• inventaire préliminaire, arrière-pays maritime picard
Ferme Dufour
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) SMACOPI

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes Ponthieu-Marquenterre - Nouvion
  • Commune Ponthoile
  • Lieu-dit Ferme-Dufour
  • Adresse Chemin rural 40
  • Cadastre 1833 D3 382-384  ; 1984 D2 141-144, 148, 503-504, 506, 597-598
  • Dénominations
    ferme
  • Appellations
    Dufour
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, étable, grange, étable à chevaux

Le vocable "le Four" figure sur la carte de Cassini (1758), accompagné de la représentation d'une "maison" selon la légende. Cette ferme est par ailleurs citée dans l'ouvrage de Demangeon puisqu'elle sert de "borne est", en quelque sorte, pour la renclôture des molières de Morlay, juste en limite de digue (construite en 1742) sur la carte de 1758. A cette époque, la ferme était la propriété de Louis, comte des Essarts (seigneur de Hamelet, capitaine général de la côte maritime de Saint-Valery, chevalier de l´ordre royal et militaire de Saint-Louis). Il demanda au roi l'autorisation de poldériser ces terres. Mais il se confronta à l'opposition des habitants de Morlay, Ponthoile, Hamel et leurs banlieues qui s'en servaient comme pâturage. Il obtint d'ailleurs, en 1762, par titre d´inféodation de sa majesté, les terres le long de la Somme entre Port et le Crotoy jusqu´à la ferme en question afin de les renclore. Cette ferme figure également sur le cadastre napoléonien de 1833 selon un plan relativement similaire. Mais il ne reste rien de cette édification. Il semble que cet ensemble agricole ait été reconstruit à l'emplacement exact de l'ancienne ferme à la fin du 19e siècle d'après la couleur de la brique. Le bâtiment occidental n'a pas été reconstruit. Le logis, lui, est au même emplacement. Le bâtiment oriental n'existait pas en 1833 et l'édifice situé au sud de la propriété était plus long.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle

La Ferme Dufour est isolée du hameau de Morlay. Elle est accessible par un chemin communal et se trouve au coeur de ses pâtures. Il s'agit d'une ferme entièrement construite en brique, de plan en U ouvert. Le logis occupe le fond de la cour. Long de sept travées, il est pourvu de deux éléments d'habitation, situés dans leur prolongement mais dont la toiture est séparé par un mur de refend à pignon découvert. La partie occidentale possède un rez-de-chaussée surélevé, contrairement à la partie orientale qui est de plain-pied et possède trois portes. Une corniche moulurée soutient le toit en bâtière couvert en ardoise. Le bâtiment situé à l'est, parallèle à la maison, semble être une écurie doublée d'une étable. L'élevage de chevaux est la principale activité de la ferme, ce qui explique la forte présence des pâtures tout autour de la propriété. La façade est orientée au nord pour éviter une chaleur trop éprouvante pour les bêtes. Les petites ouvertures en hauteur pour l'éclairage et l'aération attestent la destination de ce bâtiment situé au sud tenant à la fois lieu d'écurie mais aussi de grange et de fenil. La corniche à trois degrés maintient le toit en bâtière couvert en ardoises.

  • Murs
    • brique
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    rez-de-chaussée surélevé, comble à surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit en bâtière
    • pignon découvert
  • Statut de la propriété
    propriété privée

L'implantation de cette exploitation à la limite de la digue permet de croire qu'il s'agissait d'une ferme que l'on peut appeler pionnière ou colonisatrice. En effet, ce type de construction se plaçait au coeur des terres nouvellement rencloses, non loin des molières, près des pâtures et champs de qualité issus de la poldérisation de cette partie du littoral. Elle est, pour cela, d'un intérêt certain malgré sa reconstruction totale à la fin du 19e siècle. Cet exemple est tardif, mais ne pourrait-il pas être le reflet d´une méthode qui a fait ses preuves depuis le Moyen Age ?

Documents d'archives

  • AN. 18e siècle ; Q1 1534. Dossier relatif à la concession fait par le comte d'Artois comme apanage de M. de Lormoy de 672 arpents de terrains connu sous le nom de molières, 1749.

Bibliographie

  • DEMANGEON, Albert. La Picardie et les régions voisines. Artois, Cambrésis, Beauvaisis. Paris, Guénégaud, 1905.

    p. 187

Documents figurés

  • Cadastre napoléonien de la commune de Ponthoile, encre et lavis sur papier, 14 juin 1833 (AD Somme : EDEP 1089).

Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
Articulation des dossiers