"Homme, qui que tu sois, ne passe pas devant ce monument sans te découvrir, puises-y un exemple que trop souvent on oublie ailleurs : celui d´un incessant dévouement à la cause de l´humanité. Ceci est le monument de M. TERRAL, médecin des Pauvres.
Cette simple qualification n´en dit-elle pas plus que toutes les prétentieuses et emphatiques notices nécrologiques. En essayant de lui payer notre tribut, nous n´avons pas la prétention d´ajouter à son mérite, il se commande assez de lui-même :
Terral a consacré sa vie et sa science
A prodiguer des soins à la triste indigence.
Noble abnégation, sublime dévouement,
Toujours il secourut le malheur du moment.
Repoussant la fierté que l´orgueilleux affiche
Pour quiconque eut le tort de ne pas naître riche,
Il était toujours fier d´une bonne action,
Tous avaient droit égal à sa protection :
Terral, repose en paix, tu remplis bien ta vie,
Plus d´un puissant du jour en secret te l´envie !
Le monument de M. TERRAL est de la plus grande simplicité, mais sévère. Il est formé d´une pierre horizontale supportée par un stylobate. Au chevet s´élève un cippe à chapiteau orné d´oreillons, supporté par un double socle, et surmonté d´une croix. Il est le dixième après celui de M. Bruno Vasseur.
Indépendamment de sa qualité de médecin des Pauvres, M. TERRAL était membre du conseil de salubrité de la ville d´Amiens et membre et secrétaire de la société médicale formant le comité central de vaccine du département de la Somme. Il est mort le 3 novembre 1833, âgé de 59 ans."
Stéphane C[omte], 1847, p. 70-71.
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.