern réclamait un supplément de 11 000 francs. Dans une lettre du 3 décembre 1936 adressée au maire d´Albert, il indiquait que les sommes employées jusque là, 31 750 francs, avaient servi à payer les matériaux et la main d´oeuvre : « Ainsi donc jusqu´à ce jour, M. Gern n´a touché aucune rémunération personnelle. C´est dire qu´il n´a point voulu réaliser une affaire d´argent, mais faire simplement oeuvre d´art » (mémoire en défense établi en faveur de Charles Gern en juin 1937, déposé chez un avocat de la Société des Artistes Français, à Paris. AD 80 ; 99 O 154).

Le monument aux morts d´Albert se situe dans un square aménagé au milieu d´un carrefour, face à l´hôtel de ville. Elevé sur une esplanade matérialisée par un emmarchement, il est construit en calcaire (pierre d'Euville) et présente la forme d´un portique à quatre piliers supportant un entablement. Une statue en calcaire (étudiée) représentant une allégorie féminine est placée en son centre. Les deux piles latérales comportent un décor en bas-relief (étudié) représentant Le départ pour la guerre et Le deuil. Inscription : ALBERT A SES MORTS.

  • Murs
    • calcaire
    • pierre de taille
  • Typologies
    portique ; représentation figurée (statue) ; représentation figurée (bas-relief)
  • Techniques
    • sculpture
  • Précision représentations

    Allégorie du deuil.

  • Mesures
    • h : 500
    • l : 900
    • la : 270
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Comme à Bougainville, à Moreuil et à Poix-de-Picardie, le monument aux morts d'Albert commandé par la ville devait également remplacer le monument de la guerre de 1870, détruit durant la Première Guerre mondiale. Le monument d'Albert est l'oeuvre du sculpteur Charles Gern, qui avait déjà reçu la commande de trois autres monuments aux morts dans la région d´Albert : à Auchonvillers et à Beaumont-Hamel, en 1933 (AD 80 ; 99 R 334 021 et 022). Il présente une typologie exceptionelle dans l'aire d'étude par sa forme, le portique, mais le répertoire iconographique est traditionel. Le traitement du décor (relief méplat) est aussi caractéristique des monuments des années 1930. Le sculpteur Pierre Fosses assura l'exécution des sculptures, en raison de l'état de santé de Charles Gern. Un autre monument aux morts (obélisque surmonté d´un coq), a été élevé dans le cimetière par le marbrier Lechien.

Documents d'archives

  • AD Somme. Série O ; 99 O 153. Albert : Travaux communaux. 1930-1939.

  • AD Somme. Série O ; 99 O 154. Albert : Travaux communaux. Avant 1939.

  • Péronne. Le nouveau tribunal. Le Progrès de la Somme, 9 juillet 1931, p. 3.

    25 août 1920.

Bibliographie

  • INVENTAIRE GÉNÉRAL DU PATRIMOINE. La Somme à ses enfants. Réd. Dominique GUERRINI, Jean-Etienne GUERRINI. Itinéraire du Patrimoine, 64. Amiens : AGIR- Pic, 1994.

    p. 20.
Date(s) d'enquête : 1990; Date(s) de rédaction : 2011
(c) Ministère de la culture
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Barbedor Isabelle
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