• inventaire préliminaire, arrière-pays maritime picard
Ancienne ferme de la Haie-Pénée à Saint-Quentin-en-Tourmont
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) SMACOPI

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération de la Baie de Somme - Rue
  • Commune Saint-Quentin-en-Tourmont
  • Lieu-dit la Haie-Pénée
  • Adresse 1 rue de la Pâturette
  • Cadastre 1937 D1 50-53, 223

Dans des sources notariales du 17e siècle, Rodière trouve mention d'une "maison vulgairement appelée la Heppenée, appartenant à h. h. Nicolas Moisnel, bourgeois, md à Saint-Valery, mari de damlle Anthoinette Durin, contenant environ 100 mesures", en 1624 (Min. not. Rue). Une carte de 1656 indique le lieu-dit sous le nom « les Haypenees », les "Aypenes" en 1717 et "la chapele la Haie pene" en 1744. La ferme de "la Haye Péné" figure sur la carte de Cassini (1758), représentée sous la forme d'une maison (d'après la légende). Demangeon l'évoque en expliquant que, "en 1780, la marée montait encore jusqu'à la ferme de la Haie-Pénée". En 1808, les travaux de réparation pour l´écluse de la Haye penée et de la maison de l´éclusier eurent lieu.

La section de la Haippenée apparaît sur le cadastre napoléonien de Rue mais la ferme n'y figure pas ; il en est de même pour le plan de Quend alors que la ferme appartenait bien à cette commune en 1828. D'après Rodière, cette ferme faisait partie de cette dernière jusqu'en 1899, mais dépendait de la paroisse Saint-Firmin. Elle devint une annexe du Crotoy jusqu´en 1905 pour être ensuite rattachée à la commune de Saint-Quentin-en-Tourmont.

D'après Belleval, le hameau comprenait 23 habitants en 1870. Mais la ferme est indiquée dans le recensement de la population à partir de 1906 : il s´agit alors d´un ensemble de six constructions rassemblant 30 individus. En 1911, ils ne sont plus que 21. En 1926, 24 personnes y habitent. En 1931, ils sont 34 et enfin, en 1936, 28.

Il existait, d'après la propriétaire, un pigeonnier dans l'angle occidental, entre la grange et l'étable qui a complètement disparu aujourd'hui.

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle

Totalement entourée de courses (canaux de drainage), relativement bien située au croisement d'un carrefour, cette exploitation agricole se présente sous la forme de bâtiments répartis autour d'une cour. Les bâtiments anciens ont disparu ou sont en mauvais état.

Le logis (réaménagé) borde le côté sud de la cour. En torchis et pans de bois recouvert d'enduit, l'édifice, long de cinq travées, dispose encore d'une corniche semi-circulaire au sommet des murs gouttereaux appelée "voûte".

A l'extrémité orientale du logis et en retour d'équerre est implanté un petit bâtiment bas, ouvert par un certain nombre de baies étroites qui peuvent faire penser à d'anciennes porcheries. La maçonnerie est confiée à l'alliage de galets et brique pour le mur gouttereau sur cour et à un blocage de moellons de calcaire relativement bien équarris pour le mur gouttereau ouest. La toiture ondulante est recouverte en tuiles. Les bâtiments dans le prolongement ont aujourd'hui disparu.

Les annexes formant l'angle nord de la cour ont également disparu. La grange au nord est composée d'un blocage de galets avec chaînes en briques. Les ouvertures (mise à part la porte principale) ont été condamnées.

Le pigeonnier flanque la grange au nord-ouest, disposant des mêmes éléments de maçonnerie, tout comme le mur de clôture qui clôt la propriété. Tout le côté occidental est occupé par une étable aux dimensions imposantes : on remarque depuis l'extérieur (sur la face sud-ouest) des petites aérations percées dans la maçonnerie en brique sous la forme de carrés ; les trous carrés apparaissent à intervalle régulier de telle sorte qu'ils forment un motif en damier. Le mur gouttereau sur cour a été refait partie en parpaings partie en briques. Le toit à longs pans est en tuiles mécaniques. Le solin est composé d'un blocage de moellons de craie pour la partie sud et de galets et briques formant une saillie pour la partie nord de l'édifice.

  • Murs
    • torchis
    • brique
    • pan de bois
    • galet
    • parpaing de béton
    • moellon
  • Toits
    tuile
  • Étages
    en rez-de-chaussée, comble à surcroît
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • pignon couvert
  • État de conservation
    vestiges, menacé, remanié
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

La couleur de la brique des étables permet d'estimer la datation aux alentours de 1870. Une partie de l'édifice semble avoir été reconstruite au début du 20e siècle en brique. La grange, convertie en garage, n'est plus entretenue. Cet ensemble possède un intérêt certain tant du point de vue historique (implantation ancienne) qu'architectural (malheureusement très endommagé).

Documents d'archives

  • AD Somme. Série M ; 2 MI_LN 313. Recensement de population de la commune de Saint-Quentin-en-Tourmont, 1836-1936.

Bibliographie

  • DEMANGEON, Albert. La Picardie et les régions voisines. Artois, Cambrésis, Beauvaisis. Paris, Guénégaud, 1905.

    p. 187
  • LEFILS, Florentin. Histoire de la ville du Crotoy et de son château. Paris : Le Livre d´Histoire, 1996. Réimpression de l'édition originale publiée à Abbeville : Housse, 1860.

    p. 169
  • RODIERE, Roger. Statistique féodale du baillage de Rue et de quelques villages voisins. Première partie. Communes du canton actuel de Rue. Bulletins de la Société d'Emulation d'Abbeville, 1935-1939, t. XVI

    p. 363
  • RODIERE, Roger. Statistique féodale du baillage de Rue et de quelques villages voisins. Première partie. Communes du canton actuel de Rue. Bulletins de la Société d'Emulation d'Abbeville, 1938-1942, t. XVII.

    p. 145

Documents figurés

  • Plan du Marquenterre, de la Baie de Somme à la Baie d´Authie, 18e siècle, encre et lavis sur papier, 18e siècle (AD Somme : RL 343).

Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
Articulation des dossiers